West Web Festival 2015 : Le mobile, « ce n’est pas un nouveau virage mais une révolution » (REPORTAGE)

Par Céline Pastezeur - Publié le 21 Juil 2015 à 14:26
Un trio d’organisateurs qui peut être fier !
Jeudi 16 et vendredi 17 juillet, la rédaction d'Air of melty participait à la seconde édition du West Web Festival, en marge des Vieilles Charrues, à Carhaix. Entre rockstars du web, startup battles et révolution digitale, voilà tout ce qu'il faut retenir du festival...en attendant la troisième édition l'an prochain !

Nous vous avions prévenus la semaine passée, la rédaction d’Air of melty mettait le cap vers l’ouest pour assister au West Web Festival, deuxième édition. Pour ceux qui l’ignorent encore, le West Web Festival, c’est un événement inédit réunissant des startups du net, inédit en Europe et organisé à quelques pas des scènes des Vieilles Charrues. C’est la West Web Valley, un accélérateur de start-up breton basé à Guipavas, près de Brest, qui a eu l’idée d’organiser, depuis l’an dernier, un tel festival qui réunit les grands acteurs du web, du business et de la musique le temps de rencontres professionnelles et le temps d’une start-up battle, dont les 8 finalistes étaient à découvrir par ici. Voilà pour la présentation. Place désormais au plus important : que s’est-il vraiment passé durant le West Web Festival qui s’est déroulé jeudi et vendredi dernier ? Autour du thème « No Border For Digital Revolution », les « rockstars du web » se sont succédées sur scène pour raconter leurs expérience et leur vision de l’univers startup. Tout ce qu’il faut en retenir, c’est à découvrir par ici, même s’il est bien évidemment impossible de résumer deux jours de conférences hyper instructives en quelques lignes !

S’ouvrant logiquement sur une intervention des organisateurs du West Web Festival, exprimant leur fierté d’être de retour en 2015, la seconde édition du West Web Festival a surtout donné le ton dès le départ : le groupe Matmatah, découvert à Brest mais connu à travers toute la France, s’est invité pour animer les deux jours de conférence grâce à des pauses musicales qui ont connu un succès fou et qui ont su mettre l’ambiance en poussant même les intervenants à entonner des tubes d’hier et d’aujourd’hui ! Cela, c’était pour le côté musique. Du côté business, c’est la French Tech qui a ouvert le bal au West Web Festival en abordant les enjeux de l’économie numérique, avant que Marie Ekeland de Criteo/Parrot ne monte sur scène pour donner des conseils aux boîtes cherchant à devenir des champions à l’international. Son conseil ? « Ne pas y aller un pays après l’autre, mais diversifier sa prise de risques. Critéo a, par exemple, ouvert 12 pays en un an ». Après une présentation de Prêt d’Union, la première plateforme de crédit entre particuliers, par Geoffroy Guigou, le trublion du web Gonzague a pris le micro pour évoquer le déclin de la télévision : « Le web permet de se libérer des contraintes de la télévision pour devenir son propre média. D’autre part, les youtubeurs sont ultra prescripteurs par rapport à leurs abonnés, ce qui garantit à la fois une forte audience et un fort engagement. Pour toucher les moins de 18 ans, il est inutile de passer par la télévision ». Et de conclure : « sur le net, tout le monde est sur un pied d’égalité. Ne vous inquiétez pas si vos enfants commencent à faire des vidéos sur YouTube, c’est normal ».

La suite de la première matinée a permis de mettre en avant les points forts d’une expérience utilisateur réussie en 2015, et cela se traduit par quelques points essentiels : « mobile, image, dématérialisation, virtualisation, push vs pull, simplicité, praticité et géolocalisation ». Tout est dit. L’après-midi, après qu’Air of melty et Emakina soient montés sur scène pour expliquer en quoi les jeunes inventent le digital (vous savez comment si vous lisez régulièrement notre site), les fondateurs de vente-privée.com ont parlé de leur expérience dans le commerce, en expliquant que « l’on peut partir d’un vieux métier et le révolutionner avec ce petit outil qu’est le digital », et notamment le mobile, qui représente aujourd’hui 73% du trafic du site. Et ça, « ce n’est pas un nouveau virage mais une révolution ! » Après une soirée musicale bien secouée par l’énergie de Muse, les champions numériques bretons de demain étaient à l’honneur le deuxième jour du West Web Festival, avec notamment un discours très franc mémorable de Kwane Yamgnane de l’école 42 et l’idée que « les jeunes créent aujourd’hui des métiers dans tous les domaines ». De quoi les transformer en champions ? Avant d’avoir la réponse à cette question, Alexandre Molla d’Uber est venu parle de son service, en mettant en lumière le fait que « les nouvelles plateformes de service changent en profondeur les habitudes des consommateurs ». Aux professionnels de bien intégrer cette idée pour chercher à s’adapter ! Après cette intervention, Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi, a raconté son histoire, en restant dans un état d’esprit musical puisque Jim Morrison se retrouvait cité en toute simplicité : « Il n’existe pas de révolution majeure sans révolution personnelle ».

La musique est resté au cœur de la thématique de la journée, puisque Simon Baldeyrou, DG de Deezer France, a ensuite pris le relais pour évoquer l’avenir de l’industrie de la musique, qui passe indéniablement par le streaming. « Ce qui est compliqué aujourd’hui, c’est de trouver la bonne formule et de convaincre qu’il faut segmenter davantage, proposer des offres alternatives. Le modèle freemium va évoluer dans les années à venir, avec un enjeu important et différent selon les marchés ». Toujours entre musique et finances, Pierre-Henry Deballon est ensuite venu présenter LA grande nouveauté associée aux Vieilles Charrues : Moneiz, alias une dématérialisation du paiement, qui « permet d’allier vue globale facilitée, simplicité et satisfaction client ». Après une intervention d’Anne Lauvergeon montrant bien qu’une union est possible entre CAC40 et start-ups, Frédéric Mazzella et Pierre Kosciusko-Morizet ont conclu le Festival sur une interview « Rockstars du Web », leur permettant de confier les souvenirs de leur(s) succès, les moments de gloire, les premières fois marquantes et leur permettant aussi de témoigner de leur fibre artistique, entre piano pour le premier et chant pour le second, avant que toute la salle ne se lance à son tour dans une conclusion en chanson, non sans avoir récompensé Cashway, grand gagnant de la start-up battle grâce à son service de paiement cash en ligne. « Le West Web Festival, c’est du sérieux qui ne se prend pas au sérieux », conclue Frédéric Mazzella. On n’aurait pas dit mieux ! Vivement l’année prochaine !