Le Doomscrolling, cette pratique qui affecte toute la jeune génération connectée

Par Céline Pastezeur - Publié le 06 Sep 2022 à 11:36
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Quand les jeunes consomment les réseaux sociaux, ils le font souvent sans demi-mesure. Et, de plus en plus, ils le font de manière automatique. En témoigne l'explosion du doomscrolling, un besoin compulsif d'un nouveau genre.

C’est un fait, au quotidien, la jeune génération passe beaucoup de temps sur ses réseaux sociaux préférés, qu’il s’agisse d’Instagram, qui mise désormais tout sur les Reels, de Snapchat, roi de la réalité augmentée, de TikTok, qui fascine actuellement avec son bruit marron, ou encore de Pinterest, qui inspire de plus en plus les moins de 35 ans et les incite à l’achat. Et qu’on se le dise, il n’y a pas de temps mort en matière de consultation des réseaux sociaux : même pendant leurs vacances d’été, les jeunes ont affiché leur intention de ne pas se déconnecter. Au-delà de consommer les réseaux sociaux en permanence et sans modération, on constate de plus en plus que les jeunes tendent à être passifs sur ces services : ils sont parfois connectés plus par réflexe que par réelle envie. Au point, parfois, de faire défiler (ou scroller) leur fil d’actualité sans fin et sans réel but, si ce n’est de faire passer le temps. Or c’est un problème puisque cette habitude que l’on peut assimiler à un besoin compulsif de consulter tout ce qui passe sur les réseaux sociaux, baptisée le « doomscrolling », pourrait être très néfaste pour la santé mentale de chacun. C’est en tout cas ce que plusieurs psychologues ont expliqué ces derniers mois. Le doomscrolling nuirait à la qualité du sommeil et renforcerait le côté addictif des plateformes sociales.

crédit photo : Getty Images
Comme l’explique le site Grazia, qui s’intéresse au sujet, « la pratique du doomscrolling peut nous pousser à ressentir du stress, de l’anxiété et mener à l’insomnie. De plus, cette mauvaise habitude peut créer une véritable addiction dont il est difficile de se défaire. Lorsque l’on ne scrolle pas, on peut sombrer dans la peur de passer à côté de quelque chose. Un cercle sans fin ». En clair, le doomscrolling est directement relié à la notion de FOMO, alias « fear of missing out », qui consiste à avoir peur de manquer quelque chose qui se passe en ligne. Alors que l’on parlait d’une émergence de la tendance JOMO il y a quelques mois, pour « joy of missing out », il semblerait que la période actuelle incite chacun à faire marche arrière : la détox digitale, qui semblait séduire de plus en plus de jeunes ces dernières années, n’est plus vraiment d’actualité. Pourtant, les psychologues recommandent fortement que, le soir venu, les jeunes réussissent à lâcher les réseaux sociaux à une heure raisonnable pour s’adonner à d’autres activités. Car le vice du doomscrolling est qu’il s’agit d’une pratique infinie, avec des contenus actualisés en permanence sur les réseaux sociaux et des feeds qui n’en finissent jamais…justement pour garder l’attention des socionautes.