Les jeunes françaises, trop embêtées sur les plages pour se dénuder ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 26 Août 2021 à 10:03
Les jeunes françaises, trop embêtées sur les plages pour se dénuder ?
Assiste-t-on à un phénomène #MeToo à la plage ? Une nouvelle étude révèle que bien des femmes n'osent plus se dénuder en été pour bronzer, faute de harcèlement et de comportements déplacés. Un problème qui touche notamment bien des jeunes...

Si la jeune génération espérait vivre un été libéré et insouciant après des mois de confinement et de restrictions en tout genre, force est de constater que cela n’a pas été le cas pour tout le monde. En juillet dernier, une étude révélait ainsi que plus d’une jeune femme sur trois a déjà été confrontée au harcèlement de plage. En pratique, c’est l’application Bumble qui montrait que jusqu’à 46% des 18-24 ans ont déjà été victimes de ce type de comportement en France. Et, visiblement, cela a un impact direct sur leur manière de se tenir sur les plages et dans les lieux publics. Aujourd’hui, c’est une étude publiée par Ifop pour Xcams Media et réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 8 juillet 2021 auprès d’un échantillon de 1 500 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 18 ans et plus qui nous en dit plus sur le sujet. À l’occasion de journée mondiale du topless, l’étude révèle que la pratique des seins a cette année atteint un niveau historiquement bas : à peine 19% des Françaises enlèvent le haut sur les plages, contre 34% il y a douze ans (2009). Et si on remonte aux années 80, grande époque du teint hâlé et du bronzage monoï, le recul de la pratique du topless est encore plus net : à peine 16% des femmes de moins de 50 ans s’y livrent aujourd’hui au moins occasionnellement, soit trois fois moins qu’il y a une petite quarantaine d’années (43% en 1984). Mais qu’en est-il des jeunes, plus précisément ?

Toujours selon l’étude menée par Ifop pour Xcams Media, si le premier motif avancé par l’ensemble des Françaises pour expliquer le couvrement de leur poitrine sur les plages est d’ordre sanitaire (53% avancent le risque encouru par leur peau), les jeunes de moins de 25 ans l’expliquent avant tout par des motifs d’ordre sécuritaire, à savoir la crainte d’être l’objet d’agression physique ou sexuelle (à 50%), de subir le regard concupiscent des hommes (à 48%) ou qu’une photo d’elles soit prise et publiée sur les réseaux sociaux (à 46%). Pour les jeunes qui pratiquent le seins nus, cela se justifie avant tout par le souhait d’afficher une peau bronzée sans la marque du maillot (40% vs 30% de l’ensemble des Françaises), devant l’inconfort procuré par le port d’un haut de maillot (29%), le souhait de lutter contre la sexualisation des seins féminins qui impose de les cacher (25% vs 12% pour l’ensemble des Françaises) ou encore la sensation de plaisir à sentir cette partie du corps quand elle est à l’air libre (23%). Enfin, 21% des moins de 30 ans ont le sentiment que le topless les rend plus attirante que lorsqu’elles sont habillées et 16% souhaitent montrer qu’elles sont des femmes libres et affranchies du regard des autres, versus 11% de l’ensemble des Françaises.