Coronavirus : La vie sexuelle des jeunes Français est-elle vraiment déconfinée ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 30 Juil 2020 à 10:06
Coronavirus : La vie sexuelle des jeunes Français est-elle vraiment déconfinée ?
Depuis le 11 mai dernier, tous les Français ont de nouveau la possibilité de se rencontrer librement. Un bonheur après deux mois d'enfermement et d'isolement. Mais les célibataires arrivent-ils à réellement profiter de la liberté retrouvée ? Pas si sûr, à en croire une nouvelle étude signée Ifop.

L’été, saison des amours, pour de vrai ? Il y a quelques semaines, la rédaction d’Air of melty vous parlait de l’impact fort du confinement sur la vie sexuelle des jeunes Français. Concrètement, 48% des 18-24 ans déclaraient avoir eu « des gros besoins de câlins/d’affection » durant cette période, contre 39% pour les 25-34 ans et 22% des 35 ans et plus, selon une étude signée Ifop pour Charles.co. Pourtant, dans le même temps, les Millennials étaient aussi les plus nombreux à avoir eu très peu de pulsions sexuelles et à avoir perdu l’envie de faire l’amour pendant le printemps 2020. Aujourd’hui, alors que l’été déconfiné bat son plein et que les Millennials profitent d’une liberté pleinement retrouvée pour leurs vacances, Ifop revient avec une nouvelle étude portant sur la sexualité des Français. Réalisée pour Pornhub cette fois, elle mesure l’ampleur du « déconfinement sexuel » en France et la persistance des freins liés au virus en matière de rencontres et de sexualité. Alors, quelle est la situation actuellement ? Ce que l’étude d’Ifop, qui porte sur l’ensemble des célibataires, révèle, c’est que, « depuis le 11 mai, l’activité sexuelle des célibataires a repris sans pour autant retrouver le niveau d’avant le confinement : un tiers (33%) des célibataires déclarent avoir eu un rapport sexuel durant le mois ayant suivi le confinement, soit une proportion en nette hausse par rapport à la fréquence de leurs relations intimes durant le confinement (13%) mais qui reste en-deçà de celle observée avant le 17 mars (44%) ».

Pour un célibataire sur quatre interrogé par Ifop, le rapport sexuel en question a eu lieu avec une personne avec laquelle ils avaient déjà eu un rapport contre seulement 5 à 6% avec quelqu’un rencontré après le 11 mai. Cette réduction de leur vivier de partenaires tient notamment à la difficulté actuelle à faire des rencontres – reconnue par une majorité des célibataires (57%) – dans un contexte marqué des rapports entre les sexes plus tendus : la majorité des femmes de moins de 35 ans (51%) estiment notamment que « les hommes sont plus enclins qu’avant à importuner une femme dans les lieux publics ». Ce qui ressort de l’étude, c’est aussi le fait que 90% des célibataires recherchent de la stabilité sexuelle et affective. 90% préfèrent chercher un seul partenaire pour établir une relation stable plutôt que « multiplier les partenaires sexuels pour rattraper le temps perdu » (10%). Malheureusement, pour certain, la crainte d’être infecté par le virus a déjà empêché près d’une célibataire sur deux de fréquenter un lieu où elle aurait pu rencontrer des potentiels partenaires (43%) ou d’embrasser quelqu’un qui lui plaisait (45%). Plus grave, la crainte d’être infecté par le virus est à l’origine d’une nouvelle stigmatisation sur le marché sexuel qui affecte les personnes travaillant dans des secteurs exposés aux virus ou l’ayant déjà attrapé : 59% de célibataires refuseraient d’avoir un rapport avec une personne susceptible d’être exposée au virus (ex : professionnels de santé…) et 58% toute relation avec un individu qui a été infecté par le Covid-19. En cela, force est de constater que l’été 2020 est bien moins chaud que ce qu’il aurait pu être sans la crise du Covid-19 !