Mobile : Yo, l’application étonnante (et inutile) qui séduit les jeunes en quête de communication immédiate

Par Céline Pastezeur - Publié le 20 Juin 2014 à 10:32
Yo, et puis c’est tout !
Yo ! Si l’on pensait que peu de jeunes utilisaient cette expression en 2014, Or Arbel, créateur de l’application du même nom, entend nous prouver le contraire. Sortie le 1er avril dernier, comme une farce, son application permet aux mobinautes de s’envoyer des yo à tout va, et c’est tout ! En deux mois, le service a attiré 50 000 jeunes utilisateurs et 1,2 millions de dollars d’investissements. Alors n’est-ce que le début d’un nouveau phénomène à la Snapchat, ou Yo tombera-t-il bientôt à l’eau ? Décryptage par ici !

On pensait que tous les acteurs d’Internet couraient tous après le succès de Snapchat, l’application de partage de photos éphémères devenue un véritable phénomène de société auprès des jeunes. Et pour cause, ce type d’application répond à une demande forte des 14-34 ans, qui sont 55% à réclamer de l’éphémère en ligne par crainte de laisser des traces sur Internet qui pourraient ensuite être utilisées contre eux. Forts de ce constat et de cette attente, de nombreux acteurs se sont lancés dans le partage d’images à durée de vie limitée : Yahoo avec le rachat de Blink, PikiChat alias le Snapchat français et même Facebook qui vient de dévoiler Slingshot, sa propre application de partage de photos éphémères cette semaine. Oui mais voilà, et si l’éphémère était déjà dépassé auprès des jeunes ? En tout cas, une nouvelle application baptisée Yo fait le buzz ces derniers jours en misant sur une autre attente des moins de 30 ans : l’efficacité et la rapidité de communication.

Véritable poisson d’avril (elle a vraiment été créée le 1er avril), l’application iOS et Android Yo, créée par Or Arbel en seulement huit heures de développement, permet à ses utilisateurs d’envoyer des Yo à leurs contacts, et rien d’autre. Le service ne permet pas d’écrire ni d’envoyer de photos ou de vidéos, il permet simplement d’envoyer une pensée à ses amis, une pensée résumée en deux lettres : YO ! Ce qui n’était à l’origine qu’une blague revendique, deux mois et demi après son lancement, 50 000 utilisateurs actifs et 4 millions de yo envoyés, selon le site spécialisé TechCrunch. Toujours selon le site, l’application aurait aujourd’hui récolté plus d’1,2 millions de dollars de promesses de financement de la part d’investisseurs, pour un déploiement beaucoup plus large et plus performant. Notamment, le Financial Times évoque une possible évolution vers un système de notifications liées à un événement précis ou à un service. Par exemple, la semaine dernière, l’application a profité de l’engouement suscité autour de la Coupe du Monde pour ajouter une nouvelle fonctionnalité permettant à ses usagers de recevoir un Yo à chaque but marqué.

Pour son créateur, l’application sert à « communiquer sans rien avoir à écrire du tout ni avoir quelque chose de précis à se dire » et vante les mérites d’une « communication à zéro caractère ». Or, alors que les jeunes sont ultra actifs sur tous les écrans, ils recherchent de plus en plus des moyens de communiquer de façon immédiate et innovante avec leurs proches, tout en cherchant à s’amuser sur Internet. Air of melty vous rapporte régulièrement que les moins de 25 ans sont à la recherche d’expériences en tout genre. Dans son genre, Yo représente une expérience ludique et amusante, c’est certain. Cela étant dit, il est très compliqué d’envisager la naissance d’un phénomène de longue durée comparable au succès de Snapchat, pour différentes raisons : d’une part, alors que Snapchat permet de s’échanger de véritables messages sur divers supports, Yo ne permet que de s’envoyer des notifications sans contenu à proprement parler. D’autre part, il paraît difficile de comprendre comment l’application prévoit de développer son service sans le dénaturer. Ainsi, la suite logique de Yo serait d’être téléchargé encore plus intensivement ces prochains jours, avant de peu à peu retomber dans l’oubli d’ici quelques semaines…