Le streaming musical a explosé en 2014 vs vente et téléchargement en chute, les jeunes donnent le ton

Par Céline Pastezeur - Publié le 04 Fév 2015 à 10:43
Les jeunes et la musique, un couple qui fonctionne !
Depuis des mois, Air of melty s’évertue à vous répéter que l’avenir de l’industrie musicale passe par le streaming, de plus en plus privilégié par les jeunes, passionnés incontestés de musique au quotidien. Aujourd’hui, ce n’est pas le Snep qui nous contredira, et encore moins les chiffres du bilan du marché de la musique en France en 2014, publiés hier. Découvrez en le détail par ici.

En début de semaine, Air of melty vous annonçait que l’idole des jeunes et businessman Jay-Z venait de racheter le service de streaming musical Wimp, avec l’intention de rivaliser avec Spotify et Beats sur le marché américain. La multiplication des acteurs sur le marché du streaming musical est une tendance que nous évoquons fréquemment sur notre site, à l’heure où les moins de 35 ans sont à la fois passionnés de musiques et membres d’une génération de NOwners. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Tout simplement que, alors qu’une récente infographie de meltyMetrix a décrypté le rapport des jeunes à la musique en mettant en lumière le fait que deux jeunes sur cinq déclaraient même considérer la musique comme une addiction, avec un temps d’écoute par semaine supérieur à 20 heures pour 26% des sondés, cette écoute se fait de plus en plus en streaming, car les jeunes sont de plus en plus adeptes de l’écoute en ligne et de l’accès à des catalogues infinis plutôt que de la possession de biens culturels physiques. Et cela s’en ressent aujourd’hui sur le marché de la musique enregistrée en France, comme vient de le montrer le Snep, alias le principal syndicat des producteurs, dans sa dernière étude annuelle.

En effet, après une année 2013 en légère hausse, le marché de la musique en France est de nouveau en baisse pour le bilan 2014, comme l’a annoncé un communiqué diffusé ce 3 février. Et justement, le fléchissement du chiffre d’affaires global du secteur du disque en France (qui s’élève à 570 millions pour l’année 2014) s’explique principalement par une baisse de 11,5% des revenus des ventes physiques (CD, DVD, vinyles), qui représentent encore un peu plus de 70% du marché, selon le bilan annuel des producteurs. Une baisse que la progression du streaming n’a pas su combler, malgré ses 34% de croissance en un an ! Pour la première fois l’an dernier, les recettes engendrées par le streaming ont représenté plus de la moitié des revenus du numérique (55% contre 43% en 2013) tandis que, dans le même temps, le téléchargement à l’acte a baissé de 14%. Dans le détail, deux millions de Français sont aujourd’hui abonnés à un service de streaming audio, soit directement via une souscription mensuelle à une plateforme (comme Deezer, Spotify et autres) soit via leur forfait téléphonique, selon le Snep. Cela représente une hausse de 35% par rapport à 2013 ! D’autre part, plus de 12 milliards de titres ont été écoutés via ces services contre 8,6 milliards l’année précédente. A noter que, en 2014, les albums les plus vendus ont été ceux de Stromae, à nouveau, Kendji Girac et Indila, trois artistes qui ont largement prouvé leur popularité auprès des jeunes.