Quel est le réel impact des confinements sur le secteur du sport ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 27 Nov 2020 à 12:33
Quel est le réel impact des confinements sur le secteur du sport ?
Que sont devenus les sportifs du premier confinement ? Comment se porte le secteur du sport en cette année 2020 si particulière ? Comment les enseignes ont-elles géré les périodes de confinement ? Une nouvelle étude signée Joko répond à ces questions en s'intéressant aux dépenses des jeunes Français.

Cette année, les bonnes résolutions des Français n’ont pas forcément commencé le 1er janvier : c’est surtout lors du premier confinement, au printemps dernier, que de nombreuses personnes ont choisi de se mettre au sport à la maison pour conserver la forme, en étant aidés par les équipementiers sportifs qui misaient sur des programmes sportifs facilement accessibles en ligne (et qui ont re-misé sur les cours en ligne pour inciter les Français à rester en forme lors du second confinement). Mais les nouvelles priorités des Millennials se sont-elles réellement confirmées au cours des mois qui ont suivi le premier confinement ? Que sont devenus les sportifs du premier confinement ? Une nouvelle étude menée par Joko, l’application qui révolutionne le cashback et dont le coeur de cible est les 18-30 ans, fait le point sur le sujet en s’intéressant à l’impact des deux confinements sur les dépenses sport de ses utilisateurs. L’étude se base uniquement sur les données bancaires agrégées et anonymisées de 200 000 utilisateurs Joko, avec des dépenses effectuées par carte bancaire, en ligne ou en magasin. Verdict, c’est confirmé, le premier confinement a clairement donné aux Français l’envie de faire du sport. « Si les Français ont dépensé chez des enseignes spécialisées de sport pendant le confinement, cela faisait en moyenne 4 mois qu’ils ne l’avaient pas fait ! Ils se sont remis en piste et se sont équipés pour pratiquer leurs activités préférées depuis la maison, seul ou en famille », explique ainsi Joko.

Le panier moyen sur la période du premier confinement a explosé. Atteignant 55€, toutes enseignes confondues, il a augmenté de 37% par rapport à celui de 2019 à la même période. Troquant souvent les salles de sport pour des e-entraineurs sportifs, les Français ont certainement investi dans du matériel et un équipement performant pour continuer leurs activités physiques, qu’il s’agisse de tapis de yoga, de chaussures de running ou encore d’altères et autres accessoires sportifs. Mais quelles enseignes ont particulièrement su se démarquer ? Selon l’analyse menée par Joko, les retailers comme Decathlon, GO Sport, Intersport et Sport 2000 ont vu leur chiffre d’affaires drastiquement baisser. Decathlon a perdu jusqu’à 89% de ses ventes sur les premières semaines de confinement, comparé à janvier 2020. Mais l’enseigne a signé une belle remontada et multiplié ses ventes par 1,5 dès le déconfinement. De leur côté, les ventes du pure player Private Sport Shop ont explosé. « Private Sport Shop domine les ventes sur la période, grâce à sa performante plateforme de e-commerce et à son positionnement qui mêle ventes privées et sport. L’enseigne multiple ses ventes par 2,4 à son prix maximal. Le succès de Private Sport Shop s’explique aussi par le (nouvel) attrait des Français pour les équipements sportifs connectés ». Au global, Decathlon s’est tout de même imposé comme étant l’enseigne la plus incontournable du premier confinement, devant Intersport et Private Sport Shop. Mais qu’en est-il du deuxième confinement ?

Mieux préparées à un deuxième confinement, les enseignes spécialisées dans l’équipement sportif ont su mieux gérer cette nouvelle période en mettant directement en place un système de click & collect. Decathlon reste champion dans les dépenses des Français, devant Intersport tandis que « GO Sport remet une basket sur le podium », en étant suivi de près par le pure player Private Sport Shop, qui confirme sa popularité. Mais globalement, on remarque que le secteur du sport a été fortement fragilisé par cette année 2020 marquée par l’annulation de nombreux événements sportifs et par la fin prématurée de plusieurs activités réalisées en club, sans compter les nombreuses restrictions visant l’ensemble des sports pratiqués habituellement par les Français. Comme l’explique Joko, le secteur « accuse le coup d’une année 2020 en dessous des performances habituelles. Passé le temps fort de la rentrée scolaire, la courbe des ventes 2020 tombe sous celle de 2019 pendant l’entre-deux confinements ». Le bilan de l’année s’annonce donc compliqué.