Les moins de 25 ans, une génération marquée par la solitude ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 26 Jan 2023 à 13:01
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C'est un fait, la crise sanitaire de ces dernières années a particulièrement frappé le mental de la jeune génération, qui s'est largement sentie isolée. Trois ans plus tard, le traumatisme reste : nombreux sont les moins de 25 ans qui se sentent encore très seuls, comme le révèle une nouvelle étude menée par l'association Astrée.

Le 23 janvier dernier, se tenait la journée mondiale des solitudes. L’occasion pour l’association Astrée, qui lutte contre ce fléau et en faveur du lien social, de révéler que, actuellement, 22% des Français de plus de 15 ans en France affirment se sentir seuls. Ils n’étaient que 13% en 2018. Et alors que l’on parle souvent d’une génération ultra connectée qui passe énormément de temps sur des réseaux sociaux censés la connecter au reste du monde, on découvre que ce sont les plus jeunes (ainsi que les personnes les plus précaires) qui sont le plus touchés par la solitude. Pendant la crise sanitaire du Covid-19, on avait déjà eu l’occasion de voir que les moins de 30 ans étaient particulièrement isolés. Ainsi, à l’hiver 2021, une étude menée par l’Ifop pour l’association Astrée avait montré que 3 étudiants français sur 4 souffraient de solitude, en grande partie à cause d’une vie sociale avortée suite aux restrictions mises en place pour limiter la propogation du coronavirus. Au fil des mois, les restrictions ont toutefois été levées et les jeunes ont pu reprendre une vie plus normale. Vacances, soirées, retour à l’université ou au travail en présentiel ont fait leur retour. Mais cela ne suffit visiblement pas à mettre fin à la solitude des Millennials et, surtout, des membres de la Génération Z.

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Pour Valérie Darbois, responsable du pilotage de la coordination, et de l’animation des antennes nationales de l’association Astrée, plusieurs raisons expliquent que les jeunes soient extrêmement touchés par un sentiment de solitude : « l’éloignement familial, la surconsommation des réseaux sociaux, l’orientation sexuelle ou la dysphorie de genre favorisent l’isolement et le sentiment de solitude ». Le constat est confirmé du côté de l’association SOS Amitié qui explique que, trois ans après le début de la crise sanitaire, les appels des 15-25 ans ne diminuent pas : « d’après l’association, depuis la crise du Covid, 17% des appels viennent de jeunes de moins de 25 ans. Un chiffre considérable rapporté à la population française », rapporte le site Europe 1. « Et ce chiffre n’a pas baissé depuis la fin de la crise sanitaire », précise Laurent Le Boterve, président de S.O.S Amitié Paris Île-de-France. Et, en particulier, ce sont les appels des jeunes mineurs qui connaissent une explosion ces derniers mois. Ce qui semble peser sur la santé mentale des plus jeunes, c’est une angoisse forte par rapport à l’avenir ainsi qu’un sentiment d’être incompris dans le présent, que ce soit à l’école ou à la maison. Mais ce qui change au sein de cette génération c’est qu’elle évoque davantage son mal-être que ses aînés. Elle évoque notamment plus librement ses éventuelles envies de suicide lors des appels à l’association SOS Amitié. En cela, on voit que la parole se débloque et que les jeunes cherchent à prendre davantage soin de leur santé mentale, même si le chemin pour y parvenir reste long et compliqué…