Emploi : Les Millennials, particulièrement touchés par le burn-out ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 24 Août 2017 à 06:57
Régulièrement, les Millennials savent se faire entendre en matière d'aspirations et de priorités au sujet de leur travail. Mais il y a un sujet sur lequel les jeunes sont beaucoup moins loquaces, alors qu'ils sont pourtant concernés de plein fouet : le burn-out. Selon différents experts, les moins de 35 ans seraient particulièrement touchés par ce problème.

Au travail les jeunes, mais pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix ! La rédaction d’Air of melty vous en a déjà parlé à plusieurs reprises, comprendre la jeune génération, cela passe aussi par comprendre son rapport au marché du travail, qui constitue un élément capital de sa vie quotidienne et une partie importante des espoirs concernant son avenir. Dans cet état d’esprit, nous vous avons déjà expliqué comment attirer et fidéliser la jeune génération en entreprise. Plus récemment, nous vous rappelions à quel point la qualité de vie au travail est une priorité pour les Millennials aujourd’hui. Et cette notion prend tout son sens au travers d’une enquête menée par le quotidien suisse Le Temps, qui met en lumière, grâce à différents témoignages, le fait que « les Millennials sont en première ligne en matière de burn-out ». Pour le quotidien de Lausanne, c’est une réalité, « trop connectés, trop multitâches, parfois victimes de leurs ambitions, les jeunes salariés sont de plus en plus nombreux à craquer ». Cela s’explique notamment par le phénomène de la « malédiction du talent ». Kézako ? Selon deux chercheurs européens, cela touche « les employés talentueux et performants, ceux promis à une carrière brillante ». Alors que se passe-t-il pour que ça tourne mal ?

Dans leur étude, les deux chercheurs de l’institut français de management Insead décrivent la difficile transition des jeunes talentueux, qui restent très difficiles à quantifier, « d’abord encensés pour leurs récents succès puis forcés de devoir prouver tous les jours leur rapide ascension. Avec le risque de tomber rapidement dans une spirale de surmenage où chaque opportunité devient une obligation et chaque défi un test ». Et cela se ressent directement dans la manière dont les jeunes appréhendent le monde du travail aujourd’hui : selon un sondage mandaté par le Seco en 2012, 78 % s’attendaient à une augmentation du stress pour 2017. Et, parmi les plus touchés, on retrouvait encore une fois les jeunes professionnels. C’est simple, pour le cabinet de ressources humaines Accountemps, les 18-34 ans représentent actuellement la catégorie la plus exposée au burn-out. Jennifer Jordan, professeure de leadership et comportement organisationnel à l’IMD, de renchérir : selon elle, la génération Y est plus démunie car « plus connectée et bombardée de messages professionnels, mais aussi moins prompte à signaler qu’elle est trop stressée. Par peur d’un licenciement, mais aussi par crainte d’être considéré comme médiocre ».

On vous en a déjà parlé, la jeune génération peine à se déconnecter complètement quel que soit le moment de l’année, même l’été. Or, sans déconnexion complète, le cerveau reste en partie lié au travail, même en dehors des heures de bureau. Heureusement, pour les professionnels, le fait que les aspirations des Millenials, toujours plus en quête de sens et d’authenticité dans leur travail, soient aussi connues aujourd’hui pourrait changer la donne. Celles-ci pourraient pousser les entreprises à repenser leur fonctionnement, à l’heure où les moins de 35 ans représenteront bientôt 50% de la population active à travers le monde. Le fait que les jeunes actifs soient « souvent plus attentifs que leurs aînés à l’équilibre entre leur activité professionnelle et leur vie privée » pourrait constituer « une manière d’échapper à cette spirale infernale ». Pour éviter qu’il y ait, comme aujourd’hui, un avant et un après burn-out. Affaire à suivre…