Hurikat, « Plus le consommateur est jeune, plus l’attente est difficile à supporter » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 18 Sep 2015 à 13:38
Hurikat a enfin débarqué !
Vous comptez profiter des journées mondiales du patrimoine ce weekend mais n'avez pas envie de passer des heures dans une file d'attente interminable ? C'est bien le problème de nombreux jeunes également. Heureusement, l'appli Hurikat est là pour révolutionner les temps d'attente. Interview avec le co-fondateur du service, Emmanuel Alquier.

Promis, cette fois, c’est la dernière appli de la semaine qu’on vous présente ! La rédaction d’Air of melty vous en parle au quotidien, les moins de 30 ans sont accrochés à leur téléphone portable en permanence. En atteste le fait que les jeunes sont en fait tellement captivés par le mobile qu’ils en oublient peu à peu la télévision. Et puisque le mobile s’invite dans toutes les journées des jeunes, c’est en toute logique qu’il s’invite également tous les jours, ou presque, sur notre site. Pas plus tard qu’hier, nous vous présentions Igloo, le tinder de la mode qui transporte la cabine d’essayage à domicile en toute simplicité. La simplicité et l’efficacité, ce sont deux valeurs qu’exigent les jeunes. Cela tombe bien, ce sont justement deux valeurs véhiculées par Hurikat, la nouvelle application mobile que nous vous présentons tout de suite. Emmanuel Alquier, Président et co-fondateur de l’application, a accepté de répondre à nos questions.

-Air of melty : Comment est née l’idée de créer Hurikat ? Est-ce le résultat d’une frustration concrète en tant que jeune de la « génération Y » ?

Emmanuel Alquier, Président et co-fondateur d’Hurikat : Après 2h de queue au Château de Versailles, un employé m’a indiqué qu’un « tableau d’affluence » était présent sur le site officiel. Si je l’avais consulté et décalé ma visite au lendemain, je n’aurais pas attendu. L’idée de rassembler tous ces tableaux d’affluence, que ce soit pour les lieux touristiques, les guichets d’administrations, les magasins ou encore les services clients téléphoniques en une application était née. Je pense que n’importe quel touriste présent ce jour là dans la queue se sentait concerné par la problématique de l’attente donc ça n’est pas particulièrement propre à la génération Y, mais on remarque clairement que plus le consommateur est jeune, plus l’attente est difficile à supporter. C’est certainement dû au fait qu’on a été habitué au temps réel pour des choses qui prenaient avant des heures ou des jours (écrire une lettre par la Poste, ce genre de choses). On va dire que nos aînés sont plus… zen, peut-être ?

-Comment fonctionne la plateforme Hurikat ?

E.A : Hurikat (disponible ici sur iOS et ici sur Android) est un Waze de la file d’attente en quelque sorte. Vous pouvez consulter les tableaux d’affluence d’un magasin à côté de chez vous et ainsi choisir le créneau le moins chargé qui vous convient le mieux. Une fois sur place, vous pouvez à votre tour aider la communauté en indiquant le temps d’attente que vous avez eu. Pour autant les entreprises sont les bienvenues et peuvent mettre à jour les informations les concernant. C’est vraiment gagnant-gagnant : en indiquant les périodes creuses de leurs points de vente, elles peuvent ainsi mieux lisser les flux de visiteurs et ainsi réduire leurs coûts et améliorer la satisfaction de leurs clients.

-Quelle est votre ambition avec la communauté Hurikat ? Votre prochain objectif ?

E.A : Là encore, l’analogie avec un Waze est pertinente pour nous. Waze est omniprésent (disponible mondialement) et s’accompagne d’un usage quasi quotidien de ses membres dès qu’ils prennent la voiture. Nous visons un déploiement international en cette fin d’année et, alors que l’usage de nos utilisateurs se construit petit à petit et s’amplifie au fil du temps, on pense qu’un utilisateur peut utiliser Hurikat 4 fois par semaine au bout d’un an. C’est notre objectif. Cela parait beaucoup, mais pensez au nombre de fois où vous sortez manger le midi (peut être tous les jours ?), au nombre de magasins visités par semaine, aux sorties culturelles ou services clients appelés : on attend en permanence et quasi quotidiennement dans nos vies d’urbains pressés.

-Certaines marques, comme Burger King aujourd’hui surfent sur le temps d’attente pour faire parler d’elles. Que pensez-vous d’une telle stratégie ? Faut-il effectivement chercher à changer le temps d’attente en quelque chose de positif aujourd’hui ?

E.A : Clairement, Burger King et d’autres surfent sur leurs files d’attente comme argument marketing et ont souvent intérêt à les maintenir d’un point de vue marketing, comme c’est le cas pour l’ouverture d’un Primark, la sortie d’une nouvelle console ou un Disneyland. Je peux vous assurer que tous les autres cherchent par tous les moyens à réduire cette attente et ne cherchent pas à être sous les projecteurs de ce point de vue. Des campagnes comme celles de Carrefour avec la ligne bleue s’installent déjà plus dans une véritable esprit de service et cherchent à réduire l’attente aux caisses, même si on voit que ça peut être à double tranchant. Comme les files d’attente sont là pour durer, on voit même apparaitre le « Wait marketing » qui vient exploiter ce temps disponible de nombreuses façons possibles : augmenter le chiffre d’affaire en vendant d’autres services (upsell), faire passer des messages concernant l’actualité de l’entreprise ou occuper ses clients avec la télé ou la météo et ainsi réduire leur temps d’attente perçu.