Snapchat ferait-il payer les annonceurs pour des vidéos non vues sur sa plateforme ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 31 Août 2015 à 10:42
Snapchat se fait-il de l’argent sur le dos des marques ?
Et si Snapchat n'avait pas tout bon en matière de publicité finalement ? Si son format vidéo vertical pourrait bien révolutionner le secteur du marketing et le rapport des jeunes aux marques, l'application vient aujourd'hui perdre des points à cause d'un fonctionnement qui ne plait pas à tout le monde... Découvrez-en plus par ici.

Snapchat, modèle à suivre, mais pas sur tous les points ? La semaine dernière, la rédaction d’Air of melty vous expliquait que Snapchat était un exemple à suivre en matière de vidéo verticale pour les marques. Nous vous en avons déjà parlé, en juin dernier, Snapchat a dévoilé son argumentaire pour attirer les annonceurs vidéo, en mode 3V. V comme vertical, vidéo et views. On pourrait presque rajouter le V de visionnaire pour évoquer le parcours d’Evan Spiegel, le CEO de la firme, qui a déclaré que son application est tout simplement le meilleur moyen de toucher les jeunes âgés de 13 à 34 ans. « Notre communauté regarde plus de vidéos sur Snapchat que sur n’importe quelle autre plateforme ». Les 3 V s’expliquaient alors par le fait que le format vertical s’adapte au mobile, que la vidéo est « le meilleur moyen de raconter une histoire » et que la vue est toujours assurée puisque les annonces s’affichent toujours en plein écran. Avec tout cela, il y avait donc largement de quoi penser que Snapchat est en passe de révolutionner le secteur de la publicité vidéo. Oui mais voilà, ces dernières heures, un scandale est venu secouer la firme : Snapchat ferait payer les annonceurs pour des vidéos non vues !

C’est ce que révèle en tout cas le site média Digiday, « qui se fait l’écho d’agences ayant déjà diffusé des campagnes au sein de l’application de vidéos éphémères », comme le relaie le site Le Journal du Net. Et d’ajouter : « De fait, chaque marque paie au chargement de la publicité et qu’importe pour Snapchat si cette dernière n’a pas été vue, selon ces mêmes sources. Un parti-pris plutôt étonnant alors que l’ensemble de l’industrie s’oriente vers des indicateurs calibrés justement sur la visibilité ». Or, on le sait, dans une ère où de plus en plus de jeunes sont adeptes des Ad-Blockers, près de la moitié des campagnes diffusées online ne sont effectivement pas vues par l’internaute aujourd’hui. Une conférence organisée par l’EBG sur le native advertising en juin dernier l’avait dit, « il faut remettre l’internaute au cœur du sujet, en finir avec l’obsession du CTR ». Le clic et le visionnage d’une publicité sont deux choses bien différentes. Or, comme le révèle le Journal du Net, « si Snapchat a toujours vendu le fait que l’utilisateur ne pouvait pas ne pas voir les publicités diffusées en plein écran et que les vidéos verticales réalisaient de meilleures performances que le marché, l’application ne semblerait donc pas prendre en compte les utilisateurs qui tapent sur leur écran pour échapper à la publicité. Et les 2 cents par vue que facture Snapchat deviennent de fait 2 cents par chargement ». Heureusement, une dernière information dévoilée par le site Digiday vient apporter un peu d’optimisme dans tout ce chaos : « Snapchat travaille avec des technologies tierces pour mesurer l’impact des publicités qui sont diffusées en son sein et que les résultats ont été jusque-là plutôt positifs en termes de notoriété et autres problématiques de marque ». Affaire à suivre de près quoi qu’il en soit !