La génération Z et le digital, quelle situation en 2018 ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 23 Jan 2018 à 12:26
Les échanges en face à face, pas une priorité pour la jeune génération
Quand on parle de la génération Z, on parle aussi de l'existence d'une génération ultra axée sur le digital. Mais en 2018, à quel point est-ce vrai ? Elodie Gentina, professeur à l'IESEG School of Management, s'est exprimée à ce sujet sur Xerfi Canal.

Les mois passent et les études s’enchaînent au sujet de la jeune génération, en nous présentant toujours plus de caractéristiques permettant de mieux comprendre les 15-35 ans. Outre le fait que la génération Z serait une génération solitaire par excellence, concernant les plus jeunes, les études insistent surtout sur le fait que cette catégorie d’âge a un rapport très fort à son smartphone, avec notamment 99% des 18-24 ans qui sont équipés d’un smartphone. Aujourd’hui, toujours à ce sujet, nous voulions vous faire découvrir les propos d’Elodie Gentina, professeur à l’IESEG School of Management, sur Xerfi Canal. Invitée sur le plateau pour dépasser les stéréotypes concernant la jeune génération, elle a abordé tous les éléments importants de leur quotidien, entre rapport au mobile, vision du monde du travail et virées shopping. Découvrez tout de suite l’essentiel de ses propos.

Directement, au sujet du mobile, l’experte de la jeune génération a rappelé que « le smartphone fait partie intégrale de la vie des Z, il a même plutôt envahi leur vie », comme l’illustre le fait que plus de 80% des jeunes de 12 à 18 ans sont équipés d’un smartphone. Dans le détail, à ce jour, le taux atteint 49% chez les collégiens et 95% chez les lycéens. Dans cette logique, c’est une évidence (ou presque) de dire que la dépendance au smartphone touche de plein fouet cette génération, avec « 78% des jeunes qui se disent accro, dépendants de leur smartphone », selon une enquête menée par ses propres soins auprès de 200 jeunes de moins de 20 ans. Dans cette même logique, 44% d’entre eux dorment avec leur smartphone près de l’oreiller. En somme, les jeunes sont incapables de passer une heure sans consulter leur smartphone. Résultat, ils le consultent en moyenne 150 fois par jour, ce qui est « énorme ». C’est ainsi qu’on en arrive à parler de nomophie, « no mobile phobia ».

Concernant le rapport des jeunes au monde du travail, Elodie Gentina estime que deux éléments principaux sont à garder en tête. D’une part, « l’entreprise doit se mettre au diapason technologique. La jeune génération s’attend à trouver en entreprise le même matériel que celui dont elle dispose à la maison. Tout retard technologique leur parait invraisemblable ». Par ailleurs, « la messagerie instantanée va progressivement se substituer aux anciennes méthodes de communication comme le mail par exemple ». 61% des jeunes y croient en tout cas. « Les Z ne veulent plus passer par l’écrit, ils ont envie de passer par le visuel, l’oral, la vidéo. Et la messagerie instantanée sera donc au cœur de l’efficacité en entreprise ». Mais attention, cette transformation numérique en entreprise doit se centrer avant tout sur l’humain, la collaboration, la co-création.

Car sachez-le, si les jeunes sont effectivement très axés sur le digital, ils ne sont pas pour autant prêts à renoncer complètement à l’humain pour se tourner par exemple vers le nouveau magasin lancé par Amazon cette semaine, Amazon Go. « Les Z recherchent dans leurs expériences de shopping la réalité augmentée et non pas forcément une digitalisation à 100%. La digitalisation doit être au service de l’humain ». Près de 60% des Z rêvent ainsi que des pureplayers ouvrent des magasins physiques, preuve que le clivage off/on n’existe plus et que la clé de l’année 2018 pourrait donc être le phygital. Pour Elodie Gentina, le magasin doit devenir « un lieu de vie, de découverte, un lieu où l’on peut expérimenter ». De manière générale, il convient de réenchanter le quotidien, en entreprise comme en matière de consommation. Alors, vous êtes prêts pour cette révolution ?