Les jeunes Français et la lecture, quelle réalité en 2019 ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 12 Juin 2019 à 10:04
Les jeunes Français et la lecture, quelle réalité en 2019 ?
À l'heure où les jeunes passent beaucoup de temps à visionner des vidéos en ligne, sont-ils toujours capables de lire ? Une étude signée du ministère de l'éducation répond à cette question.

Vous le savez si vous nous lisez régulièrement, la mission que se donne la rédaction d’Air of melty au quotidien est de vous aider à mieux comprendre la jeune génération. À ce sujet, s’il y a bien une chose qui est indéniable au sujet de cette cible, c’est sans aucun doute son amour pour le digital et notamment pour les contenus vidéo en ligne. Plusieurs études l’ont montré ces derniers mois, les moins de 25 ans passent plusieurs heures chaque semaine à consulter ce type de contenus. Des heures qui se font au détriment de la lecture ? L’an passé, une étude Ipsos menée pour le Centre national du livre avait révélé que près de 6 Millennials sur 10 ont lu un livre sur leur mobile au cours de l’année écoulée. De quoi montrer que les jeunes Français sont toujours adeptes de la lecture. Pourtant, aujourd’hui, une nouvelle étude menée par le ministère de l’éducation dans le cadre de la journée défense et citoyenneté en 2018 révèle que, entre les jeunes et la lecture, il ne s’agit pas forcément d’une relation simple : un jeune Français sur dix éprouverait des difficultés à lire.

L’étude, qui s’appuie sur des tests conduits auprès des 713 000 participants à la journée défense et citoyenneté (JDC) en 2018 et qui vient d’être révélée en ce mois de juin 2019, révèle que 11,5% des sondés sont « en difficulté de lecture » et un sur vingt en situation d’illettrisme, avec un déficit important de vocabulaire. 6,3% des sondés auraient, eux, des capacités de lecture très faibles, avec « un niveau lexical oral correct, mais sans parvenir à comprendre les textes écrits ». En marge de cela, on note qu’il existe aussi 10,9% de « lecteurs médiocres », avec des acquis limités, qui « parviennent à compenser leurs difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension ». Pour ces profils, la lecture « reste une activité laborieuse mais qu’ils savent mettre en œuvre pour en retirer les fruits ». Enfin, près de huit jeunes sur dix (77,6 %) restent des « lecteurs efficaces » selon la DEPP. On note que le pourcentage de jeunes en difficulté est très différent selon le sexe : il est de 13,2 % chez les garçons contre 9,6 % chez les filles, poursuit l’enquête. La fréquence des difficultés de lecture est enfin plus prononcée dans les départements du Nord et certains en Ile-de-France (17,2 % de jeunes en difficulté de lecture dans l’Aisne, 15,4 % dans la Somme, 12,3 % en Seine-Saint-Denis).