Facebook et Instagram, bientôt fermés en Europe ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 22 Sep 2020 à 09:51
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Le mois de septembre 2020 est décidément compliqué pour tous les réseaux sociaux. Aujourd'hui, c'est le groupe de Mark Zuckerberg de se retrouver dans la tourmente à cause d'une décision prononcée par l'autorité irlandaise chargée de la protection des données personnelles.

Décidément, cette rentrée 2020 est placée sous le signe de l’agitation pour les réseaux sociaux ! Alors que TikTok profite d’un sursis aux Etats-Unis avant d’être normalement racheté par Oracle (sous peine d’être interdit d’activité sur le sol américain), c’est aujourd’hui Facebook et Instagram qui se retrouvent en difficulté. Et c’est en Europe que ça se passe. Depuis plusieurs mois, les GAFAM et les autorités européennes se sont lancées dans un bras de fer au sujet de la protection des données personnelles comme le RGPD. Concrètement, Facebook, qui vient de lancer Facebook Business Suite, estime être dans l’impossibilité de se conformer aux nouvelles règles énoncées en la matière. Facebook a ainsi fait appel de la décision et a obtenu des mesures suspensives en attendant un nouvel avis en appel. Problème, il y a une dizaine de jours, la Data Protection Commissioner, autorité irlandaise chargée de la protection des données personnelles, a rendu une nouvelle décision contre Facebook. Une décision qui lui intedit notamment de transférer des données personnelles d’utilisateurs européens vers les Etats-Unis. Dans ce contexte, le groupe de Mark Zuckerberg s’interroge réellement sur sa capacité à poursuivre son activité en Europe.

Concrètement, dans une déclaration sous serment, Yvonne Cunnane, responsable de la protection des données personnelles chez Facebook Irlande, se demande comment le réseau social pourrait poursuivre ses activités sans avoir le droit de transférer des données personnelles aux Etats-Unis : « il n’est pas clair pour Facebook comment, dans de telles circonstances, il serait possible de continuer à fournir les services Facebook et Instagram en Union Européenne ». Facebook insiste sur le fait que la demande provenant d’Irlande de suspendre le transfert des données est « irréalisable techniquement ». Que les choses soient claires toutefois, Facebook ne menace pas de se retirer de l’Europe. « Des documents juridiques déposés auprès de la Haute Cour irlandaise exposent simplement le fait que Facebook, et de nombreux autres services, entreprises, et organisations dépendent des transferts de données entre l’Union européenne et les Etats-Unis pour faire fonctionner leurs services », a réagi un porte-parole de Facebook. Satisfaire la CNIL irlandaise passerait par une restructuration massive de l’architecture cloud de Facebook pour isoler totalement le stockage et le traitement des données de ses utilisateurs européens. Mais si le groupe ne le fait pas, il s’expose à une amende qui pourrait aller jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires annuel, soit près de 2,8 milliards de dollars.