Social Media Marketing : Festival des Conversations, « Les marques restent très approximatives dans leur façon d’utiliser les réseaux sociaux » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 15 Fév 2016 à 15:16
Les réseaux sociaux sont les nouveaux meilleurs amis de votre marque !
Interview de la semaine ! Guillaume Villemot, fondateur du Festival des Conversations et Président de l'agence de communication Et Vous, spécialisée en stratégies de conversation, répond à nos questions sur le rapport des jeunes aux marques sur Facebook, Instagram, Snapchat & compagnie, à l'occasion de la 1ère édition marocaine du Festival des Conversations cette semaine.

La tendance se confirme mois après mois, les jeunes passent énormément de temps sur les réseaux sociaux. Pour leurs conversations privées d’une part, pour dialoguer avec les marques d’autre part. La semaine dernière, nous vous dévoilions quel était le réseau social préféré des 11-18 ans, entre Snapchat, Facebook et Twitter. Il y a peu, nous vous expliquions aussi pourquoi les jeunes suivent des marques sur les réseaux sociaux, entre demande de coupons, simple soutien et mises à jour. Aujourd’hui, Guillaume Villemot, fondateur du Festival des Conversations et Président de l’agence de communication Et Vous, spécialisée en stratégies de conversation, répond à nos questions sur le rapport des jeunes aux marques sur Facebook, Instagram, Snapchat & compagnie, à l’occasion de la 1ère édition marocaine du Festival des Conversations, qui a lieu à Rabat le 18 février 2016 sur le thème « #Osons la conversation, ça marque ! »

-Air of melty : Pouvez-vous présenter le Festival des Conversations et ce qui caractérise l’édition 2016 ?

Guillaume Villemot, fondateur du Festival des Conversations et Président de l’agence de communication Et Vous : C’est une première que de faire le Festival des Conversations au Maroc, sur un continent où la conversation est centrale dans les relations quotidiennes entre les êtres humains. Cette édition marocaine a pour vocation de sensibiliser le grand public et les entreprises aux effets positifs des conversations et de montrer les différentes formes que prennent les conversations aujourd’hui.

-En 2016, l’influence des réseaux sociaux sur le quotidien de la jeune génération va-t-il changer ? A-t-on aujourd’hui atteint un sommet ou cela peut-il aller encore plus loin ?

G.V : Sans cesse, nous voyons arriver de nouveaux espaces de conversation qui font naître de nouveaux usages. Il y a 10 ans, Twitter n’existait pas et regardez aujourd’hui la façon dont cet espace est utilisé pour converser, y compris par les marques qui créent même de nouvelles ponctuations avec l’arrivée du # par exemple. Alors oui on va assister à de nouvelles façons de converser mais, ce qui est important, c’est en revanche de savoir apprivoiser et dominer ces outils à notre disposition pour ne pas en être les victimes plus ou moins consentantes.

-Une présence sur les réseaux sociaux est-elle indispensable aujourd’hui pour les marques souhaitant toucher les jeunes consommateurs ?

G.V : Pas uniquement pour toucher les jeunes, les réseaux sociaux sont un moyen à part entière pour dialoguer et pour toucher les différentes cibles.

-Les marques savent-elles se rendre visibles aujourd’hui sur les réseaux sociaux ?

G.V : Non, pas encore assez. A l’exception des marques comme Starbucks ou Nike, qui ont de véritables stratégies multi-médias cohérentes et complémentaires, la plupart des marques restent très approximatives dans leur façon d’utiliser ces espaces et ont encore des postures qui restent trop factices. La distance de l’écran doit rendre la conversation la plus sincère et proche possible. Une conversation, ce n’est pas un monologue, il faut donner la possibilité aux autres de se mêler aux conversations, or les marques ne respectent pas assez cela.

-Comment les marques conversent-elles avec les consommateurs sur ce support ? On sait que 6 jeunes sur 10 suivent des marques sur les RS. Mais existe-t-il un véritable échange, une véritable conversation ?

G.V : Encore trop souvent, les marques ont une posture qui consiste à diffuser un message (un peu comme un spot TV) et donc où l’interaction et l’échange ne sont pas possibles. La plupart du temps, il n’y a pas de conversation ou, en tout cas, les conditions de conversation ne sont pas réunies.

-Pourriez-vous nous donner l’exemple de ce qu’il ne faut PAS faire sur les réseaux sociaux pour une marque ? Et, à l’inverse, quelle est la stratégie intelligente à adopter ?

G.V : C’est très simple, regardez comment GAP et Starbucks ont géré avec leurs communautés digitales pour annoncer leur changement de logo. Chez GAP cela a été un échec, chez Starbucks cela s’est passé de façon positive, grâce à une forte intégration de la communauté.

-Quelle est la clé pour que les marques améliorent leur stratégie aujourd’hui ?

G.V : Être à l’écoute et au niveau de leurs cibles, ne pas se positionner comme au-dessus des cibles mais à leurs côtés et construire ensemble les conversations. Les marques doivent aussi donner la possibilité aux consommateurs de lancer des sujets de conversation avec elles-mêmes.

-Enfin, peut-on dire que vidéo et réseaux sociaux constituent un duo indissociable aujourd’hui ? Quelle tendance attendez-vous pour les prochains mois ?

G.V : Aujourd’hui, les vidéos ne sont pas les meilleures amies des conversations. Je crois en revanche qu’il faut oser les conversations pour les marques comme pour le grand public, oser prendre le temps d’une conversation et savoir ne faire que se mêler à une conversation à la fois. C’est à dire que, quand on est sur son écran, il est mieux de ne pas être au téléphone en même temps et, quand on est en face à face avec quelqu’un, ne pas être sur son écran en même temps est fortement conseillé.