Etudes, santé, budget, à quel point le confinement a chamboulé la vie des étudiants ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 01 Fév 2021 à 15:41
Emploi : 3 jeunes sur 4 s’ennuient au travail, génération « bore out » ?
Être étudiant à l'heure de la pandémie de Covid-19, c'est loin d'être une partie de plaisir. C'est ce que montre bien les résultats de l’enquête de l’Observatoire de la vie Étudiante, qui s'intéresse à l'impact du confinement sur la vie des jeunes.

C’est un fait, l’année 2020 a été loin d’être simple pour la jeune génération…et l’année 2021 promet d’être tout aussi compliquée pour les membres de la GenZ. Peur pour l’avenir, crainte de l’isolement, confusion dans les choix d’orientation, tous ces éléments influencent fortement le moral des étudiants. En cause, la crise sanitaire et le(s) confinement(s). Justement, aujourd’hui, ce sont les résultats d’une nouvelle enquête menée par l’Observatoire de la vie Etudiante qui mesurent les conséquences concrètes du confinement sur la vie des étudiants. Verdict, pour un tiers des jeunes sondés, la privation de liberté et de relations sociales au printemps 2020 a eu de lourdes conséquences sur leur moral. Aussi, 25% des jeunes sondés se sont dits peu ou pas du tout satisfaits par leurs études pendant le premier confinement, contre 10% avant le confinement et 11% en 2016. Cela s’explique en grande partie par le fait que les jeunes ont eu l’impression d’être abandonnés : au total, 31% des étudiants interrogés déclarent n’avoir eu aucun cours ou réunion de travail en visioconférence. Et c’est bien dommage puisque 92% des jeunes sondés disaient disposer de leur propre ordinateur et 64% d’une bonne connexion internet.

Depuis, bien des établissements d’études supérieures ont mis en place des systèmes d’enseignement à distance. Heureusement puisque la très grande majorité des étudiants des universités doit se contenter de cours à distance depuis le mois d’octobre. Mais 51% des étudiants regrettent une mauvaise organisation de leur temps pendant le confinement et 39% sont en manque de relations avec les autres étudiants. Aussi, 29% évoquent un manque de calme pour bien travailler et 20% un manque d’accès à la documentation. En somme, les jeunes sont nombreux à estimer ne pas pouvoir travailler dans les meilleures conditions possibles depuis le début de la crise sanitaire. Et ce n’est pas le seul problème mis en lumière par l’OVE : 36% des étudiants qui avaient une activité rémunérée ont dû l’arrêter pendant le premier confinement, et un tiers déclare avoir rencontré des difficultés financières, avec 274 euros de moins par mois en moyenne. « Un chiffre qui n’a rien d’anodin quand on le compare au montant des dépenses mensuelles d’un étudiant tous postes confondus, soit 635 euros, dont plus de la moitié pour le logement », souligne l’étude. Pour près d’un jeune sur deux, la solution a été de quitter son logement étudiant pour retourner chez ses parents. Enfin, côté santé, on notera que 70% des étudiants se déclaraient satisfaits de leur santé pendant le premier confinement, soit un chiffre en hausse de 8 points sur 4 ans (contre 68% dans la population générale). En revanche, côté santé mentale, la situation est bien différente : la détresse psychologique, évaluée en juillet 2020, a touché 31% d’entre eux, sous forme d’épuisement, de nervosité, et de tristesse. Les filles, les boursiers, les étudiants étrangers ou ceux de plus de 25 ans ont été davantage touchés que les garçons ou les non-boursiers.