Don de moelle osseuse : « Le don de moelle est quelque chose d’extrêmement simple et valorisant » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 19 Sep 2019 à 11:59
Don de moelle osseuse : « Le don de moelle est quelque chose d’extrêmement simple et valorisant » (EXCLU)
À l'occasion de la journée mondiale pour le don de moelle osseuse qui se tiendra le 21 septembre 2019, Benjamin Mesure nous parle de son expérience de donneur, à l'heure où l'agence de la biomédecine manque cruellement de jeunes donneurs de moelle osseuse.

Le 21 septembre 2019, se tiendra la 5ème journée mondiale pour le don de moelle osseuse. Un don qui peut sauver des personnes atteintes d’une maladie du sang, comme la leucémie, mais qui reste encore relativement peu connu et, surtout, peu pratiqué. Le registre français des donneurs de moelle osseuse a passé en juillet 2019 le cap des 300.000 inscrits. À l’heure où la jeune génération s’impose comme étant une génération plus dévouée et plus engagée que jamais, nous avons interrogé Benjamin Mesure, un jeune donneur, sur les raisons qui l’ont poussé à s’investir dans cette cause et l’expérience qu’il a vécue.

-Air of melty : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots (âge, situation de vie) ?

Benjamin Mesure, donneur de moelle osseuse : Je m’appelle Benjamin, j’ai 27 ans et je suis étudiant en médecine à Nancy.

-Air of melty : L’agence de la biomédecine manque actuellement de jeunes donneurs de moelle osseuse. Comment avez-vous eu connaissance de l’existence du don de moelle osseuse et comment en êtes-vous arrivé à faire un don vous-même ?

B.M : J’imagine qu’il est difficile de transmettre l’information aux plus jeunes sur un sujet en apparence complexe comme le don de moelle, surtout quand ils sont encore loin d’être confrontés à la maladie. Ayant eu plusieurs personnes gravement malades autour de moi, j’avais conscience du manque de donneurs d’organes, et notamment de moelle osseuse pour soigner les maladies du sang. C’est donc très naturellement qu’à mes 18 ans je me suis inscrit sur le registre des donneurs de moelle, ce qui était extrêmement simple puisque la prise de sang nécessaire peut être faite en même temps qu’un simple don de sang. Évidemment quand on s’inscrit on sait que les chances d’être compatible avec un malade sont très minces et je ne m’attendais pas à être contacté seulement 5 ans plus tard !

-Air of melty : Passer à l’action a-t-il été simple ? En avez-vous parlé avec vos proches pour avoir leur avis sur la question ?

B.M : On m’a contacté par téléphone pour m’annoncer que j’étais compatible avec un malade alors que j’étais en vacances chez mes parents. Ça a été un choc car il a fallu se décider rapidement afin de prendre le train et retourner à Nancy préparer le don. Mes parents savaient que j’étais inscrit sur le registre mais n’ont pris conscience de ce que cela impliquait qu’à ce moment-là. Ils se sont montrés très compréhensifs et m’ont soutenu dans cette démarche sans hésitation. Ma mère s’est déplacée à Nancy au moment du don pour m’accompagner.

-Air of melty : Autour de vous, connaissez-vous d’autres jeunes qui ont donné ou qui veulent donner ?

B.M : Malheureusement je n’ai rencontré d’autres donneurs qu’à l’occasion de manifestations organisées par l’Agence de la Biomédecine, et aucun aussi jeune que moi (il faut dire que la plupart des personnes inscrites ne sont jamais appelées à donner dans leur vie). Peu de personnes dans mon entourage sont inscrites sur le registre malgré mon expérience positive.

-Air of melty : Parlez-vous activement du don de moelle osseuse autour de vous ?

B.M : Je participe aux manifestations pour mettre en valeur le don de moelle à chaque fois qu’on me le propose sans hésiter. En revanche, il est plus rare d’aborder ce sujet avec ma famille ou les amis. Mais, dès que possible, j’essaye de leur faire comprendre que le don de moelle est quelque chose d’extrêmement simple et valorisant.

-Air of melty : On parle beaucoup de l’existence d’une jeune génération qui s’engage plus que jamais, que ce soit sur le plan de l’environnement ou pour des questions sociales. Le don est une autre forme d’engagement. Est-ce que vous remarquez cela vous-même ? Ressentez-vous ce besoin de vous engager, sous différentes formes ?

B.M : C’est vrai que, notamment pour l’environnement, on remarque une vraie mobilisation des jeunes avec par exemple les marches pour le climat chaque semaine. Le don a été pour moi une opportunité d’offrir une partie de moi et un peu de mon temps pour aider une personne malade. Ce serait formidable que notre génération s’empare de ce sujet et prenne conscience qu’elle peut sauver énormément de personnes dans le monde entier par ce biais là également. Sur un plan personnel, ce don a été une étape très importante de ma vie qui m’a encouragé à poursuivre des études de médecine pour exercer un métier qui implique d’aider des gens dans le besoin.

-Air of melty : Quel message souhaiteriez-vous envoyer à votre génération concernant le don de moelle osseuse ?

B.M : J’encourage vraiment tout le monde à s’inscrire pour donner sa moelle. C’est tellement rare d’avoir l’opportunité de sauver une vie en offrant seulement quelques jours de la sienne ! Il y a tellement de personnes malades, enfants comme adultes, qui n’ont besoin que d’un peu de nos cellules pour être soignés. Les démarches à réaliser sont vraiment très simples, le don ne coûte absolument rien et le prélèvement est quasiment indolore, que ce soit par ponction ou par cytaphérèse. Tout au long du processus on est extrêmement entouré par les équipes soignantes qui sont vraiment formidables et à l’écoute. Si c’était à refaire je n’hésiterais pas un instant !