FlipNpik, “Les jeunes attachent de moins en moins d’importance aux promesses divulguées par les marques” (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 31 Mar 2022 à 10:08
FlipNpik, “Les jeunes attachent de moins en moins d’importance aux promesses divulguées par les marques” (EXCLU)
Pour l’interview de la semaine, Jessica Nguyen, porte-parole de FlipNpik, appli qui cherche à favoriser le trafic sur le lieu de vente grâce à des ambassadeurs, nous parle des évolutions actuelles du secteur du marketing d’influence.

En 2022, c’est toujours plus vrai, le marketing d’influence a la cote auprès des Millennials et de la Génération Z. Si ces deux groupes de jeunes se divisent sur bien des points, ils sont d’accord sur l’intérêt accordé aux influenceurs et aux avis clients. Pour nous en dire plus sur le sujet, nous avons interrogé Jessica Nguyen, porte-parole de FlipNpik !

-Air of melty : Pouvez-vous présenter FlipNpik en quelques mots ?

Jessica Nguyen, porte-parole de FlipNpik : L’écosystème FlipNpik est composé de commerçants qui bénéficient d’un accompagnement digital, de consommateurs récompensés pour toutes leurs actions favorisant la mise en valeur des commerçants, de partenaires grandes enseignes qui contribuent à la promotion de l’économie locale et enfin d’ambassadeurs qui deviennent des experts locaux. FlipNpik est avant tout une application mobile dédiée à promouvoir les commerçants, créateurs et artisans. Par un système de récompense sous forme de points numériques, FlipNpik permet de favoriser le trafic sur le lieu de vente, qu’il soit physique ou en ligne.

-Air of melty : En quoi le marketing d’influence est-il incontournable en 2022 ? Est-ce particulièrement vrai auprès de la jeune génération ?

J.N : Le secteur de l’influence marketing est en perpétuelle évolution et mutation et représenterait quelque 15 milliards d’euros. D’après une étude menée par Reech en 2022, 86% des répondants considèrent que l’influence marketing est un levier efficace pour créer de la valeur pour les marques. Effectivement, les influenceurs ont un impact sur les modes de consommations de la génération Y et Z, grâce à leur portée médiatique mais également car ils cassent les codes de la vente traditionnelle qui s’essoufflent. Selon une étude réalisée par ECN et Shopify, 87% des acheteurs affirment que leur décision d’achat a été influencée par un réseau social. Ce phénomène s’explique par le fait que les influenceurs deviennent de véritables ambassadeurs des marques. Aujourd’hui, ils préfèrent créer un lien fort avec les marques pour promouvoir une expérience plutôt que simplement vendre un produit. Et cela fonctionne auprès de leur communauté, 82% des 15-25 ans sont sensibles au marketing d’influence d’après Kolsquare.

-Air of melty : Comment cela prend forme sur FlipNpik ?

J.N : La recherche de lien et d’identification à des valeurs communes est très représentée au sein de FlipNpik. Promouvoir l’économie locale et mettre en avant une consommation responsable sont les valeurs qui motivent les ambassadeurs à collaborer avec nous. Le programme que nous mettons en place leur permet de représenter et promouvoir les commerçants de leur choix. Il n’est plus possible d’imposer aux ambassadeurs de faire la promotion d’un commerce, d’un produit ou d’une marque, dans lesquels ils ne se retrouvent pas et dont les valeurs communes ne sont pas partagées. Pour citer quelques exemples, les comptes FlipNpik, Paris Gouter, Oishi La vie et Lyon.foodreview font partie du programme ambassadeur. Ce sont de véritables experts locaux car chaque adresse est testée et approuvée par l’ambassadeur qui choisit ou pas, de mettre en avant ses bons plans dans l’application FlipNpik. Le marketing d’influence est un véritable cercle vertueux qui permet aux marques et créateurs de bénéficier de contenu de qualité et d’augmenter leur notoriété. FlipNpik collabore avec des ambassadeurs qui sont de véritables leader d’opinions envers lesquels la communauté s’identifie et a pleinement confiance.

-Air of melty : Quel rapport les Millennials et la Génération Z entretiennent-ils avec les influenceurs actuellement ?

J.N : Les millennials sont nés entre le début des années 1980 et jusqu’à la fin des années 1990, tandis que la génération Z se compose des jeunes nés entre la fin des années 1990 et jusqu’aux années 2010. Les millennials ont vu les influenceurs apparaître en même temps que l’apparition des réseaux sociaux. Leurs liens sont très forts car 8 Millennials sur 10 attestent suivre les recommandations d’achats des influenceurs sur les réseaux sociaux. Au contraire, la génération Z a évolué en même temps que la montée en puissance des réseaux sociaux et l’explosion du marketing d’influence. Leur comportement d’achat est réfléchi car ils sont en perpétuelle quête d’expérience innovante : Elle doit être sociale, enrichissante et sensorielle. D’ailleurs, 27% d’entre eux envisagent des expériences shopping in-app, directement depuis les réseaux sociaux, provenant de comptes créateurs. En effet, selon le TrendReport 2022 mené par Instagram, pour 83% de la jeune génération, les créateurs de contenus et les célébrités (acteurs, chanteurs, fashion model) ont plus d’influence sur la GenZ que les influenceurs. Ils sont extrêmement sensibles aux valeurs et à l’authenticité que l’on retrouve chez les comptes créateurs et de moins en moins chez les influenceurs qui se font payer par les marques pour promouvoir des produits. Le constat qui est commun à ces deux générations, est qu’ils attachent de moins en moins d’importance aux promesses divulguées par les marques. Les millennials et la génération Z ont besoin de faire confiance et de se rassurer, via des recommandations et des avis, pour effectuer des achats et se lier à une marque.

-Air of melty : Sur quel type d’influenceurs mieux vaut-il miser aujourd’hui : micro-influenceurs, macro-influenceurs, influenceurs virtuels ?

J.N : Le marketing d’influence est très présent dans les stratégies des marques. En 2020, la société Reech a posé la question à 600 entreprises, sur leur lien avec les influenceurs. 74% d’entre eux ont attesté avoir déjà eu recours à des stars des réseaux sociaux pour valoriser leur marque. Mais les consommateurs ne sont plus aussi crédules et deviennent très réticents face aux publicités sponsorisées. En effet, les macro-influenceurs possèdent une très large communauté, qui se compte en centaine de milliers voir même en millions d’abonnés. Les plus grandes marques sont prêtes à débourser de jolies sommes pour pouvoir s’offrir ces vedettes des réseaux sociaux. Mais quand bien même ce genre de campagne offrira un pic éphémère de notoriété aux marques, ceci ne créera que très peu d’engagement et de retombées car cette catégorie d’influenceur ne possède pas une très grande proximité avec leurs abonnés. A l’inverse des macro-influenceurs, les micro-influenceurs sont de véritables experts dans des domaines bien précis comme la mode, la beauté, le fait-main, les gourmets… Ils vont créer et diffuser des contenus sur leur(s) réseau(x) social(aux) face à une communauté avec qui ils ont une forte interaction car ils partagent des valeurs et des centres d’intérêt commun. Après mûres réflexions et quelques séries de test, nous avons mis en place un « programme ambassadeur » pour que nos micro-influenceurs deviennent de véritables experts locaux et puissent faire la promotion de leurs « pépites locales » afin qu’ils les partagent avec leur communauté de locavores. Et créer du lien avec des experts locaux, cela fonctionne et lie un cycle de marque de confiance dans l’écosystème FlipNpik ! Notre créatrice de biscuits personnalisés « Bo’Biscuit » a vu son audience augmenter de 27% à la suite d’une campagne avec nos ambassadeurs. Chacun de nos ambassadeurs se spécialise dans un univers qui lui est propre : Parisgouter est une ambassadrice dédiée aux bonnes adresses pour des snacks gourmands Parisiens. Oishi La vie, nous régale en nous partageant les adresses les plus japonisantes de Paris. Et enfin, Lyon.foodreview est un compte dédié aux pépites gourmandes Lyonnaise. Autre constat positif, depuis l’arrivée du programme ambassadeur FlipNpik fin 2021, nous constatons une hausse de notre audience et des téléchargements de notre application mobile d’environ 35%, ce qui est un vrai marqueur de succès qui valide notre programme ambassadeur.

-Air od melty : Quelles sont les nouvelles tendances en matière de marketing d’influence actuellement ?

J.N : Les géants de la nouvelle technologie et les plus grandes marques s’offrent désormais les services d’influenceurs virtuels. Ces derniers sont un parfait mélange entre fiction et réalité, ils possèdent des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux et génèrent un chiffre d’affaires conséquent… Tout en étant parfaitement irréels. Outre le fait qu’ils soient par moment extrêmement similaires à des êtres humains, ces influenceurs vont devenir une réelle opportunité pour les marques qui veulent cibler une audience très précise, surtout dans le monde de la mode et de la beauté. Qui se cache derrière ces avatars et combien sont-ils ? Des as du marketing ? Des community manager aguerris ? Toujours est-il que ces avatars sont de véritables machines à ROI car les codes des réseaux sociaux sont maîtrisés à la perfection pour permettre aux marques d’atteindre leurs objectifs. Cependant, la performance a aussi un coût car pour les influenceurs virtuels les plus fameux, il faut être prêt à débourser des montants pouvant aller jusqu’à 7000€ par publication sponsorisée.

-Air of melty : Quels sont les nouveaux modèles de marketing d’influence qui ont émergé depuis quelques années ?

Maeva Ortega, spécialiste en influence au sein de FlipNpik : Le marketing d’influence offre un espace infini aux marques, leur permettant d’être plus créatives et proches de leur communauté. Aujourd’hui, il existe des milliers de créateurs de contenu sur les différents réseaux sociaux. Chaque influenceur ayant sa propre sensibilité et créativité, les projets peuvent se décliner sans fin. Un seul mot d’ordre cette année pour le marketing d’influence, l’authenticité, via des campagnes d’influence plus personnalisées et engagées. Le marketing d’influence sera aussi marqué par l’avènement des micro-influenceurs qui continueront à séduire les marques et les entreprises confirmant ainsi que le nombre de followers, en comparaison avec l’engagement et l’authenticité, n’est plus un critère de succès. De même, la tendance de « l’influence permanente », montre que les relations nouées avec les créateurs de contenu seront davantage portées sur le long-terme, propulsant ainsi les influenceurs au rang de partenaire. Enfin, il est impossible de ne pas citer TikTok dans la liste des tendances à venir puisque le nombre de collaborations ne devrait cesser d’augmenter.

-Air of melty : Comment le metaverse peut-il concrètement transformer le marketing d’influence ?

J.N : Le metaverse repose sur 3 éléments fondamentaux expliqués ci-dessous : la blockchain est l’économie décentralisée sur laquelle repose le metaverse. La blockchain permet d’effectuer des transactions sécurisées, la création de monnaie virtuelle et l’échange de NFT ; la réalité augmentée est un monde alternatif qui est accessible grâce à des lunettes ou des casques ; le WEB 3.0 ou la possibilité de posséder des fractions d’internet. Notamment via les NFT qui sont des jetons numériques non falsifiables et qui permettent aux détenteurs de posséder l’entièreté ou une fraction d’un objet d’art, d’une vidéo, d’un fichier audio ou n’importe quel objet numérique, à travers une clé d’identification cryptographique. Le metaverse permet à quiconque de s’immerger dans un monde virtuel et de pouvoir y représenter n’importe quel univers avec n’importe quel individu. C’est un moyen ultra technologique de créer du lien et de se créer un monde dans lequel l’utilisateur s’y sent bien. Les influenceurs l’ont d’ailleurs bien compris. C’est une nouvelle façon de communiquer et d’engager leur communauté tout en capitalisant sur la relation qu’ils entretiennent avec les marques. Imaginez-vous une influenceuse mode qui s’invite à relooker l’une de ses fans directement dans sa chambre à coucher ou un influenceur bien-être qui invitera sa communauté à le rejoindre sur une île paradisiaque pour un cours de yoga. Le marketing d’influence pourrait complètement bousculer ses codes puisque dans le métaverse, tout ce qui est acheté appartient dans sa totalité à son détenteur, il est fort probable que les influenceurs possèderont une partie des marques qu’ils mettent en avant. De ce fait, les influenceurs seraient encore plus enclins à promouvoir une marque dont ils partagent les valeurs et les intérêts, plutôt que de simplement vanter ses mérites contre rémunération.

-Air of melty : Quels sont les trois conseils que vous donneriez aux marques pour bien collaborer avec les influenceurs ?

J.N : 1, Adaptez-vous à votre audience pour bien choisir votre influenceur. Un influenceur actif dans le domaine du sport n’intéressera pas votre communauté de gourmet. 2, un influenceur est une personne comme tout le monde qui a des centres d’intérêts et des valeurs. S’ils ne sont pas en commun à ceux de votre entreprise, ne poursuivez pas les échanges. 3, c’est une collaboration. Rien de mieux que d’inviter vos influenceurs à tester vos produits / services, découvrir votre entreprise ou rencontrer votre équipe. Vous allez être amené à collaborer sur une période donnée comme avec n’importe quel partenaire ou prestataire. Partagez l’histoire de votre entreprise / produit / service donnera envie à l’influenceur de parler de vous avec beaucoup d’authenticité.

-Air of melty : Quelles sont les trois erreurs à éviter à tout prix ?

J.N : 1, Ne pas se renseigner au préalable sur le score d’audience de votre influenceur. Beaucoup d’outils existent pour ne pas avoir de mauvaise surprise. 2, Penser que votre influenceur est une « machine à cash ». Soyez bien au clair sur les attentes que vous avez mutuellement et mettez-vous d’accord sur des objectifs « SMART ». 3, Ne pas oublier qu’il s’agit d’une collaboration et que la transparence est de mise. Cacher un partenariat revient à mentir. Ce n’est ni bon pour votre communauté qui se sentira dupée ni pour celle de l’influenceur.