L’asolitude, un problème qui touche aussi la jeune génération ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 11 Juin 2021 à 09:04
L’asolitude, un problème qui touche aussi la jeune génération ?
Ces derniers mois, on a beaucoup parlé du fait que les jeunes Français ont été nombreux à devoir faire face à un profond sentiment de solitude. Mais on sait moins que, dans le même temps, d'autres jeunes subissaient le phénomène de l'asolitude. Kézako ?

La crise sanitaire a été un sacré coup dur pour le moral de tous les Français, mais c’est particulièrement vrai pour la jeune génération. Au cours des derniers mois, les jeunes actifs et surtout étudiants ont notamment été nombreux à ressentir un profond isolement dans leur logement, en particulier ceux qui n’ont pas pu rentrer chez leurs parents ou emménager avec des amis pour les périodes de confinement. Très avide de contacts sociaux, la jeune génération a dû faire face à une solitude dont elle n’avait pas forcément l’habitude. Comme le révélait récemment une étude menée par YouGov pour faire le point sur le moral des jeunes Français après un an de crise sanitaire, 56% des 18-34 ans affirment se sentir beaucoup plus seuls/isolés depuis le début de la crise sanitaire – un chiffre tiré à la hausse par les 18-24 ans (63%). Ou, plutôt, affirmaient se sentir seuls et isolés puisque, désormais, le déconfinement est acté en France, avec des terrasses et des lieux culturels qui ont rouvert et un couvre-feu qui a été repoussé. Mais, dans le même temps, d’autres Français se sont retrouvés, eux, à un manque profond de moments en solitaire. Et cela porte un nom : l’asolitude. Alors, est-ce que cela a touché des jeunes Français notamment ?

Comme l’explique Robert Coplan, créateur du concept d’“asolitude”, dont les propos sont relayés par le média Vice aux Etats-Unis et par le journal Courrier International en France, « trop peu de temps passé seul peut conduire à des sentiments de stress, de dépression ou de sautes d’humeur similaires à ceux générés par la solitude ». Or, il est vrai que les périodes de confinement ont, pour certains, été marquées par une promiscuité extrême avec les autres membres du foyer : télétravail à plusieurs dans une même pièce pendant que les enfants sont également là car l’école ou la crèche est fermée, petit espace de vie et sorties limitées ont pu provoquer leur lot de tension, notamment chez les couples. Justement, à ce sujet, une récente étude menée par Hotels.com a révélé que 35% des 18-34 ans ont compris l’importance d’avoir du temps pour soi pendant la pandémie. Mais, entre la théorie et la pratique, il existe une réelle différence. Ainsi, toujours selon cette étude, 7,5% des 18-34 ans déclarent avoir eu moins de temps pour eux pendant la pandémie et ils sont 25% à évoquer des interruptions plus fréquentes et plus ennuyantes pendant la crise sanitaire que pendant la vie « normale ». En cela, on le voit bien, l’asolitude a bel et bien été une réalité pour un certain nombre de jeunes Français. Heureusement, en cette période estivale qui démarre, asolitude comme solitude devraient faire partie du passé : place à une vie déconfinée !