Les réseaux sociaux, bons pour la santé mentale des jeunes ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 01 Avr 2022 à 09:26
Instagram, TikTok ou YouTube, quel est le réseau social le plus fort en 2022 ?
On entend souvent dire que les réseaux sociaux tendent à être néfastes pour la santé mentale des jeunes. Et si, en réalité, ces plateformes faisaient du bien à la Génération Z ? Tout serait une question d'âge, à en croire une nouvelle étude menée sur le sujet.

Toutes les études menées ces derniers mois le montrent, les moins de 20 ans constituent une génération d' »adol-écrans » en puissance. Cela signifie que les jeunes passent énormément de temps sur les écrans chaque jour, et particulièrement sur celui de leur mobile pour consulter les réseaux sociaux. Au total, on estime que la Génération Z passe en moyenne 3 heures par jour sur ce type de plateforme. Pourtant, cela ne serait pas la meilleure idée pour garder le moral. En effet, il y a quelques mois, une étude montrait qu’Instagram serait néfaste pour un jeune sur cinq, à cause de la pression des likes, de la vie supposément parfaite des autres étalée sur le réseau social ou encore à cause du harcèlement en ligne qui affecte de nombreux jeunes. Et si, finalement, ce constat était à nuancer ? Une nouvelle étude publiée dans Nature Communications révèle que l’impact de ce qui se passe sur les réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes dépend directement de l’âge. Et, logiquement, ce sont les plus jeunes qui sont les plus à risque.

Comme l’explique le site Siècle Digital, qui relaie l’étude, « les chercheurs tentent de montrer que les réseaux sociaux, et notamment Instagram et TikTok, ne sont pas forcément mauvais pour tous les adolescents. Ils ne sont pas totalement bons non plus, et peuvent causer des problèmes, mais l’idée est de montrer que l’impact varie. Les chercheurs précisent que les réseaux sociaux peuvent également présenter des points positifs. À certains moments de la vie, ils peuvent aider les jeunes à se sociabiliser et à nouer des relations ». En pratique, ce que l’étude révèle que c’est essentiellement à l’âge de la puberté et au moment de quitter le foyer familial qu’une certaine insatisfaction se remarque. Concrètement, en interrogeant des jeunes âgés de 16 à 21 ans, les chercheurs ont constaté qu’une utilisation très faible ou très élevée des médias sociaux était liée à une faible satisfaction générale dans la vie. En revanche, chez les 10-15 ans, il y a globalement peu de différence de satisfaction de vie entre ceux qui déclarent utiliser peu ou beaucoup les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les jeunes ne sont pas affectés par ce qui se passe en ligne. Cependant, dans ce groupe, les filles qui ont beaucoup utilisé beaucoup les réseaux sociaux se disaient moins satisfaites de leur vie que les garçons.

Pour Amy Orben, à l’origine de cette étude, et directrice du programme de santé mentale numérique à l’université de Cambridge, « l’adolescence est une période de changements cognitifs, biologiques et sociaux très importants. Ces changements s’interfacent avec les médias sociaux de manière très intéressante. Il y a une grande variabilité entre la façon dont les personnes utilisent les réseaux sociaux et la façon dont ils influencent leur vie ». Et si, dans certains cas, les réseaux sociaux pouvaient réellement aider la jeune génération à se sentir mieux dans sa peau et dans sa tête ? Toujours selon cette étude, comme le révèle le site L’ADN, « quels que soient l’âge et le sexe, les participants qui se sont sentis mal dans leur tête à un moment donné de leur vie ont vu leur usage des réseaux sociaux augmenter dans l’année qui a suivi ce mal-être. Cet usage tend à confirmer l’hypothèse selon laquelle l’activité sur les médias sociaux permet d’avoir un soutien et d’aller mieux pendant une période difficile plutôt que l’inverse ».