Periscope : Kayvon Beykpour, « Le pouvoir du live c’est de donner l’impression que le monde est immense et tout petit à la fois » (REPORTAGE)

Il n’y a pas que Snapchat et Instagram comme nouveaux terrains de jeux pour conquérir la jeune génération, il y a Periscope aussi ! Cela fait des mois que la rédaction d’Air of melty vous en parle, et le phénomène est aujourd’hui en passe de prendre une nouvelle dimension. Le livestream vidéo débarque en force, à l’heure où le partage de contenus en direct est devenu une pratique très forte au sein de la jeune génération. La preuve, en fin d’année dernière, Periscope était nommé application de l’année par Apple, confirmant un essor de plus en plus fort de la folie livestream. Comme pour vous convaincre toujours un peu plus, nous vous parlions la semaine passée des ingrédients qui font le succès de Periscope, entre authenticité, interactivité et aide de Twitter. Ce matin, nous décryptons toujours plus le phénomène, grâce à une nouvelle intervention de Kayvon Beykpour, le co-fondateur et CEO de Periscope, qui était dans les locaux de Twitter ce jeudi 17 mars, le temps d’une conférence de presse à laquelle nous avons assisté. Genèse du projet, points-clés, concurrence, avenir, découvrez tout de suite ce qu’il faut en retenir !

Avant de parler de ce qu’est Periscope aujourd’hui, Kayvon Beykpour a avant tout voulu rappeler comment était né ce service de livestream vidéo. « Les gens sont habitués à regarder des contenus live à la télévision, mais c’est très passif. On s’est dit qu’il fallait que ce live débarque dans notre quotidien, pour pouvoir tout partager en direct de notre quotidien avec le monde entier, avec plus d’interactivité. En 2013, je devais aller en voyage à Istanbul, à un moment où la situation dans le pays était un peu compliqué, et j’étais frustré de ne pas pouvoir ce qui s’y passait en temps réel, au moment de mon départ, dans la rue où se trouverait mon hôtel par exemple. On voulait vraiment construire un périscope qui servirait à étudier le monde pour voir ce qui s’y passe partout, à l’instant T ». Et c’est justement ce qui a constitué le plus gros challenge de la start-up : gérer du vrai live. Résultat, plus d’une centaine de versions de l’application ont été testées par les proches des fondateurs avant son lancement officiel. L’idée de live était essentielle pour Kayvon Beykpour, car ce dernier est associé à la notion d’authenticité, de « sans filtre », tout en permettant une grande interactivité qui n’existe sur aucun autre média, avec les spectateurs influençant directement le contenu du live. Le pouvoir de la diffusion en direct, c’est qu’il « nous donne l’impression que le monde est immense et tout petit à la fois ». Mais à l’heure où tout le monde veut justement miser sur le live, que pense Periscope de la concurrence incarnée par Facebook Live ?

Pour Kayvon Beykpour, l’essor de Facebook Live ne change rien chez Periscope puisque la firme a déjà un plan, et ce depuis longtemps. « On n’est pas la première appli de livestream, et on sait très bien qu’on ne sera pas la dernière. La concurrence ne nous inquiète donc pas, elle nous motive », explique le CEO. Et la firme peut être motivée, puisque Periscope est n°1 sur l’App Store ces jours-ci, avec un essor phénoménal ces 4 dernières semaines, faisant désormais de la France l’un des pays les plus engagés à travers le monde sur l’application ! Et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. Le service nourrit plein de projets pour les mois à venir et prévoit notamment d’axer son développement sur trois points majeurs : « permettre plus de contrôle sur qui peut voir les vidéos diffusés; fournir des outils pour permettre plus de créativité aux diffuseurs; miser sur la personnalisation pour permettre aux internautes de découvrir des vidéos live qui leur correspondent et qui seront sûres de les intéresser ». Tout cela sans oublier de s’engager toujours plus en matière de politique d’utilisation, en supprimant tous les contenus sous copyright et tous les contenus inappropriés, déjà analysés en temps réel par une technologie développée par Periscope. Quant aux marques, déjà bien présentes sur le site, qu’elles ne s’inquiètent pas, l’appli compte bien développer toujours plus cet aspect, en garantissant qu’elle ne « fera sûrement jamais payer pour broadcaster quoi que ce soit, car on ne devrait pas avoir à payer pour parler ». Affaire à suivre !