June Marketing, “La jeune génération a soif de vie et d’insouciance au sortir du confinement” (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 12 Nov 2020 à 11:48
June Marketing, “La jeune génération a soif de vie et d’insouciance au sortir du confinement” (EXCLU)
Pour l’interview de la semaine, on s’interroge avec Laure Benaroya, CEO et co-fondatrice de June Marketing, sur l’impact de l’année 2020 sur la manière dont les professionnels du marketing doivent désormais travailler et sur ce qui change pour les Millennials.

Alors que les Français font de nouveau face à un confinement (plutôt bien accepté) en ce mois de novembre, Laure Benaroya, CEO et co-fondatrice de June Marketing, répond à nos questions pour comprendre l’impact de ce genre de mesures sur les comportements des consommateurs et sur la confiance des marques en leurs agences. Clairement, l’année 2020 chamboule tout, que ce soit en ce qui concerne les habitudes de consommation de chacun ou encore la manière dont les marques doivent travailler.

-Air of melty : Pouvez-vous nous présenter June Marketing en quelques mots ?

Laure Benaroya, CEO et co-fondatrice de June Marketing : June Marketing est une agence d’insights et de conseil en marketing. Notre métier est de comprendre les consommateurs, les marchés et les tendances sociétales pour accompagner nos clients dans leur stratégie marketing. Notre histoire a débuté en 1986, avec les études qualitatives. Au fil des années, nous avons adjoint de nouvelles expertises comme les études quantitatives, l’innovation, le planning stratégique, l’accompagnement stratégique de nos clients etc. Aujourd’hui nous sommes une équipe de 35 personnes, nous réalisons environ 250 missions par an pour de grandes marques et grands groupes internationaux.

-Air of melty : En quoi la période de confinement a conduit les professionnels du marketing et de la communication à repenser leurs méthodes de travail ? Et, plus précisément, en quoi cela a été bénéfique quelque part ?

L.B : Dans le cadre de la réalisation de nos missions, nous interrogeons en permanence des consommateurs, des usagers, des influenceurs, des professionnels etc… bref, nous sommes en contact avec les individus. Selon les problématiques, nous les interrogeons en ligne, en face à face ou même parfois chez eux. En outre, notre expertise à l’international nous conduit à voyager en permanence aux 4 coins du monde pour aller à la rencontre de ces marchés étrangers. Le confinement a forcé le passage au 100 % digital en 24 heures. Depuis chez nous, nous sommes passés sur Zoom pour réaliser toutes nos missions. Aussi bien nos équipes, nos clients que les consommateurs ont dû s’adapter très rapidement à cette façon de travailler. Nous avons pris conscience très rapidement que cette méthode de recueil d’insights s’avérait tout aussi, si ce n’est plus, pertinente que du face à face : pas de perte de temps dans les déplacement à l’étranger, un consommateur confortablement installé chez lui plus à l’aise pour répondre spontanément à toutes nos questions et nos clients sont connectés à distance pour suivre ces discussions.

-Air of melty : Dans une tribune parue il y a quelques semaines, vous expliquiez que « la distance a renforcé la proximité ». Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

L.B : Après le 13 mars 2020, tous les acteurs de l’économie du marketing se sont retrouvés confinés chez eux. Une certaine forme de relation de proximité s’est alors mise en place spontanément : trouver des solutions pour poursuivre le travail en cours et les missions à venir, tenir des réunions alors que les enfants des uns et des autres étaient à la maison, gérer les difficultés de connexion internet etc. Une solidarité-empathie s’est instantanément mise en place entre nos clients et les équipes de June Marketing. Nos relations s’en sont trouvées renforcées malgré la distance physique.

-Air of melty : Depuis le déconfinement, qu’est-ce qui a changé pour les consommateurs. En quoi la croyance d’un retour à la vie d’avant relève du fantasme ? En quoi est-ce particulièrement vrai pour la jeune génération ?

L.B : L’impact du confinement ne sera certainement pas neutre sur le consommateur, quelle que soit sa génération. Nous avons appris que l’impensable est possible et nous avons compris que ce type d’expérience peut se reproduire, comme on en a la preuve aujourd’hui. Dans ce contexte de confinement / déconfinement, June Marketing a créé une communauté de citoyens consommateurs pour rester garder ce contact et comprendre quelles seraient les répercussions d’une telle situation. Nous avons identifié 4 grandes insights qui vont devenir de plus en plus présents chez les consommateurs dans les mois à venir :

-Air of melty : Quelles sont les nouvelles priorités des consommateurs, et plus particulièrement des jeunes consommateurs, que les marques doivent intégrer ?

L.B : Ce que nous observons en ce moment auprès des plus jeunes générations, c’est leur soif de vie et d’insouciance au sortir de ce confinement. La privation de libertés pendant ces mois de confinement, qui se prolonge avec des règles perçues contraignantes pour eux, active pleinement leur pulsion de vie. Plus que jamais, ils cherchent à vivre le moment présent, voire à transgresser les règles. Nous anticipons que ce “Eros”, qui les habite, n’est pas prêt de s’éteindre…

-Air of melty : Dans cette nouvelle réalité, comment agences et marques doivent collaborer ? Quels sont les conseils que vous donneriez aux marques ?

L.B : Plus que jamais les marques ont besoin d’agences pour les accompagner dans la compréhension de ces changements de fond qui sont nés avec le confinement et la Covid-19. Le monde ne reviendra plus comme avant, les consommateurs ne seront plus jamais exactement les mêmes. De nouvelles attentes et besoins vont émerger suite à cette période si anxiogène. June Marketing a pour ambition d’accompagner ses clients et les marques dans ces changements de fond.

-Air of melty : Comment voyez-vous le secteur de la communication et du marketing évoluer au cours des prochains mois ?

L.B : Nos métiers, comme tous ceux du conseil, ont été très impactés par cette crise de la Covid-19. Les premiers budgets à être gelés sont généralement ceux du marketing et de la communication. Hors, nous pensons, que c’est maintenant qu’il faut être en contact avec ses consommateurs pour aborder le monde de l’après-Covid, dans les meilleures conditions, avec des marques et des offres qui répondent aux nouveaux besoins des consommateurs.