Le Vamping, la (pas si) nouvelle tendance de la génération X accro à l’Internet

Par Céline Pastezeur - Publié le 18 Juil 2014 à 10:09
Les jeunes ne veulent plus dormir…
Rassurez-vous, les jeunes ne sont pas devenus des êtres assoiffés de sang. En revanche, ils sont bel et bien de plus en plus nombreux à succomber à la tendance du vamping. Mais alors, que font-ils concrètement ? Ils succombent à la tentation de la nuit connectée, en préférant rester connectés pendant des heures au lieu de se reposer. Une tendance qui prend une nouvelle forme à cause des nouvelles technologies, mais qui n’a rien de très surprenant !

Cela fait des mois qu’Air of melty vous le répète, les jeunes sont accros aux écrans. A tel point en fait que certains psychologues et analystes évoquent l’existence d’une addiction numérique chez les jeunes, un nouveau phénomène de société qui serait particulièrement en expansion en Asie. Un article publié par l’AFP parlait de jeunes physiquement épuisés à force de passer leur temps sur leur ordinateur ou leur mobile. Ce phénomène porte un nom : le vamping. Et il est de plus en plus fréquent. Récemment, une étude de la National Sleep Foundation rapportait que les jeunes américains dormiraient 90 minutes de moins que le minimum recommandé. En fait, tellement accrochés à leur écran, les jeunes dormiraient moins de sept heures par nuit, simplement pour pouvoir rester en ligne plus longtemps. C’est un article du New York Times, publié le 03 juillet, qui a décrypté le phénomène.

Cela a de quoi surprendre mais le phénomène de vamping a été lancé par les jeunes eux-mêmes et non pas par les spécialistes. Le hashtag #vamping est très populaire sur les réseaux sociaux ces dernières semaines et décrit les jeunes internautes qui vivent la nuit sur la toile et sur leur mobile, principalement pour communiquer avec leurs pairs et, surtout, visionner des vidéos en tout genre, qu’il s’agisse de films ou de vidéos stupides sur YouTube. En effet, alors que nous vous avions dit que le hasard et la surprise étaient au cœur de la consommation de la génération Y, cette logique se confirme complètement chez les adeptes du vamping, qui se laissent guider au gré du hasard sur la toile. Cette pratique du vamping conduit aussi à l’émergence d’une nouvelle forme de selfie, depuis son lit. Ici, pas d’allusion au sexe comme pouvait le faire l’Aftersex, alias le selfie X posté sur Instagram, mais les clichés publiés sur les réseaux sociaux permettent aux jeunes concernés de se sentir appartenir à une communauté, à l’heure où la plupart des adultes sont profondément endormis.

Le phénomène a en fait pris une telle ampleur qu’il va jusqu’à intéresser les universitaires, à l’image d’Alice Marwick, professeure assistante à l’université Fordham à New York, qui étudie la sociologie des réseaux sociaux et que le New York Times a interrogé. Elle explique que « la maîtrise de nos propres vies est remise en question par les médias sociaux et le « vamping » est un pas vers sa réappropriation », dans le sens où il se pratique seul, à un moment où le jeune est seul face à son écran et libre de communiquer ou de faire des recherches ouvertement sur tous les sujets qui l’intéressent. A ce moment-là, il ne prétend plus, il est lui-même. Cela étant dit, il faut rappeler que, quelle que soit la génération, les jeunes ont toujours eu du mal à accepter d’aller se coucher tôt : avant d’être accros à l’écran, les jeunes étaient accros aux livres notamment. Le phénomène n’est donc pas nouveau mais prend simplement une nouvelle tournure. La semaine dernière, une étude révélait que le mobile était jugé plus important que la brosse à dent et que le déodorant chez les jeunes. A en croire cette mode du vamping, le mobile, Internet et toute la technologie numérique sont également jugés plus important que le sommeil !