Instagram : « La photo apparait comme un témoignage ou un instantané qui permet à chacun de se forger son propre avis » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 14 Jan 2015 à 16:32
Instagram fait le bilan de l’année !
Depuis des mois, Air of melty vous répète sous toutes les formes qu’Instagram est en passe de s’imposer comme un terrain de jeu incontournable pour les marques, pour communiquer efficacement auprès de la jeune génération, ultra adepte du service ! Aujourd’hui, nous laissons une experte nous le montrer : découvrez notre interview de Séverine Bourlet, la fondatrice et Directrice Générale de tribegramlab, toute première agence française consacrée à Instagram et aux réseaux sociaux visuels.

Cela fait des mois qu’Air of melty vous en parle, Instagram, le réseau social de partage de photos détenu par Facebook depuis 2012, est en passe de devenir un outil marketing incontournable pour les marques, en veut pour preuve les 4 conseils donnés par la génération Y elle-même pour des campagnes marketing réussies sur Instagram. Nouvelle vision du phénomène Instagram aujourd’hui, découvrez tout de suite notre interview de Séverine Bourlet, fondatrice et Directrice Générale de Tribegram Lab, première agence française consacrée à Instagram et aux réseaux sociaux visuels, qui montre à quel point Instagram, dont 8 utilisateurs sur 10 ont moins de 35 ans, a un impact sur les stratégies des annonceurs…et sur le quotidien des jeunes, avec des conséquences parfois inattendues, comme en témoignera notre dernière question…

Qu’est-ce qui attire les marques sur Instagram ? Et qu’est-ce qui attire les jeunes ? Peut-on dire que le succès d’Instagram est « logique » grâce à la combinaison image-mobile de l’application ?

Instagram possède plus de trois cent millions d’utilisateurs dont 90% ont moins de 35 ans et tous équipés d’un smartphone, seule possibilité de pouvoir publier une photo sur le réseau. Instagram est aussi le réseau social avec le plus fort taux d’engagement, c’est à dire d’interactions entre les utilisateurs et les marques. La photographie est le contenu le plus partagé sur internet et génère plus d’engagement que du texte ou de la vidéo. Instagram a pris son essor par l’avancée technologique des smartphones qui permettent de publier et partager des photographies instantanément, qui peuvent devenir virales. Ce phénomène est renforcé par la mise en avant des contenus photographiques par Facebook et par la progression de l’accès aux smartphones dans le monde. Rapidement, les marketers ont compris que l’image était devenue un vecteur de communication entre les individus. Une photographie véhicule de l’émotion, ne connait pas de barrières de langues et devient l’élément principal d’interaction en capitalisant sur la rapidité du cerveau humain à voir, retenir et ressentir l’information en un coup d’œil.

On dit beaucoup qu’Instagram a « révolutionné » le secteur de la publicité grâce à la valeur d’authenticité que l’application véhicule, et qui est très demandée par les jeunes. Etes-vous d’accord avec cette idée ?

C’est une évolution naturelle. Le texte se paupérise sur le web, avec de moins en moins de temps pour lire les informations quotidiennes alors que la photo apparait comme un témoignage ou un instantané qui permet à chacun de se forger son propre avis.

Remarque-t-on beaucoup d’associations entre les marques et les instagrammeurs ? Le phénomène est-il en essor en France ?

Tout à fait, et les instagrammers sont assez contents de collaborer et d’être repérés par leurs marques fétiches ou pour promouvoir des destinations, des évènements ou des lieux.

Les Instagrammeurs peuvent-ils devenir les nouveaux Youtubeurs auprès des jeunes en matière de popularité ? On dit beaucoup que les stars d’Internet deviennent aussi populaires que les stars issues de l’industrie Mainstream…

Un influenceur Instagram se décrit autour d’une déclinaison de plusieurs critères : son audience et son nombre d’abonnés ; son engagement, c’est à dire le ratio entre ses abonnés, les likes et les commentaires générés sur ses publications, ses interactions avec ses abonnés ; son activité : fréquence de publication, engagement avec les autres instagramers ; sa signature visuelle ; sa présence sur les autres réseaux (Blog, Facebook, Twitter, Site, conférences, etc…) ; et son degré de prescription et de notoriété au sein de la communauté dont il ou elle spécialiste. Il n’y a donc pas de ‘taille unique’ d’influenceurs, même si bien souvent, le nombre d’abonnés est le critère le plus prépondérant. Ils sont des individus médias, qui sont les propres directeurs artistiques de leurs comptes.

Concrètement, avec tribegramlab, comment mettez-vous en relation les photographes d’Instagram et les annonceurs ?

Nous avons une base d’influenceurs recensés et segmentés selon leurs centres d’intérêts, environ 50 ‘power instagrammers’ et plus de 500 instagrammers sur toute la France. Pour s’inscrire, il suffit de s’enregistrer sur tribegramlab.com. Nous avons aussi le compte @tribegram qui propose des sélections de photos, suivis par 7500 instagrammers. Quand nous sommes contactés par une agence ou un annonceur, nous allons déjà définir les attentes, lui proposer une action et une mise en relation avec nos instagrammers. Nous contactons les instagrammers qui correspondent à la campagne et proposons un éventail de profils à l’annonceur ou à l’agence qui pourra réaliser son casting.

Votre agence propose aussi des concours photos. En quoi une telle communication peut-elle être pertinente auprès de la jeune cible ?

Le concours photo reste le meilleur moyen de se faire connaitre, de gagner en notoriété, de se faire répérer par des marques et de gagner des lots aussi ! Quand un ou une instagrameuse participe à un concours, les marques recherchent toujours de nouveaux ambassadeurs ou ambassadrices.

Quelles sont les idées-clé à respecter pour établir une communication sur Instagram ?

Proposer des contenus (photos ou vidéos) de qualité et qui soient en affinité avec sa marque, repérer ses fans en les mettant en avant sur son compte, publier de manière régulière et déjà répondre aux commentaires. Par la suite, il faut s’appuyer sur les influenceurs, organiser des évènements online et offline pour maintenir l’intérêt et l’engagement de ses fans (visite de coulisses, making off, distribution de produits, jeux concours, etc…)

Quelles sont à l’inverse les limites à ne pas franchir ?

Le mieux est de laisser les instagramers publier leurs propres contenus et créations. Ils sont les nouveaux créatifs en proposant à chaque fois des visions originales sur une marque, une expérience, un ressenti ou une sensation. Si un annonceur impose sa vision, par exemple, en proposant de relayer ses propres contenus, il n’arrivera ni à émerger ni à séduire la communauté.

Selon l’agence Marketing Deep Focus , 50% des jeunes réfléchissent à ce à quoi ressemblent leurs vêtements dans des photos partagées sur Instagram. Etes-vous d’accord avec ce constat ? Instagram s’invite-t-il vraiment dans le quotidien et dans la consommation des jeunes ?

Oui, bien sûr, les marques font partie de notre quotidien, Instagram fait partie de notre quotidien alors il est normal que les marques fassent parties d’Instagram. D’après une étude américaine, le nombre de demandes de chirurgie du nez a augmenté depuis les selfies sur Instagram.