La Génération Y, complexée par son anatomie et traumatisée à cause de l’industrie pornographique ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 24 Avr 2014 à 15:02
Les jeunes développent des complexes à cause du porno.
L’institut Ifop vient de dévoiler aujourd’hui une étude qui démontre que l’industrie pornographique a une réelle influence sur les pratiques et la vision des moins de 25 ans. Une étude riche en enseignement pour les marques qui souhaiteraient s’adresser aux jeunes. Avant de communiquer, il va falloir les rassurer.

Il y a quelques semaines, Air of melty vous parlait d’une tendance qui semblait émerger chez les jeunes : l’#Aftersex, alias le selfie X post-coït posté sur Instagram. En quelques jours, plus de 5 000 clichés dénudés avaient ainsi été postés sur le réseau social. Alors, les jeunes auraient-ils perdu toute pudeur ? Vraisemblablement non, puisque l’adolescence reste une période durant laquelle le jeune recherche de l’intimité en vue de construire son identité. Mais à l’heure où la nudité est exposée au grand jour dans tous les médias, les moins de 30 ans semblent avoir du mal à gérer cet aspect de leur personnalité. En fait, comme vient de le révéler une étude de l’Ifop, les jeunes auraient développé de grands complexes autour de leur anatomie, sans doute liés à l’influence de l’industrie pornographique.

Selon l’étude publiée ce matin, alors que 61% d’entre eux estiment que la taille du pénis joue un rôle important dans le plaisir féminin, près d’un jeune homme de moins de 25 ans sur trois (32%) confesse avoir déjà été complexé par la taille de son pénis en regardant un film pornographique. Un chiffre qui n’atteint que 24% tous âges confondus et qui s’explique, selon François Kraus, directeur d’études à l’Ifop, par le fait que les jeunes peinent à maintenir « une certaine distance entre la réalité et la plastique ‘hors norme’ présentée dans les films. La vue d’organes masculins surdimensionnés peut s’avérer anxiogène dans les catégories les jeunes de la gent masculine ».

En plus de nourrir des complexes, l’industrie pornographique répand des codes qui sont repris par les jeunes femmes. Ainsi, près d’une jeune femme de moins de 25 ans sur deux (45%) pratique l’épilation intégrale du pubis, contre une moyenne générale de 14%. Or, comme l’analyse François Kraus, « le sexe glabre vu dans les films X s’impose de plus en plus comme la norme du corps féminin désirable aux yeux des hommes parmi les plus jeunes générations, où la consommation de porno est la plus forte ». Toutes ces données, en plus de confirmer l’idée que les jeunes ne sont pas toujours bien dans leur peau, confortent l’idée que la génération Y est très influencée par les biens qu’elle consomme et peine à prendre de la distance entre réalité quotidienne et amplification médiatique. Aux marques de les rassurer au quotidien !