La nomophobie, la tendance qui confirme l’addiction de la génération Z à son mobile

Par Céline Pastezeur - Publié le 14 Oct 2016 à 14:01
La génération Z et les réseaux sociaux, ça matche à fond !
Le smartphone, un "doudou numérique" que les moins de 25 ans ne veulent jamais quitter ? C'est ce qui caractérisait la nomophie, une tendance qui touche tous les membres de la génération Z, ou presque. Mais qu'est-ce que c'est au juste ?

Cela ne vous a pas échappé, la présentation de nouveaux services mobiles fait partie du travail de la rédaction d’Air of melty, qui se donne régulièrement pour mission de vous faire découvrir les applications mobiles d’aujourd’hui et de demain qui pourraient venir concurrencer Snapchat, Instagram, Tinder et compagnie dans le quotidien de la jeune génération. Et oui car, à l’heure où le mobile occupe une place centrale dans le quotidien des jeunes, il occupe également une place de choix dans la ligne éditoriale de notre site. Nous vous l’avons montré en vous présentant de nouveaux services tels que Snap It, qui pourrait donner une nouvelle dimension à la tendance Foodporn, et nous vous l’avons également illustré en vous présentant le high five challenge, qui consiste à prendre un selfite tout en tapant des mains. C’est un fait, le mobile est aujourd’hui l’accessoire principal de la jeune génération au quotidien. Pour Elodie Gentina, Professeur de marketing à la SKEMA Business School et spécialiste de la génération Z, le mobile est même bien plus : il est un besoin pour la génération Z, qui y est accro. Et cette addiction porte un nom : la nomophie, alias la « no mobile phobia ». Jamais sans mon mobile, pour les moins de 20 ans, cela se confirme plus que jamais !

L’experte du sujet explique sur le site Influencia que, selon certains sociologues et psychologues, « le smartphone est devenu une sorte de ‘doudou numérique’ qui comble le manque affectif quand le Z est séparé de ses parents. Le smartphone n’est pas le doudou sans fil des Z car il ne se substitue pas à l’absence physique et affective de la mère, mais permet, au contraire, de communiquer au-delà de la famille avec les autres ». En cela, les jeunes ont un besoin vital d’accéder à leur mobile en permanence. Pour preuve, selon une étude scientifique parue en 2014 par Ahn et Jun, 80% des jeunes américains âgés de 15 à 18 ans reconnaissent être accros à leur smartphone, contre 65% des Y (25-35 ans). « En France, les chiffres sont aussi élevés : 78% des moins de 25 ans (contre 42% des Français) se considèrent comme accros à leur téléphone mobile (IFOP, février 2014) », révèle le site Influencia. Mais que signifie être accro à son mobile au juste ? « C’est être incapable de passer une heure sans consulter son smartphone, être énervé d’être à court de batterie ou sans couverture réseau, être incapable de dormir sans son smartphone à côté du lit voire même sous l’oreiller (pour 44% des jeunes selon le sondage Pew Internet Project, 2013 [3]) et simplement ne pas s’imaginer pouvoir vivre sans leur téléphone », analyse la spécialiste du sujet. Plus précisément, de son côté, la nomophobie repose sur quatre dimensions : « ne pas être en mesure de communiquer; perdre sa connexion; ne pas pouvoir accéder à l’information et renoncer au confort. Elle est révélatrice non pas d’une forme d’addiction, mais d’une névrose, qui est particulièrement élevée chez la génération Z. En effet, 76% des jeunes de 18 à 24 ans déclarent être angoissés à l’idée de perdre leur smartphone ». Et qu’on se le dise, la tendance est partie pour durer : alors que nous vous avons déjà dit que les 4-14 ans étaient largement adeptes du replay, on découvre qu’ils sont aussi très nombreux à avoir déjà utilisé un smartphone : en 2015, c’était le cas pour 45% des bébés de moins de 2 ans, contre 10% en 2011…