Publicité : Les Ad-Blockers peuvent-ils être bénéfiques pour les annonceurs ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 23 Oct 2015 à 13:11
Les AdBlockers sont au centre de toutes les attentions !
Et si les AdBlockers ne faisaient pas que du tort au secteur de la publicité ? C'est ce que l'on peut aujourd'hui penser, puisque les logiciels bloqueurs de publicité sont en passe de révolutionner le secteur, pour un virage pas si négatif qu'il n'y parait...

Supprimer les Ad-Blockers ou réconcilier les jeunes et la publicité, c’est l’enjeu principal de l’année en matière de publicité. La rédaction d’Air of melty vous parle depuis plusieurs mois déjà de l’essor de ces logiciels bloquant la publicité, avec des chiffres qui ont de quoi faire parler. A l’heure actuelle, près de 2 jeunes sur 3 sont adeptes des Ad-Blockers, qui coûteraient plus de 22 milliards de dollars au secteur de la publicité. Adblock et compagnie, véritable fléau pour les annonceurs ? On pourrait le penser mais reste que ces logiciels ont le mérite de pousser le secteur publicitaire à la réflexion, en mettant notamment aujourd’hui en lumière la surexposition publicitaire à laquelle les internautes ont longtemps exposé. Il est aujourd’hui temps de remettre le consommateur au coeur des stratégies et de penser avant tout à des campagnes pertinentes et imaginatives. D’ailleurs, à ce sujet, même l’association qui rassemble les professionnels de la publicité en ligne, l’IAB, a fait son mea culpa, comme le premier signe d’un bouleversement dans la publicité en ligne. Un bouleversement confirmé aujourd’hui par un article du site Influencia.

Comme nous avons pu le voir ces derniers temps, les utilisateurs d’AdBlock, dont l’objectif est d’échapper aux publicités intrusives, sont aujourd’hui devenus de véritables cibles pour les annonceurs. Nous avons pu le voir avec YouTube réussissant à contourner AdBlock sur sa plateforme, ou encore le groupe Axel Springer forçant les lecteurs du site Bild.de à désinstaller leur AdBlocker ou à payer un forfait pour continuer à consulter les informations du site. Comme l’explique aujourd’hui le site Influencia, « l’idée de convertir l’internaute délibérément vacciné contre la pub, c’est un peu le fantasme du prosélyte adoubant son converti. Sur le papier, le défi a du sens. Le portrait-robot de l’utilisateur d’AdBlock peut logiquement attirer des marques : masculin, millennial, très branché nouvelle technologie. Pour les concepteurs de jeu vidéo, ce consommateur ressemble à l’anneau unique pour Gollum. En pensant se débarrasser des annonceurs, cette cible là ne fait en réalité que la séduire encore plus. Fuis moi, je te suis, suis moi, je te fuis ». Mais justement, comment les séduire ? Interrogée sur le sujet par le site Digiday, Laura Mete Frizzell, directrice générale de l’analytique et du média chez l’agence de marketing digitale 360i, estime que les annonceurs « doivent trouver les moyens d’atteindre ces consommateurs en respectant la façon dont ils ont envie qu’on communique avec eux. Ils font partie d’une audience pour qui une marque peut être pertinente et offrir une utilité ». Tout n’est donc pas perdu pour les annonceurs : blocage ne signifie pas allergie à la publicité. En effet, « dans une étude séparée de leur rapport alarmant pour les marques, PageFair et Adobe révèlent que si la moitié des utilisateurs d’AdBlock ne veulent pas croiser la moindre pub sur le web, 67% sont prêts à s’engager avec du texte et des images publicitaires. Interpeller sans être intrusif, voilà le défi pour ne pas prendre ce consommateur irritable pour un benêt ». En cela, le brand content native de qualité est la clé pour séduire ces internautes exigeants et impatients. C’est aujourd’hui la stratégie que de plus en plus de professionnels adoptent, notamment metlygroup avec ses ‘launch packs’. C’est une stratégie sur laquelle il va falloir miser sur la longue durée, ça finira par payer !