Les xenogenders, une nouvelle dimension de la génération gender-fluid ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 29 Avr 2022 à 11:42
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Vous connaissez peut-être les jeunes adeptes de l'état d'esprit gender-fluid. Mais avez-vous déjà entendu parler des xenogenders ? Ces jeunes passent clairement un autre cap en matière de revendication de leur identité, bien au-delà de la question de la binarité homme-femme...

Mois après mois, la jeune génération se démarque de ses aînés par son envie de sortir des codes traditionnels. En matière de consommation et de communication, on l’a répété à plusieurs reprises, la Génération Z réclame plus d’inclusion et de diversité. En clair, les jeunes consommateurs veulent que personne ne soit laissé sur le bord de la route et que tout le monde puisse se sentir concerné, que ce soit par un discours de marque, par un produit ou par un service. Aussi, ces dernières années, les moins de 30 ans se démarquent par leur envie de constituer une génération « Gender Fluid ». En clair, les jeunes d’aujourd’hui sont ouverts aux campagnes marketing non genrées, présentant des produits unisexes ou mettant en scène des mannequins au genre ambigu, à l’heure où la transidentité est un sujet de plus en plus traité et accepté en société. Et bien aujourd’hui, la tendance va encore plus loin : les xenogenders veulent eux aussi aller bien au-delà de la binarité homme-femme. Leur créneau ? S’identifier à un autre genre que le genre humain. Rien que ça !


Comme l’explique le site L’ADN, qui présente la tendance, « le néologisme xénogenre vient du grec xeno (l’autre). Les xénogenrés (ou xenogenders en anglais) sont donc des individus qui s’identifient à un « autre » genre : animal, végétal, objet inanimé ou même « humeur » ». En cette année 2022, c’est un documentaire baptisé « Neurodungeon » et diffusé dans l’émission Tracks d’Arte qui s’est intéressé au sujet, en présentant des individus qui refusent d’être un garçon ou une fille et qui préfèrent se revendiquer comme des êtres à part, souvent construits à partir d’avatars. Et oui, à l’heure où le métavers constitue le grand sujet de cette année, certaines personnes estiment que leur genre relève du numérique ou du féérique. Cyber-sirène, fée, gobelin queer, elfe alien, korrigan, voilà le type d’identité que certains et certaines revendiquent désormais. En clair, les xenogenders questionnent ouvertement la notion de genre à l’ère numérique et ouvrent le champ des possibles. Dans le monde réel, les xenogenders constituent une très (très) petite minorité, avec un collectif qui fait peut parler de lui pour le moment. Mais attention, la tendance s’invite progressivement sur les réseaux sociaux : sur TikTok, le hashtag #xenogender compte déjà plus de 56 millions de vues, en étant notamment associé à d’autres thèmes en vogue : #nonbinary (non-binaire), #trans, #neopronouns et #genderfluid. Et, on le sait, quand les réseaux sociaux s’emparent d’un sujet, la tendance peut vite monter en puissance ! Affaire à suivre donc…