digiSchool HYPE Awards 2016 : Philippine Dolbeau, « Les belles rencontres font partie intégrante de cette aventure, totalement imprévisible » (EXCLU)

L’énergie positive de la jeunesse en action, c’est dès maintenant ! La rédaction d’Air of melty vous en a parlé en début de semaine, les digiSchool HYPE Awards 2016, alias la conférence inspirante de jeunes talents, sont de retour. Ce concours, c’est celui dédié aux jeunes qui fourmillent d’idées innovantes, qui en sont fiers et qui veulent réussir. Concrètement, « inspirés du format des conférences TEDx, les digiSchool HYPE Awards offrent à 12 jeunes talents la chance de partager leur projet face à un jury d’experts et à un public venu s’imprégner de leurs vibrations positives », explique le communiqué dévoilé il y a quelques jours. En attendant de découvrir les lauréats de l’édition 2016 le 28 avril prochain, chez Google France, et même en attendant que tous les jeunes talents s’inscrivent par ici, découvrons ce qu’est devenue l’une des grandes gagnantes de l’an passée, Philippine Dolbeau, qui avait porté le projet New School dans ce concours. Un projet qui a continué à grandir ces derniers mois…

-Air of melty : Comment as-tu entendu parler de ce concours des digiSchool HYPE Awards et quel a été le déclic pour t’inscrire ?

Philippine Dolbeau, fondatrice de New School : C’est alors que je consultais mes mails qu’une publicité du groupe Digischool est apparue, évoquant un concours réservé aux jeunes entrepreneurs. C’est une semaine plus tard, le 8 mai, que je me suis inscrite, ayant réalisé une courte vidéo de présentation de mon projet New School. Très rapidement, nous avons commencé une phase de communication autour de ce concours, et avons récolté plus de 2.700 votes en seulement 8 jours, incroyable. Je suis montée sur la scène de la finale comme ‘Coup de cœur du public’ de notre catégorie ‘Jeunes entrepreneurs de moins de 15 ans’ et, à ma grande surprise, j’ai remporté le premier prix de ce magnifique concours.

-Peux-tu nous présenter « New School », le projet que tu as présenté au concours ?

P.D : New School est un système de cahier d’appel électronique, simplifié et automatisé. Mon but est d’assurer la sécurité des élèves au sein de leur établissement grâce à des petits porte-clés connectés.

-Comment est née l’idée de ce projet ?

P.D : Consciente que le monde de l’Education a besoin d’un réel coup de neuf et ayant toujours eu envie de m’investir dans ce milieu, j’ai eu l’occasion de créer une mini-entreprise dans le cadre de mes cours de PFEG (Principes Fondamentaux de l’Economie et de la Gestion) l’année dernière en classe de Seconde. J’avais pas mal d’idées, mais aucune dans laquelle je croyais vraiment… Et puis j’ai un jour vu ce reportage à la télévision : un enfant de 9 ans ayant été oublié dans les hangars de la compagnie de bus scolaires après s’être endormi dans son car sur la route de l’école, le 6 Octobre 2014, à Bordeaux. Parce que ses enseignants n’avaient pas fait l’appel, il est resté enfermé plus de 8 heures dans le véhicule, sans manger ni boire. A partir de ce moment là, c’est le déclic. Tout se bouscule dans ma tête, je réfléchis toute la nuit et l’idée naît le lendemain matin : Il faut créer un système d’appel électronique, sécurisé et simple d’utilisation. Pour un grand nombre de professeurs, faire l’appel est une corvée, ou quelque chose qu’ils trouvent inutile. Pour d’autres, c’est une façon de dire bonjour à leurs élèves, un rituel, quelque chose de normal. Il a donc fallu réaliser un sondage auprès des enseignants de mon établissement pour dessiner toutes les facettes de cette action, de faire l’appel. Seriez-vous prêts à passer à un système d’appel électronique ? Combien de temps passez vous à faire l’appel aujourd’hui ? Les pertes de cahiers d’appel, vous connaissez ? etc… Toutes ces questions sont également le pilier fondamental du projet New School. Grâce à celles-ci, j’ai pu en tirer une conclusion édifiante : Aujourd’hui, un professeur passe environ 28 heures par an à faire l’appel en classe, et 90% d’entre eux seraient prêts à passer à un système électronique. Vous l’aurez compris, ce projet est là pour réduire le temps passé pour faire l’appel, mais a également un sens important que peu ont étudié aujourd’hui, la lutte contre l’absentéisme. Le but n’est pas de gagner de l’argent. Si le système marche, tant mieux, mais le but est de moderniser le monde de l’Education dans lequel je vis depuis de nombreuses années et d’améliorer la sécurité des élèves en ayant un système rapide qui permet de prévenir l’administration et les parents en cas d’absence.

-Que s’est-il passé depuis ta victoire ? Comment ton projet s’est développé ?

P.D : Ma victoire aux Digischool Hype Awards nous a mis sous le feu des projecteurs, très rapidement. 2 mois après la grande finale à Paris, j’ai rencontré les équipes d’Apple Europe, intéressées par mon projet. En Septembre 2015, les premiers prototypes de l’application New School étaient créés, et en Novembre, le développement de notre version Test dans un établissement des Yvelines est lancé. En Janvier 2016, tout s’accélère. 3 classes, soit 100 élèves participent à notre Programme New School et depuis notre passage à BFM, le projet rencontre un vif succès auquel je ne m’attendais pas ! Il y a encore quelques années, j’étais incroyablement timide, au point de voir « Philippine est maladivement timide » sur un de mes bulletins scolaire. Pour vous dire ! Aujourd’hui, plus rien de ça. Une très belle aventure humaine est en marche depuis le début de mes cours d’économie et j’en suis plus que ravie…

-Il se murmure qu’Apple serait intéressé par New School. Tu aurais pensé en arriver là l’an passé ?

P.D : Jamais ! Apple n’est pas à nos côtés, mais derrière nous. Nuance ! Ils nous conseillent, mais aucun partenariat n’est en vue pour l’instant. Ces belles rencontres font partie intégrante de cette aventure, totalement imprévisible…

-Quelle est la prochaine étape pour New School ? Et pour toi-même ?

P.D : La prochaine étape de New School est le déploiement de notre système dans de nombreux établissements scolaires. La startup est en marche ! Pour moi-même, je participe à la Journée de la Femme Digitale le Jeudi 10 Mars aux Folies Bergères, une journée qui s’annonce riche en émotions ! En parallèle, je continue bien évidemment mes études, point sur lequel je ne veux absolument pas me détacher.