Osons la France : Jour 1, « Il faut mettre fin à l’auto french bashing » (REPORTAGE)

Par Céline Pastezeur - Publié le 05 Déc 2014 à 10:40
0-osons-la-france
Du jeudi 04 au dimanche 7 décembre, la rédaction d’Air of melty est au Grand Palais pour vous faire vivre le Forum Osons la France. En ce jour d’ouverture, c’est le premier sommet de l’économie qui a dévoilé son lot d’informations et de débats. Découvrez tous les détails par ici, suivez le guide !

Du jeudi 04 au dimanche 7 décembre, se déroule le forum Osons la France, au cœur de l’innovation française, au Grand Palais à Paris. Hier, quelques minutes avant l’ouverture de l’événement, nous partagions avec vous une interview des organisateurs d’Osons la France, nous expliquant que « pour un tiers des jeunes, oser c’est rêver ». Aujourd’hui, et comme chaque jour jusqu’à dimanche, Air of melty vous fait vivre le forum, en vous proposant un compte-rendu de tout ce qui s’y passe au jour le jour. Ce jeudi 04 décembre, la première journée d’Osons la France a été marquée par la première grande journée du premier sommet de l’économie, ouvert par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, en personne ! L’occasion pour lui de mettre en lumière ses deux exigences : « dire la vérité, même si parfois ça choque et ça contrarie, et agir en cohérence ». Selon lui, à l’heure où les jeunes sont prêts à « prendre tous les risques », il faut les aider. « La langueur, ne pas oser, c’est notre plus grand risque », conclue-t-il, parfaitement en symbiose avec le nom de l’événement ! Lui succède alors une table ronde autour d’une question amusante pour un sujet qui l’est moins : Les Français sont-ils flemmards ou malins ? Entre congés, RTT et 35 heures, le temps de travail des Français est passé au crible, avec une conclusion unanime : « L’ascenseur social ne peut pas exister si les gens ne peuvent pas travailler comme ils le veulent ».

Et que veulent les entreprises d’aujourd’hui, au fait ? Devenir un Google en puissance ? Si tel est le cas, mieux vaut arrêter de rêver. En effet, alors qu’une table ronde était organisée autour de la question ‘A quand un Google français ?’, la réponse est sans appel, selon le PDG d’Orange : « Un Google Français, ça n’a aucun sens, puisqu’il faut dès le départ avoir une visée internationale. Il est impossible aujourd’hui de lancer un projet Internet limité à la France voire même à l’Europe ». L’Europe et le monde qui étaient justement au programme des deux tables rondes suivantes, pour mettre en lumière le besoin d’oublier les barrières internes, nationales, ainsi que le pessimisme des entreprises françaises et des Français en général (surnommés les « râleurs suprêmes »), en dépit d’un talent certain. Tous s’accordent pour dire qu’il faut mettre fin à l’auto french bashing…ainsi qu’aux 35 heures, « une expérience ratée » selon Vince Volpe de Dresser Rand Group.

Après un déjeuner animé par une présentation du Docteur Peter Hartz, le sommet de l’économie a repris avec une table ronde dédiée à la France et au capitalisme, et surtout à leur relation compliquée, comme en atteste le fait qu’un tiers des Français voudraient sortir du capitalisme, contre seulement 3% des Chinois. Pour André Comte Sponville, les Français jugent le capitalisme comme étant « inégalitaire, injuste et immoral » et il faut changer cela. A l’heure où le monde des entreprises est mal vu en France, il convient de s’engager davantage dans tous les débats. Par la suite, Christian Streff, aujourd’hui au groupe Safran et ancien PDG de PSA, est venu donner une touche d’humain à cette journée, en venant témoigner de l’impact de son AVC sur sa carrière. Un moment touchant ponctué de quelques trous de mémoire venant rendre son discours toujours plus percutant. Enfin, juste avant que Lapo Elkann et Karl Lagerfeld ne viennent conclure cette première journée avec des interventions très glamour et très franches, mettant en avant leur esprit d’innovation et de curiosité, une dernière table ronde a animé l’assemblée : l’enjeu de la nationalité des entreprises. Indéniablement, la présence de Monsieur Made in France Arnaud Montebourg, venu témoigner en tant qu’ancien Ministre de l’économie et du redressement productif, aura marqué le débat avec l’importance de la conservation d’un patriotisme économique tout en valorisant des mesures d’adaptation. C’est ainsi que, selon l’homme politique, « la nationalité des dirigeants importe peu. Ce qui compte, c’est le lieu de décision, de recherche et de production ». A demain, pour la suite !