Les sites de webcam, nouvelle lubie des jeunes en matière de sexualité ?
La rédaction d’Air of melty vous en a déjà parlé, la jeune génération a un rapport très particulier à la sexualité et aux sexes en général. Concrètement, là où leurs aînés prônaient la tolérance, les plus jeunes prônent aujourd’hui la fin des différences : sexe, genre, style vestimentaire, préférences sexuelles, plus rien n’est aujourd’hui soumis à des règles strictes. Pour preuve, en août 2015, une étude révélait que la moitié des jeunes ne se considère pas seulement comme hétéro, symbole d’une génération ouverte d’esprit. Le mois dernier, l’institut de prospective Walter Thompson confirmait la tendance en révélant que la moitié des jeunes n’est « pas exclusivement » hétérosexuelle, confirmant la génération du « togetherness ». Une autre particularité de la jeune génération, c’est que sa sexualité passe aujourd’hui beaucoup par le digital. Sextos, clichés dénudés envoyés via Snapchat, sexe 2.0 à distance ou encore consultation de films X en ligne, les moins de 30 ans vivent désormais une partie de leur sexualité en ligne. Aujourd’hui, une étude menée par l’Ifop confirme la tendance, en se penchant sur le phénomène des camgirls.
« A la frontière entre le monde du porn et celui du dating on line se sont développées depuis plusieurs années des plateformes de webcam érotiques dont l’attrait repose sur le fait qu’elle assurent à la fois la fonction de mise en relation d’un site de rencontre et la fonction masturbatoire d’un site X », explique l’Ifop, dans sa nouvelle étude. Et si l’utilisation de ces sites de webcam est plus limitée que celle des sites de rencontre ou des sites pornos, elle n’en constitue pas moins un phénomène de plus en plus répandu auprès des jeunes, qui « exploitent le plus les possibilités de sexualités virtuelles offertes par les nouvelles technologies ». La preuve, à l’heure actuelle, un jeune sur six de moins de 25 ans (16%) déclare avoir déjà fréquenté un site de webcam pour y visionner un sex show, soit une proportion deux fois plus élevée que chez l’ensemble des Français (7% en moyenne). Et ce sont les jeunes hommes qui sont les plus concernés, en étant 24% à s’être déjà laissé tenter. Les trois quarts des jeunes (76%) ayant déjà surfé sur ce type de site l’ont fait dans le cadre d’un show public en « freemium », c’est-à-dire d’un show visionné gratuitement mais avec la possibilité de verser un pourboire (« tips ») avec des jetons virtuels (« token »), tandis que les shows privés ne concernent que 5% des jeunes. Et que recherchent les jeunes dans ce genre de pratique ? La connexion avec des gens « normaux ». Comme le révèle l’étude, ils attendent de ces « girls ou boys next door au physique plus naturel et réaliste que celui des porno stars traditionnels des shows plus sensuels ». Erotisme plutôt que pornographie, voilà leur credo !