Studeal, « Les marques veulent investir sur la jeunesse, elles ont raison de voir sur le long terme » (EXCLU)

Par Céline Pastezeur - Publié le 10 Juin 2015 à 16:07
Les deux fondateurs de Studeal !
Au quotidien, la rédaction d'Air of melty s'efforce de vous montrer toute l'énergie positive de la jeunesse. Aujourd'hui, plein phare sur Studeal, la plateforme web gratuite de gestion d'associations étudiantes et de bons plans étudiants imaginée par deux jeunes Azuréens en fin d'études. Sa mission ? Satisfaire étudiants, gérants d'associations et marques d'un même coup. Comment ? David Bouquet et Quentin Dequippe, cofondateurs de Studeal, vous l'expliquent en détails par ici.

Les marques aiment les jeunes. Les jeunes, eux, aiment les bons plans. C’est une évidence, tout le monde aime les bons plans, mais il est parfois bon de le rappeler ! En mars dernier, la rédaction d’Air of melty vous présentait Studeal, une plateforme combinant jeunes, marques et associations autour du bon plan. Lancée il y a deux mois par deux jeunes Azuréens diplômés de Polytech Nice Sophia, la plateforme web gratuite de gestion d’associations étudiantes et de bons plans étudiants entend satisfaire étudiants, gérants d’associations et marques d’un même coup. Comment ? Réponse par ici grâce à une interview exclusive de David Bouquet et Quentin Dequippe, cofondateurs de Studeal.

-Air of melty : Quel a été le déclic pour créer Studeal ?

David Bouquet et Quentin Dequippe, cofondateurs de Studeal : Le début de l’aventure, c’était avec Acadomia, le leader français des cours particuliers à domicile, entre autres, qui m’avait contacté lorsque j’étais vice-président du BDE de Polytech Nice Sofia, qui est le plus gros BDE de la région PACA. Ils voulaient alors mettre en place un partenariat pour recruter des étudiants pour donner des cours à des lycéens et à des collégiens. A titre personnel, avec Quentin, on a alors créé un site web qui visait à leur permettre de recruter facilement des étudiants en automatisant le partenariat. On a baptisé le site polyteacher.fr et on est devenu en quinze jours le partenaire principal d’Acadomia sur le recrutement au niveau des associations étudiantes. On a alors signé un contrat d’exclusivité et on s’est dit qu’il y avait autre chose à faire. On a voulu aller plus loin, élargir le concept et proposer un maximum de services aux associations étudiantes, tout en automatisant les processus.

-Pourquoi avoir choisi d’associer associations étudiantes et bons plans proposées par les marques ? Quel est le lien entre les deux fonctions de votre plateforme ?

D.B et Q.D : Actuellement, les marques essaient vraiment de toucher le monde étudiant mais, c’est un fait, les étudiants sont très volatiles. Cela fait déjà longtemps que les marques s’appuient sur les associations étudiantes pour se rendre visibles auprès des jeunes, pour augmenter leur proximité et même faire la promotion de leurs produits. Mais ça n’est pas toujours très efficace, et elles ne l’ont jamais fait comme on le propose aujourd’hui. Donc on a voulu créer un système, un site, qui va permettre d’automatiser tout ça et d’augmenter les retombées financières et la visibilité des marques auprès des jeunes. Les jeunes constituent une cible très compliquée car ils sont peu fidèles. Ils vont très souvent changer de prestataires dès lors qu’ils vont être attirés par une meilleure offre chez leur voisin.

-Que viennent chercher les marques ? Visibilité, proximité ou profit ?

D.B et Q.D : Elles viennent chercher un ensemble de choses. Pour l’instant, ce qu’on propose, ce sont des deals, mais on va aussi fournir un ensemble de services aux associations étudiantes comme, par exemple, une billetterie en ligne à bas prix ou encore le fait d’envoyer des SMS en grande quantité, à l’heure où le SMS est le moyen de communication le plus efficace auprès de cette cible avec un taux de lecture supérieure à 95% (à l’inverse des mails, pas lus à 80% par les étudiants). A l’heure d’aujourd’hui, si on veut communiquer, c’est par le SMS. Dans tous ces services, on proposera aux marques d’être visibles, en sponsorisant, par exemple, les SMS ou les billets des événements. Et les marques misent aussi sur la proximité puisqu’elles passent par des associations elles-mêmes dirigées par des étudiants. C’est un lien de confiance qui est créé entre les marques et les étudiants, en passant par les associations étudiantes. Les marques essaient aujourd’hui de fidéliser les jeunes, et ces jeunes en question cherchent toujours à profiter des meilleures offres au meilleur moment. Les marques veulent aujourd’hui investir sur la jeunesse, elles voient sur le long terme. Et elles ont raison.

-Le fait que les jeunes cherchent toujours les bons plans auprès des marques s’explique-t-il par un certain état d’esprit ou par une méfiance à l’égard des marques, avec l’envie de ne pas se faire avoir ?

D.B et Q.D : Les étudiants ont une certaine méfiance dès qu’on leur parle d’entreprise. Pour les marques, on se propose donc d’être une première porte d’entrée sur le marché étudiant. Mais outre l’état d’esprit méfiant, qui existe, on retrouve aussi l’idée de nécessité : les étudiants ont peu voire pas d’argent. Dès lors, tout ce qui représente un avantage financier représente un véritabe gain pour ces jeunes qui apprécient les bons plans. On va même plus loin puisque, sur Studeal, les jeunes peuvent même gagner de l’argent en donnant des cours à d’autres élèves. Ils ne font pas seulement des économies, ils peuvent aussi gagner de l’argent avec certaines offres, comme celle proposée par Acadomia.

-Quelle est l’importance du bouche-à-oreille dans votre stratégie ? On sait que cette notion occupe une place de choix dans le quotidien des jeunes…

D.B et Q.D : Une grande partie de notre business model repose sur le bouche-à-oreille. On a un budget communication dédié à la promotion sur les réseaux sociaux, mais la plus grosse partie de la stratégie repose sur les associations qui parlent de nous autour d’elles, sur leurs réseaux sociaux. Un des points-clés, c’est que tout (ou presque) est gratuit sur la plateforme, il n’y a donc aucun frein, aucune barrière à l’entrée.

-Comment s’est passé le lancement ?

D.B et Q.D : On s’est lancé le 11 avril dernier et on a aujourd’hui 60 associations inscrites sur la plateforme, et on compte vraiment sur un beau développement à la rentrée prochaine. Pour le moment, on a autour de 2 000 étudiants sur Studeal et on espère atteindre plus de 10 000 étudiants dès octobre ou novembre prochain ! Le but, c’est ensuite d’arriver à bien plus que ça, puisqu’il y a actuellement 1,3 million associations en France, dont 20 000 associations étudiantes. On veut nouer un partenariat avec ces associations, pour répondre au mieux à leurs besoins. On fait évoluer notre outil pour fournir le meilleur service aux associations étudiantes. Plus on aura d’associations étudiantes avec nous, plus on sera à même de négocier les meilleures offres auprès des partenaires.

-Quel serait votre objectif pour la fin de l’année 2015, tant symbolique que concret ?

D.B et Q.D : On aimerait avoir entre 150 et 200 associations à la rentrée prochaine. Ce n’est que du prévisionnel, mais c’est un chiffre qu’on aimerait et qu’on pense pouvoir atteindre assez facilement. Pour le moment, une seule association nous a dit non, ce qui prouve qu’il existe un réel besoin. Aujourd’hui, 90% des responsables d’associations sont au rattrapage en fin d’année, il faut les aider ! Et symboliquement, on aimerait pouvoir dire que l’on est devenu le premier réseau social des associations étudiantes, avant d’envisager l’internationalisation puisqu’on pense que notre concept peut clairement traverser les frontières.

-Quelles marques peuvent trouver leur place dans les deals sur Studeal ?

D.B et Q.D : Toutes les marques qui visent une clientèle étudiante ou une clientèle jeune sont les bienvenues. On peut avoir de l’habillement, comme la marque Kaporal, ou des marques plus sérieuses comme dans le secteur de la banque ou de l’assurance, qui cherche de plus en plus à viser les jeunes. On peut aussi avoir des marques de transport, de loisirs ou encore des chaînes de restaurants. En somme, toutes les marques qui trouvent leur place dans le budget quotidien des jeunes !