Société : 75% des jeunes Français tentés par l’étranger

Par Céline Pastezeur - Publié le 26 Fév 2014 à 15:01
Le contexte de crise effraie les jeunes.
Hier, le quotidien Le Monde a publié les résultats d’une enquête qui a interrogé pas moins de 210 000 jeunes de 18 à 34 ans. Les chiffres concernant les 18-25 ans laissent percevoir un lourd sentiment de désillusion et d’abandon, mais les jeunes n’ont pas dit leur dernier mot !

Il y a quelques semaines, airofmelty.com partageait avec vous les résultats d’une étude très encourageante, qui révélait que 55% des jeunes trouvaient que la politique occupait une place importante dans leur vie, même si leur engagement n’était souvent que temporaire. Souvent impliqués, ils semblaient également décidés à faire bouger les choses dans leur pays. Aujourd’hui, une nouvelle étude portant sur les Français de 18 à 25 ans nous montre un nouveau visage de cette jeunesse, beaucoup moins optimiste et beaucoup plus résigné. Une étude publiée hier dans le journal Le Monde et se basant sur l’étude Génération Quoi, fait savoir que 45% des jeunes sont convaincus que leur vie sera pire que celle de leurs parents et 33% d’entre eux pensent qu’ils ne sortiront jamais de la crise.

Leur envie, pour espérer y échapper ? Partir à l’étranger, pour les trois quarts des participants à l’enquête. Heureusement, malgré ce climat économique et politique très tendu, 62% des 18-25 ans affirment tout de même être « épanoui » dans leur travail, même si le taux baisse à 43% pour les intérimaires. Au total, 81% des sondés considèrent que le travail est important dans leur vie, et pas seulement dans une logique financière. Selon Cécile Van de Velde, la jeunesse actuelle est une « génération consciente, lucide, désillusionnée (…). Les jeunes se sentent abandonnés par la société. Ils ne sont pas aux commandes de leur vie, ils subissent et sont frustrés de ne pas pouvoir faire leurs preuves, montrer qui ils sont ». Ainsi, 70% des jeunes interrogés estiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont vraiment capables.

Selon les deux sociologues, les jeunes restent tout de même plus optimistes que leurs aînés lorsqu’il s’agit d’aborder leur avenir personnel. « Ce qui apparait ici, c’est le poids du discours de crise dans lequel nous baignons désormais, et le sentiment d’être pris dans une spirale du déclassement », explique Camille Peugny. Mais, qu’on se le dise, les jeunes ne s’avouent pas battus et encore moins abattus : 61% d’entre eux se disent prêts à prendre part à une révolte de type Mai 68, quelle que soit leur situation personnelle. « Les jeunes ne sont pas dans la résignation. Il y a une énergie latente, comme en 1968 », concluent les sociologues.