La viande de synthèse, une tentation ou non pour la jeune génération ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 15 Sep 2020 à 10:22
La viande de synthèse, une tentation ou non pour la jeune génération ?
À l'heure où les jeunes sont de plus en plus nombreux à se préoccuper de l'impact de leur consommation sur l'environnement, la viande de synthèse apparaît comme une option à explorer. Mais cette option séduit-elle vraiment les moins de 25 ans ?

Nouvelle virée dans l’assiette de la jeune génération ! Alors que l’on apprenait il y a quelques jours que les jeunes sont les plus grands consommateurs de pâtes en France, il est important de savoir que les 18-35 ans mangent aussi d’autres plats savoureux au quotidien. De manière générale, on l’a vu, ils sont de plus en plus adeptes de produits produits localement. Un rapport réalisé par l’école d’ingénieurs de Purpan et une étude menée par le cabinet Kantar a ainsi récemment montré que 7 Millennials sur 10 sont adeptes du locavorisme, à savoir l’achat de produits de provenance française (Viande Bovine Française), régionale (Produit en Bretagne) voire très locale (vente directe, marchés de terroirs…). Et même si plusieurs études menées ces dernières années tendent à montrer que les Millennials sont de plus en plus attirés par un régime végétarien, ils sont encore nombreux à consommer régulièrement de la viande. En atteste par exemple la popularité des enseignes de restauration rapide spécialisées dans les burgers ou le poulet frit auprès de cette cible ! Alors, à l’heure où la viande in vitro ou viande de synthèse, produite en laboratoire à base de cellules, s’impose comme étant l’une des innovations les plus en vues sur le marché de l’alimentation, les 18-35 ans sont-ils prêts à tester ce type de produits ? La réponse semble non, pour le moment en tout cas.

C’est une étude australienne, publiée en ce mois de septembre 2020 dans la revue « Frontières de la nutrition », qui s’intéresse au sujet. Après avoir interrogé 227 jeunes âgés de 5 à 25 ans, « les auteurs de l’étude constatent que ces personnes affichent une grande préoccupation pour l’environnement et le bien-être animal », explique le site Pourquoi Docteur, qui relaie l’étude. Cela vient conforter l’idée d’une génération qui remet en question les habitudes qui ont marqué les générations précédentes. D’ailleurs, 41% des jeunes sondés estiment qu’il faut changer sa façon de se nourrir pour soutenir une alimentation durable et le bien-être animal. 59% déclarent être préoccupés par l’impact environnemental de l’élevage traditionnel en particulier, même si beaucoup ne comprennent pas les mécanismes en œuvre. Pourtant, dans le même temps, on découvre que les jeunes ne semblent pas franchement prêts à passer à la viande de synthèse. Au total, 72% se disent pas prêts à accepter de manger ce type de viande. Ce qui bloque la jeune génération, c’est avant tout la peur que le goût ne soit pas au rendez-vous, devant le manque de « sécurité alimentaire ». En somme, c’est la peur de l’inconnu qui semble pour le moment bloquer les Z. Toutefois, 28% se disent prêt à manger de la viande de laboratoire ou peut-être à condition que la technologie soit maîtrisée. En marge de cela, 9% déclarent préférer manger des insectes plutôt que de la viande cultivée, jugée trop artificielle, et 35% préfèrent miser sur plus de protéines végétales. Enfin, 11% estiment qu’il faut tendre vers un régime végétarien.