La Grande InvaZion, « Les jeunes veulent du changement mais ils ne rejettent pas tant que ça l’entreprise en elle-même » (REPORTAGE)

Par Céline Pastezeur - Publié le 20 Jan 2015 à 13:35
Génération Z au rapport !
Ce matin, Air of melty vous a dévoilé les résultats d'une grande enquête portant sur le rapport de la génération Z, alias les 15-20 ans, au monde de l'entreprise. Nous vous proposons tout de suite d'en découvrir plus, grâce à un compte-rendu de la table ronde qui a suivi la divulgation de l'enquête, qui a engagé plus de 3 000 jeunes qui veulent se faire entendre et qui veulent travailler !

Il y a quelques heures, Air of melty vous a dévoilé les grandes lignes d’une étude portant sur le rapport de la génération Z à l’entreprise. Baptisée La Grande Invazion et réalisée par BNP Paribas et The Boson Project, elle a été menée auprès de 3 200 jeunes âgés de 15 à 20 ans. L’enquête mettait alors en lumière le fait que les jeunes sont sur le point de bouleverser le monde du travail en France. Ce matin, la rédaction a assisté à la conférence de presse organisée pour présenter en détail l’enquête et confronter les points de vue autour d’une table ronde. Pour Emmanuelle Duez, cofondatrice de The Boson Project, le but de cette étude était de permettre aux 15-20 ans qui feront très prochainement leur entrée sur le marché du travail de « donner leur vision de leur société et des sociétés ». Et pour cela, quoi de mieux que de donner directement la parole aux principaux concernés ? Hugo, membre de la génération Z et fondateur d’un média citoyen, a donc pris la parole lors de la table ronde pour parler de sa génération et de son regard sur l’avenir : « Je me sens clairement très, très proche des résultats de l’enquête. C’est ce que je vois quand on me parle tous les jours. Il y a un certain rejet de la hierarchie, on n’a pas envie de faire comme nos parents et de travailler dans une grosse boîte… »

Alors que l’étude, à télécharger par ici, a montré que près d’un jeune sur deux est prêt à monter sa propre entreprise, Hugo, en classe de Terminale, se dit effectivement attiré par cette perspective. D’ailleurs, outre le média citoyen qu’il a lancé, il a déjà un projet de nouvelle start-up. « Dans les grosses boîtes, on perd le sens de ce que l’on fait, et on très vite remplaçables. Créer sa propre entreprise, ça fait rêver. En plus, grâce à Internet, entre autres, on dispose aujourd’hui de plein d’outils qui permettent vraiment de nous former et de nous aider à créer l’entreprise de nos rêves. Après, il faut dire la vérité, il y a quand même de la peur, c’est certain. On est encouragé partout autour de nous à continuer nos études le plus longtemps possible », afin, sans doute, de se donner le plus d’options possibles. En cela, Nicolas Sadirac, l’un des associés à l’origine de l’école 42, spécialisée dans l’informatique et le numérique, considère avoir affaire à une génération dotée d’une « grande intelligence, qui a compris que le monde a changé. Dans cette étude, je retrouve exactement le profil de nos élèves. Les diplômes ne sont plus en adéquation avec les attentes des étudiants comme des entreprises. Dans le système éducatif classique, l’uniformité crée la valeur. Mais de plus en plus aujourd’hui, c’est la diversité qui crée la valeur. La vraie valeur, c’est la nouveauté. Et il faut surtout expliquer que les jeunes veulent aujourd’hui faire quelque chose qui a un sens pour eux, dans leur propre entreprise ou en étant entreprenant dans une boîte ».

En effet, l’autre idée qui ressort de l’enquête menée par BNP Paribas et The Boson Project, c’est que, même si les jeunes associent globalement l’entreprise au stress et aux difficultés et sont très nombreux à vouloir créer leur propre boîte, ils ne sont pas pour autant réfractaires à travailler en entreprise. Comme l’explique Nicolas Sadirac, « il faut davantage rétablir le lien entre éducation et entreprise. Les jeunes veulent du changement mais ils ne rejettent pas tant que ça l’entreprise en elle-même. Il faut que les entreprises et le système en général s’ouvrent davantage. C’est ça, le principal enjeu autour de la génération Z. Car les entreprises vont devoir s’adapter à cette génération et non l’inverse ». Plus de fun, plus de kiff et plus d’éthique, telles sont les principales requêtes des jeunes par rapport aux sociétés actuelles. Certes, il y a encore bien du travail pour rendre les entreprises françaises attirantes auprès de cette génération Z, qui sont respectivement 180 et 100 sur 3 200 à avoir associé ce secteur aux termes « Dur » et « Jungle ». Mais les intervenants de ce matin l’ont prouvé, la jeune génération arrive avec de nombreuses clés en main et un bel esprit, une révolution se prépare donc ! A suivre…