ROMO, la tendance qui témoigne de l’angoisse des jeunes

Par Céline Pastezeur - Publié le 11 Oct 2022 à 13:34
Les Millennials encore passés à la loupe !
Vous aviez entendu parler de la tendance "FOMO", qui témoignait de la peur des jeunes de manquer quoi que ce soit en ligne ? C'est du passé : désormais, l'heure est au soulagement quand on échapper aux informations diffusées en ligne. Bienvenue dans l'ère du ROMO !

Au quotidien, on le sait, les jeunes sont connectés en permanence ou presque, comme en témoigne bien la tendance du Doomscrolling, qui consiste à faire dérouler sans fin les fils d’actualité de nos réseaux sociaux préférés. En étant tout le temps en ligne, les 15-35 ans (voire les moins de 15 ans puisque la génération Alpha est elle aussi ultra connectée) se confrontent à des vagues énormes et perpétuelles d’informations. Des informations qu’ils ont d’ailleurs peur de manquer, comme l’évoquait bien la tendance FOMO (pour « Fear Of Missing Out », peur de rater quelque chose se déroulant en ligne) il y a quelques années. Au cours des dernières années toutefois, la tendance FOMO avait laissé place à la tendance JOMO, pour « Joy of Missing Out ». En clair, on avait affaire à des jeunes désireux de se déconnecter de temps en temps et heureux de ne pas se préoccuper de ce qui se passait en ligne. En cette fin d’année 2022, la tendance JOMO évolue à son tour : place désormais au phénomène ROMO, pour « Relief of Missing Out ». En clair, manquer des infos devient un soulagement pour les Millennials et les Z.


Le terme ROMO a été mis en lumière ces dernières semaines par les spécialistes des médias Benjamin Toff, de l’Université du Minesota et Rasmus Kleis Nielsen, du Reuters Institute à l’université d’Oxford. Il témoigne du fait que, partout dans le monde, les gens cherchent de plus en plus à éviter sciemment de prendre connaissance de l’actualité. Ces derniers mois, cela concernait ainsi 38% de la population mondiale, contre 29% en 2017. Comme le relate le site L’ADN, « dans un article paru dans le journal Political Communication, les deux chercheurs ont déterminé qui étaient ces « éviteurs » qui font tout pour ne pas se connecter à l’actualité. Il s’agit en grande majorité de personnes issues de classes sociales moyennes ou populaires qui sont déjà confrontées à des environnements sociaux compliqués (l’étude a été menée en Grande-Bretagne). Beaucoup ne se revendiquent d’aucun camp politique et ne comprennent pas l’actualité liée à ce domaine. Mais au-delà du manque d’intérêt, c’est surtout l’anxiété, vécue et même anticipée qui reste le facteur le plus important dans la décision de ne pas se tenir au courant de l’actualité. Les faits divers portant sur des accidents ou des crimes sont notamment pointés dans ce phénomène et sont jugés omniprésents dans le paysage médiatique ». En cela, on peut clairement dire que la jeune génération mène la tendance ROMO : on en a déjà parlé, plus de 9 jeunes sur 10 seraient angoissés au quotidien. Climat politique national ou international, finances, avenir professionnel, problèmes sentimentaux, santé mentale, nombreux sont les sujets qui pèsent sur le moral et le cerveau des jeunes, d’où un soulagement ressenti à l’idée d’ignorer certaines informations, indéniablement…