La génération Y adepte du fact checking, une tendance à laquelle les marques doivent s’adapter au plus vite

Par Céline Pastezeur - Publié le 03 Déc 2014 à 14:43
Génération de journalistes d’investigation !
La génération Y est de plus en plus exigeante à l'égard des marques, c'est un fait. Une exigeance qui s'explique par le fait que les jeunes sont aussi de plus en plus informés et de plus en plus maître, voire experts, de leur consommation. Muriel Veyries, Directrice de la communication au sein de l'agence de communication Pixelis, parle d'une génération Y composée de "journalistes d'investigation potentiels, adeptes du fact checking". Décryptage par ici.

Il y a trois semaines, Air of melty vous montrait comment la génération Y donnait le ton, en réclamant toujours plus d’Internet mais toujours moins de publicité. Nous vous en avons parlé à plusieurs reprises sur notre site, les jeunes n’accordent qu’une confiance et qu’un intérêt limités à la publicité, à l’heure où celle-ci se révèle pourtant présente partout. Pour Daniel Bô, fondateur de l’institut d’études QualiQuanti et plus récemment co-auteur de l’ouvrage « Brand Content Stratégique, le contenu comme levier de création de valeur », c’est bien simple, « les jeunes sont particulièrement exigeants et ouverts à des formes créatives de communication ». Les jeunes exigeants et à la recherche de créativité, cela n’a rien d’étonnant pour Muriel Veyries, Directrice de communication et auteure du post « Tout le monde ment ou comment parler aux Yers » sur le blog de l’agence de communication Pixelis. Dans son billet, elle explique en effet que, à l’heure actuelle, les jeunes ont pris le pouvoir et comptent bien en profiter.

Alors que nous vous disions hier que les réseaux sociaux constituent la première activité des jeunes devant le petit-déjeuner, Muriel Veyries explique justement que, « après des décennies pendant lesquelles les marques ont eu le contrôle total de leur image et une maîtrise parfaite de leurs messages sur tous les canaux, nous sommes aujourd’hui les témoins d’une vaste polyphonie où la voix des consommateurs domine. La diffusion facile et rapide des savoirs et la propension de tout un chacun à donner son avis via les réseaux sociaux favorisent le bruit, la connaissance, le sens critique, le questionnement et rendent les propos des usagers souvent plus crédibles que les messages-mêmes des marques ». Les jeunes consommateurs sont ainsi devenus des consommateurs experts grâce à une consultation des faits et des avis sur la toile, un « fact checking qui fait des Yers des journalistes d’investigation potentiels, qui vérifient tout, très vite et savent très bien faire circuler l’information ». Tout cela constitue une tendance à laquelle les marques doivent s’adapter au plus vite, en mettant en avant de la transparence et de l’engagement citoyen, deux notions devenues capitales pour la jeune génération.

Comme l’explique la Directrice de Communication, « cultiver le mystère n’est plus à la mode, c’est même plutôt devenu louche, signe que l’on a quelque chose à cacher. En dévoilant les coulisses, on prouve la réalité de son discours et l’honnêteté de la marque. On invite le consommateur à vivre les étapes de fabrication d’un produit pour qu’il devienne le meilleur ambassadeur de la marque et son ‘influenceur’ sur les réseaux sociaux ». Nous vous l’avons déjà dit, la co-création dans la publicité des marques, les jeunes adorent et adhèrent. En atteste le fait que, dans le cadre d’une Question du Jour posée par meltyMetrix aux lecteurs de melty.fr le mois dernier, plus de 7 sondés sur 10 se sont dits intéressés par une collaboration avec une marque le temps de la création d’une publicité. Pour Nicolas Neau, directeur de création chez Pixelis cité dans le billet du blog ici évoqué, cette pratique est à privilégier toujours plus pour les marques d’aujourd’hui. « Visuellement, c’est l’apposition de la griffe du consommateur sur l’existant, à travers la personnalisation, la mise en scène de soi-même, la recherche d’une imagerie plus naturelle pour incarner une réalité plus crédible, donc plus attrayante. Le consommateur est devenu acteur et co-créateur. Animateur d’une communauté de marque via les réseaux sociaux et les sites de marque. Il n’est d’ailleurs plus cantonné à son rôle de consommateur, il est aussi producteur via les plateformes de crowdsourcing / crowdfunding et les places de marché comme Etsy ». Qu’on se le dise, le jeune consommateur a pris le pouvoir, avec la mise en lumière de la notion d' »empowered consumer ». En route pour le co-power entre jeunes et marques avec la co-création ?