La génération Y et le digital, une relation omniprésente mais aussi relativement complexe

Par Céline Pastezeur - Publié le 27 Juil 2017 à 11:19
6 jeunes sur 10 victimes d’harcèlement en ligne
Vous pensiez tout savoir de la génération Y, alias la génération ultra connectée qui impose aux marques de tous les secteurs de changer leurs règles du jeu ? Erreur ! Les moins de 35 ans ont encore bien des choses à vous apprendre à leur sujet, comme le montre une étude qualitative récemment menée par le cabinet Deloitte.

A chacun son moment d’analyse ! Vous le savez si vous nous lisez régulièrement, la mission que se donne la rédaction d’Air of melty au quotidien, c’est de vous aider à toujours mieux comprendre la jeune génération, qu’il s’agisse des membres de la génération Y ou des membres de la génération Z. Dans cette logique, nous dévoilions il y a quelques jours à peine les habitudes de la génération Z sur les réseaux sociaux, décryptées par Hootsuite. Entre vies secrètes, résistance à la publicité, ennui facile et volonté d’être engagés par des contenus, bien des caractéristiques des moins de 25 ans étaient alors mises en lumière. A présent, c’est au tour des moins de 35 ans d’être passés à la loupe, par le cabinet Deloitte cette fois. Au travers d’entretiens menées fin 2016 auprès de 50 participants âgés de 18 à 35 ans, l’enquête « La Gen Y – Rise of the individual » s’intéresse au rapport des jeunes au digital et aux outils numériques, en montrant qu’il s’agit d’une relation plus complexe qu’on ne pourrait le penser.

Pour preuve, le premier constat de cette étude porte sur le choix entre ordinateur et téléphone portable au quotidien, en insistant sur les différences qui existent entre les différents profils d’âge existant au sein même de cette génération. Ainsi, alors que les Français âgés de 18-24 ans utilisent leur ordinateur pour la plupart de leurs activités (pour des raisons de sécurité et d’écrans plus larges), on note que les 25-35 ans ont plutôt tendance à avoir principalement recours à leur smartphone. La guerre des écrans est donc bien réelle. Le deuxième constat mis en lumière par Deloitte dans le cadre de cette enquête, c’est le fait que 60% des activités de la génération Y passe aujourd’hui par le digital. Pour autant, les jeunes n’en oublient pas les médias traditionnels : ils sont ainsi 60% à téléphoner pour réserver un restaurant et 75% à solliciter les livres imprimés. D’ailleurs, à ce sujet, on constate que les livres profitent d’une belle auprès de cette jeune génération. Ainsi, alors que pirater la série Game of Thrones sur Internet est jugé comme étant « acceptable », pirater l’ouvrage est en revancher perçu comme étant immoral.

Concernant les services financiers, le site Siècle Digital, qui rapporte les résultats de l’étude, révèle que « la Génération Y a tendance à utiliser son smartphone pour les transactions et les services les plus simples ainsi que les plus basiques (comme consulter ses comptes…). Plus l’opération sera complexe, plus les digital natives auront tendance à avoir recours à leur ordinateur… jusqu’à un certains point puisqu’ils n’hésitent pas pour des opérations encore plus complexes à avoir recours à l’appel téléphonique ou la rencontre physique, c’est notamment le cas pour des demandes de prêt puisqu’ils sont 80% à ne pas souhaiter effectuer leur demande via une application dédiée ou via une interaction digitale. Enfin, 15% des 18-35 ans envisagent de changer de banque uniquement pour obtenir une meilleure application mobile ».

Cet amour du mobile se retrouve une nouvelle fois dans le secteur des transports : 97% des personnes ayant acheté un billet de train l’ont fait en ligne, 80% ont recours à une application de VTC plutôt qu’à celle de taxis traditionnels et 60% préfèrent rechercher un hôtel sur ordinateur. De quoi inciter Duncan Stewart, Directeur de la recherche TMT Deloitte commente, à conclure cette étude de la façon suivante : « pour répondre aux attentes de la Génération Y, les entreprises doivent être présentes sur un maximum de canaux : application mobile, site web, téléphone et lieu physique. Certaines habitudes de consommation des 18-35 ans d’aujourd’hui vont évoluer avec les années. D’autres comportements quant à eux perdureront dans le temps. Comme il est souvent impossible de définir si un comportement est dû à l’âge ou à des effets de groupes, chaque entreprise devra donc analyser cette Génération Y et s’adapter à leurs attentes ». Au travail !