Marketing Digital : Jeunes lassés sur la toile, campagnes « omnicanales » à privilégier pour les marques

Par Céline Pastezeur - Publié le 14 Mai 2014 à 07:08
Les jeunes regardent des séries jusqu’à l’excès.
Il y a deux semaines, une étude menée par l’Observatoire de la vie numérique des adolescents a semé le trouble en expliquant que les jeunes se montraient lassés et ennuyés sur la toile. Pourtant, les marques tendent à multiplier les actions sur le net pour communiquer avec leurs jeunes consommateurs. Bonne idée mais mauvais moyens utilisés, les campagnes « omnicanales » sont à privilégier. C’est quoi exactement ? Réponse par ici !

Il y a deux semaines, Air of melty vous a parlé d’une étude menée par l’Observatoire de la vie numérique des adolescents et qui révélait que les jeunes se montraient lassés et ennuyés sur les réseaux sociaux et sur la toile. En effet, l’enquête ethnographique réalisée par Joëlle Menrath auprès de 25 jeunes Français en arrivait à la conclusion que les 15-25 ans se connectent sur Internet plus par habitude que par enthousiasme et envie réelle. C’est ainsi que l’enquêtrice avait pu décerner le fait que, dans ces divers entretiens menés, »la lassitude, le trop plein, l’inintérêt ou encore la disqualification des contenus et des services dont ils font pourtant couramment usage tiennent une large part dans leur discours (…) Les ados connectés s’ennuient avec leurs outils numériques, comme ils peuvent s’ennuyer à l’école, ou avec leurs parents », avait-elle ainsi déclaré.

Ainsi, ce n’est pas parce qu’un jeune sur cinq se déclare en permanence adepte du second écran que cela signifie pour autant que son attention est d’emblée gagnée sur le net. Pas du tout. Les marques doivent donc en avoir conscience et s’adapter à ce nouveau phénomène de lassitude sur le net pour concevoir des campagnes de publicité efficaces, qui captent l’attention des jeunes. Micah Solomon, consultant client et chroniqueur pour le magazine Forbes, s’est exprimé sur le sujet. Selon lui, « les jeunes se fichent d’Internet, ils l’utilisent, bien sûr, souvent sans limites, mais ce n’est rien réellement pour eux. C’est juste une norme. Comme la chasse d’eau. Comme l’électricité ». Les jeunes ont toujours connu cette technologie de l’Internet et n’y paient donc pas attention, à l’inverse des générations plus âgées et des marketers, qui perçoivent le net comme une révolution, en comparaison des options de communication qui existaient par le passé.

Mais, pour les jeunes, explique Micah Solomon, « le digital avait déjà transformé le monde dans lequel ils sont nés. Ils n’ont jamais fait la queue à la banque, jamais attendu pendant des jours pour recevoir un courrier, jamais utilisé un mobile qui ne prenait pas de photos, ils ont toujours eu un choix infini de musiques et de programmes télévisés ». En somme, les jeunes ont toujours eu cette technologie à portée de main, de telle sorte qu’elle ne les fascine pas. Ainsi, il préconise des campagnes de communication « omnicanales » et non pas « multicanales », comme ce qui est mis en place aujourd’hui. Alors que l’aspect multicanal permet au consommateur de mutiplier les options d’achat, via le web, le mobile ou le magasin physique, l’aspect ‘omnicanal’ est, selon lui, « la réalisation ultime de l’entité qui fait plus que rassembler les options, rassembler les moyens de communication ». Il faut partir du comportement du consommateur, et non pas des moyens d’accéder au consommateur. C’est seulement ainsi que, selon lui, les marques arriveront à séduire les jeunes, aujourd’hui lassés sur le web.