Junior Connect, « Le réflexe Google out, les jeunes ont le réflexe YouTube, en mode snacking et scrolling » (REPORTAGE)

Par Céline Pastezeur - Publié le 03 Avr 2015 à 06:47
Accros aux écrans, c’est une certitude, mais en rien un drame !
Hier matin, l'instiut Ipsos a dévoilé en détail les résultats de la dernière édition de son étude Junior Connect, qui vise à mieux comprendre le comportement des jeunes de moins de 20 sur les différents écrans et auprès des différents médias. La rédaction d'Air of melty était présente sur place pour écouter avec attention les conclusions de l'étude et le débat qui en a découlé. Découvrez tout de suite ce qu'il faut en retenir.

Durant le mois de février, la rédaction d’Air of melty avait partagé avec vous les résultats d’une étude menée par Ipsos et baptisée Junior Connect’. Celle-ci montrait que, bien que les jeunes sollicitent toujours plus d’écrans, la presse jeunesse parvient quoi qu’il en soit à continuer à les engager. Hier, pour dévoiler plus en détails les résultats de cette nouvelle étude portant sur les moins de 20 ans et, surtout, pour s’interroger sur le thème de « La conquête de l’engagement » chez les jeunes, Ipsos Connect a organisé une conférence de presse et une table ronde, à laquelle la rédaction d’Air of melty a assisté. Découvrez tout de suite ce qu’il fallait en retenir. Le point fort de cette conférence a été le débat organisé après la présentation de l’étude, davantage que l’étude elle-même qui, il faut le dire, a apporté peu de surprises. Elle a toutefois confirmé bien des tendances que nous abordons régulièrement sur notre site et qui méritent d’être rappelées. Par exemple, l’étude Ipsos a mis en lumière le fait que la jeunesse d’aujourd’hui est une jeunesse dynamique et enthousiaste, contrairement à ce que les médias laissent parfois entendre. Ainsi, les 13-19 ans estiment que « les qualificatifs qui les caractérisent le mieux sont : sociables, curieux et sportifs. Ce qui prouve bien qu’ils ressentent un besoin de s’intégrer au collectif et qu’ils sont avides de comprendre ce qui les entoure et de le partager ». D’autre part, la jeune génération nourrit des rêves à la fois sages, réalistes et plutôt généreux, puisque avoir « un travail intéressant », « une bonne santé » et « une famille heureuse » constituent aujourd’hui leurs trois projets de vie privilégiés, quand leurs priorités au quotidien sont les amis, la musique et le fait de discuter. Outre le sport et un esprit éco-responsable qui rythment également leur vie, les jeunes se laissent clairement portés par différens écrans, et c’est surtout à cela que s’est intéressé Ipsos hier.

Déjà, il convient de préciser ici que, si les 7-12 ans passent en moyenne 5h30 par semaine sur Internet, ce chiffre atteint 13h30 chez les 13-19 ans, avec un nombre d’heures qui a dépassé le temps de visionnage de la télévision sur cette cible ! C’est ainsi assez logiquement que nous apprenons par la suite que les jeunes utilisent pas moins de 5 supports pour se connecter au net et y faire ce qu’ils aiment le plus : visionner des vidéos (pour 94% d’entre eux), surfer sur les réseaux sociaux, chatter, écouter de la musique et jouer à des jeux vidéo. En matière de réseaux sociaux, si Facebook demeure LE site incontournable pour les moins de 20 ans, force est de constater que Twitter et Instagram connaissent de belles progressions, tout comme Snapchat dans le cas des messageries instantanées, qui concernent aujourd’hui 61% des jeunes contre 50% il y a deux ans. Enfin, derniers chiffres qui feront plaisir aux marques et qui permettent de confirmer que les jeunes ne sont pas blasés de toute publicité, c’est que 25% des jeunes déclarent écrire des avis sur des produits ou des marques sur le net, tandis qu’ils affirment que les publicités sur le digital doivent avoir pour fonction de leur permettre d’accéder à des contenus supplémentaires ou à du partage, de la discussion.

Alors que la table ronde a beaucoup tourné autour de la mise en relation de la presse et du digital, avec un retour en force de la presse constaté après les événements tragiques du mois de janvier, Pascal Ruffenach, Directeur Délégué chez Bayard Jeunesse/Enfant a justement rappelé qu’il ne convient pas aujourd’hui « d’opposer le papier à l’écran, ni même vraiment les différents écrans entre eux ». En effet, comme il a été expliqué par Rodolphe Pelosse, Directeur Général Adjoint de meltygroup, soutenu par Isabelle de Béthencourt, de l’agence 109, « les jeunes n’ont pas de problème à diviser leur temps sur différents supports. Ils sont dans une logique de snacking, qui est justement notre modèle. Il convient aux marques de s’adapter, en racontant des histoires adaptées à la manière dont la jeune génération les consomme. Ce qui fait la différence, c’est la force de contenu, peu importe le canal où on le diffuse ». Ce qu’a confirmé à sa manière Tiphaine de Raguenel, Directrice de l’antenne et des programmes de France 4 : « Là où on a le réflexe Google, les jeunes ont le réflexe YouTube, en mode snacking et en mode scrolling. Ils adorent avoir le choix. En fait, l’hyperchoix fait partie de la manière dont ils consomment les médias. Un bon contenu, c’est celui qui va les faire s’arrêter sur ce contenu et arrêter de scroller ». Et selon ces professionnels, quelle est la nouvelle tendance qui va particulièrement capter l’attention des jeunes ? Pour Rodolphe Pelosse et Anne-Marie Baufine-Ducrocq, Directrice Marketing chez Nintendo, la réponse est claire : « le live vidéo, qui rassemble en direct à des moments-clé ». Autant vous dire que, à la rédac, on est plus que d’accord avec cette conclusion, puisque l’on vous a déjà fait savoir que le self livestream vidéo pourrait être la relève du selfie auprès des jeunes !