Emploi : 22% des diplômés de 2010 au chômage, une insertion professionnelle compliquée mais pas désespérée

Par Céline Pastezeur - Publié le 10 Avr 2014 à 15:33
Les jeunes diplômés peinent à trouver la stabilité de l’emploi.
Le Céreq, alias le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, vient de délivrer sa dernière étude sur les parcours professionnels des jeunes étudiants diplômés en 2010. Si le constat n’est pas brillant, voire inquiétant, les trois quarts des jeunes restent optimistes quant à leur future carrière.

Cette semaine, à l’occasion de la Semaine de l’Industrie, les professionnels essaient de séduire les jeunes en misant sur le fait que si, selon Laurent Carraro, Directeur Général d’Arts & Métiers, « Le mot industrie fait peur aux jeunes, les entreprises technologiques leur donnent envie ». Ce font ont envie les jeunes ne serait-ce pas tout simplement de trouver un travail ? En effet, selon une étude du Céreq, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, dévoilée mardi 8 avril, 22% des 700 000 étudiants sortis du système scolaire depuis 2010 étaient encore en recherche d’emploi fin 2013, trois ans après la fin de leurs études. Un taux qui n’avait jamais été atteint jusqu’à ce jour, avec des premières enquêtes d’insertion datant des années 70.

« L’insertion se dégrade lourdement, constate l’organisme. La transition de l’école à l’emploi s’avère bien plus difficile. » Ainsi, toujours selon l’étude, 62% des jeunes accèdent à leur premier emploi en moins de trois mois mais, au lieu de baisser au fur et à mesure des années qui passent, leur taux de chômage augmente. Sans surprise, les jeunes les moins diplômés sont les plus touchés, avec près de la moitié d’entre eux cherchant un emploi trois ans après leur sortie du système scolaire, ce qui représente 16 points de plus que le taux établi en 2004, alors que les Bac +2 à +5 et plus sont moins de 10% à se retrouver dans cette situation.

Les femmes s’en sortent globalement mieux que leurs homologues masculins, lorsqu’elles sont plus diplômées. Ainsi, elles affichent un taux de chômage de 20%, contre 23% pour les hommes, mais ce chiffre est à relativiser car, à niveau de diplôme égal, elles sont plus nombreuses à être au chômage et, de manière générale, elles sont moins embauchées en CDI et subissent deux fois plus le temps partiel. A l’inverse, l’espoir de l’étude relève du fait que, tout de même, tous niveaux confondus, 62% des diplômés de 2010 ont aujourd’hui un CDI, trois ans après avoir quitté les bancs de l’école. D’ailleurs, Isabelle Récotillet, responsable des enquêtes Génération au Céreq, admire le fait que « les trois quarts des jeunes sont optimistes par rapport à leur avenir professionnel. C’est comme s’ils intégraient la difficulté, mais savaient qu’ils finiraient par s’en sortir ». Alors, comme le met en avant la Semaine de l’Industrie, la Smart Industry ou industrie 4.0 sera-t-il le nouvel eldorado professionnel des jeunes ?