La précarité menstruelle, une réalité pour 4 jeunes femmes sur 10 ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 02 Juin 2022 à 11:25
Quels tabous en matière de santé pour les jeunes femmes en 2022 ?
À l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle qui s'est déroulée samedi 28 mai, le fabricant de culottes Eve and Co a interrogé les étudiantes françaises sur la précarité menstruelle. En ressortent quelques données très parlantes...et surtout très importantes.

Le samedi 28 mai dernier, se déroulait la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, un événement notamment mis en lumière par Pinterest il y a quelques jours. À cette occasion, le fabricant de culottes Eve and Co a interrogé du 18 avril au 13 mai via son réseau plus de 2 000 étudiantes sur la précarité menstruelle et les distributeurs de protections hygiéniques promis voici un an dans les universités par la ministre alors en charge de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Verdict, alors même que la santé mentale est au cœur de toutes les préoccupations concernant la jeune génération, on découvre que l’hygiène menstruelle suscite aussi bien des inquiétudes auprès des plus jeunes. En pratique, selon cette étude, pas moins de 42% des étudiantes disent avoir déjà été confrontées à la précarité menstruelle soit directement, soit par le biais de leur entourage proche. Aussi, 3 étudiantes sur 4 ont déjà vécu une situation embarrassante (comme du sang sur leurs vêtements) à cause d’un manque de protection. Cette étude montre également qu’il y a encore beaucoup à faire pour démocratiser les distributeurs de protections hygiéniques dans les universités : seules 18% des étudiantes interrogées en connaissent l’existence et savent où ils sont situés quand 63% disent ne pas connaitre ce dispositif.

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Toujours selon l’étude menée par Eve and Co, parmi les utilisatrices des distributeurs de protections hygiéniques dans les universités, un tiers dit avoir ressenti un sentiment de gêne ou de honte en y ayant recours, tandis que les trois quarts sont satisfaites de la qualité des protections fournies. Pour 9 jeunes femmes sur 10, ces distributeurs servent essentiellement à dépanner, tandis que 4% les utilisent régulièrement. Enfin, c’est à la quasi-unanimité – 99% – qu’elles plébiscitent l’idée d’installer de tels distributeurs dès le collège et le lycée. Elles sont aussi 93% à se dire favorables au déploiement de ce type de distributeurs dans l’espace public – à proximité des pharmacies par exemple. Mais attention, encore faut-il que ces distributeurs soient correctement entretenus : au total, 48% des étudiantes se sont déjà retrouvées face à une machine vide plusieurs fois. Au travers d’un partenariat avec la FAGE, première association étudiante de France, avec l’ANESF, l’association nationale des étudiantes sage-femmes, et avec Règles Élémentaires, première association française de lutte contre la précarité menstruelle, Eve and Co a récemment fait don de 6 000 culottes menstruelles à des étudiantes en situation de précarité.