Génération Boomerang, la nouvelle génération Tanguy coincée au domicile familial ? Pas vraiment !

Par Céline Pastezeur - Publié le 24 Juil 2014 à 08:14
Les jeunes sont toujours plus nombreux à rester vivre chez leurs parents.
Ces derniers mois, les études affirmant que les jeunes souffrent de ne pas accéder à la propriété faute de revenus suffisants et stables se multiplient. La génération Tanguy est de retour, forcée de retourner vivre chez ses parents pour économiser. Le New York Times parle d’une génération boomerang désabusée, pour un phénomène qui devrait s’installer sur la durée. Aujourd’hui, pourtant, il faudrait relativiser la situation. Air of melty s’en occupe tout de suite !

En fin de semaine dernière, Air of melty vous a parlé du retour de la génération Tanguy, mélange de frustration et de libération pour les 18-34 ans, Selon une étude menée par Eurofound, la proportion d’Européens de 18 à 29 ans demeurant avec leur famille d’origine après la fin de leurs études a augmenté de 44% à 48% entre 2007 et 2011, principalement pour des raisons financières. Alors que le phénomène existe aussi aux Etats-Unis, le New York Times a décidé de donner un nom à cette génération vivant de plus en plus tard dans le garage de leurs parents ou dans la chambre de leur enfance, plus par nécessité que par choix : la génération Boomerang, qui se distingue justement de la génération Tanguy par le fait qu’elle subit la situation et ne souhaite pas forcément rester au domicile familial.

Cela étant dit, cette nouvelle génération boomerang n’est pas pour autant extrêmement malheureuse de sa situation actuelle. Certes, il est sans doute frustrant de ne pas être capable de se payer chaque mois un loyer mais cela permet également l’émergence d’une nouvelle tendance : la génération boomerang voyage ! Elle revient chaque fois au domicile familial, mais elle prend aussi son envol de temps à autre, comme un boomerang même si ce n’est pas pour cette caractéristique que le New York Times a décidé de nommer cette génération ainsi. Il est important de mettre en lumière le fait que les études très pessimistes au sujet de l’accès à la propriété des jeunes ne témoignent pas seulement de difficultés financières, même si celles-ci sont réellement présentes.

De manière générale, la génération Y investit peu dans l’avenir, préférant vivre le moment présent. Ainsi, en opposition à cette génération de retour chez ses parents et en manque d’indépendance, il semble important de mettre en lumière la génération Y sous un nouvel angle, celui d’une génération de globe-trotters décidés à se forger un avenir professionnel différent de leurs aînés grâce aux voyages. Dépaysement de longue durée et improvisé au programme ! Attention toutefois à ne pas penser que ces voyages sont synonymes de farniente et d’échappatoire à la vie réelle. A l’inverse, ces longs séjours sont souvent l’occasion pour les jeunes de faire le point sur ce qu’ils veulent dans la vie, privée mais aussi professionnelle.

En effet, toujours selon l’étude de WYSE, nombreux sont les jeunes voyageurs qui profitent de leurs voyages pour renforcer leur CV : 22% des jeunes sondés ont ainsi affirmé vouloir apprendre une nouvelle langue, 15% veulent acquérir plus d’expérience professionnelle et 15% déclarent vouloir étudier, des chiffres qui ont tous augmenté depuis 2007. Alors, oui, la génération Y est peut-être une génération boomerang, comme l’affirme le New York Times, mais elle est aussi bien plus que cela !