Paresseux, narcissiques, distraits, les jeunes ? Une Millennial répond au discours de Simon Sinek

Par Céline Pastezeur - Publié le 10 Jan 2017 à 12:11
Les jeunes et le mobile, ça matche !
Il y a quelques jours, les propos de l'auteur Simon Sinek décrivant la génération des Millennials faisaient grand bruit. Alors qu'ils sont décrits comme étant fainéants, distraits, narcissiques et accros aux technologies aux dépens des relations humaines, une Millennial a décidé de lui répondre directement, pour dévoiler sa vérité à elle.

Vous le savez si vous nous lisez régulièrement, au quotidien, la rédaction d’Air of melty cherche à vous donner les meilleurs conseils pour vous aider à communiquer efficacement auprès de la jeune génération. Dans cette optique, nous démontons régulièrement les clichés qui concernent cette cible, qu’il s’agisse de la génération Z ou de la génération Y. Ainsi, en septembre dernier, nous vous présentions 6 idées reçues à oublier au sujet des jeunes, entre ultra-connexion, autorité et individualisme. Et, pas plus tard qu’il y a quelques jours, nous avons entamé l’année en vous présentant 6 nouvelles idées reçues balayées autour des Millennials, cette fois autour des notions de propriété, télévision et Facebook. De son côté, dans une vidéo de quinze minutes largement relayée ces derniers jours et extraite d’Inside Quest, le conférencier et auteur britannique Simon Sinek a récemment dressé le portrait de la génération Y, en insistant sur les notions de paresse, narcissisme, impatience et distraction. Pour le chercheur, le mal-être qui touche aujourd’hui la jeune génération tient à trois facteurs : l’éducation parentale, l’environnement et, surtout, les nouvelles technologies, envers lesquelles il préconise aux jeunes de prendre leur distance. Sur le site Twenty Magazine, Marie Angélique, 24 ans, a souhaité lui répondre afin de donner sa vision à elle de sa génération.

« J’ai décidé de reprendre point par point ton argumentation, afin d’exprimer mon humble avis sur ce sujet, qui occupe tant les sociologues et les coachs en entreprise. Ce sujet, c’est moi, une Twenty, une « Millennials », dont on fait souvent des généralités, à partir de ce que nous ont décrit de vagues connaissances, sans jamais vraiment directement oser nous poser de questions », explique Marie Angélique en préambule de sa lettre ouverte à Simon Sinek. Au sujet du fait que le chercheur analyse les Y comme étant très paresseux, narcissiques ou encore incapables de se concentrer, la jeune femme choisit de lui répondre en citant des textes datant de plus de 3000 avant JC, 2000 avant JC ou encore de Socrate qui, tous, décrivent également les jeunes comme correspondant à cette description. Rien de nouveau sous le soleil, donc ? Et concernant les réseaux sociaux alors ? Si Marie Angélique avoue que l’essor de ces plateformes a effectivement contribué à mettre des filtres sur la vie des jeunes, elle estime que le phénomène n’est pas nouveau. « Ce phénomène a juste subi la massification, comme beaucoup d’autres choses, avec la mondialisation ».

Et de conclure : « en soi, tout ce que tu dis, Simon Sinek, n’est pas entièrement faux. Cela manque, tout comme ma réponse, de rigueur, mais tu fais ton travail de sociologue, tu établis un constat. Ce n’est pas à toi de relever les différentes solutions trouvées par cette génération pour se reconnecter avec la vraie vie (maraudes, happenings) ou être satisfaite de sa vie professionnelle (création de start-up, travailler en indépendant, etc). Tu donnes simplement des cases avec lesquelles les gens qui ne parviennent pas à nous comprendre le pourront. D’ailleurs, tu le dis à plusieurs reprises, nous avons beau être narcissiques, égoïstes et feignants, ce n’est pas de notre faute. C’est avant tout la société dans laquelle nous évoluons. Cependant, tu t’égares, dans tes accès de colère et d’indignation, et ton propos peut facilement être détourné et moqué, comme je l’ai fait ci-dessus. Parce qu’il y a une chose que tu as oublié, nous avons beau être addicts aux technologies et carrément dépressifs, il nous reste tout de même un peu d’humour ». Tout est dit, non ?