Whatsapp, WeChat, Snapchat : la question de diversification des applications de messagerie instantanée posée par l’institut Forrester

Par Céline Pastezeur - Publié le 11 Juil 2014 à 12:27
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Les applications de messagerie instantanée ne cessent de se multiplier, avec succès. Les plus grandes, comme WhatsApp et WeChat, comptent plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, souvent jeunes. Se pose donc aujourd’hui la question de gagner de l’argent grâce à ces services si populaires auprès de la génération Y, si accrochée à son téléphone. Pour cela, il faut songer à une diversification de l’offre ! Une diversification décryptée par l’institut Forrester !

Cette semaine, Air of melty vous a annoncé que l’application de messagerie instantanée WeChat s’est ouverte à la publicité pour intensifier la monétisation de son audience. Si les autres applications majeures du genre ne se sont pas encore lancées dans des stratégies similaires, cela ne devrait pas tarder. En effet, la monétarisation de ces applications qui cartonnent auprès de centaines de millions de mobinautes dont l’addiction au portable n’est plus à prouver, c’est tout l’enjeu de ces services qui se développent et qui attirent tant d’audience. Selon les prévisions du cabinet Deloitte pour l’année 2014, les messages instantanés envoyés depuis WhatsApp, WeChat, Line et autres applications de ce type devraient représenter 70% des messages envoyés depuis les mobiles, même s’ils n’en représentent actuellement que 3% en termes de valeur. Mais cela pourrait bientôt changer puisque la monétarisation des audiences de ces différentes applications est devenue un enjeu de taille, qui prend de plus en plus de place dans les stratégies de développement de ces services.

Justement, à ce sujet, l’institut Forrester vient de publier une étude, baptisée ‘Messaging Apps : Mobile becomes the new face of social’, qui décrypte les opportunités développées par les applications de messagerie en matière de marketing. Première conclusion de l’étude : « bien que les opportunités marketing pour les applications de messagerie soient aujourd’hui limitées, les marketeurs doivent tester ces plateformes disruptives ». Des plateformes disruptives qui présentent en effet bien des qualités, comme en voici quelques-unes : interactions fréquentes, connexion émotionnelle et aspect très pratique. Par exemple, alors que Facebook resterait, selon une récente étude, le réseau social le plus fréquenté par les moins de 25 ans (toujours selon une étude de l’institut Forrester, les utilisateurs d’application passeraient en moyenne 40 minutes sur WhatsApp contre 26 minutes sur Facebook, au Royaume-Uni, preuve que les applications de messagerie occupent l’esprit et les mains de bien des mobinautes ! Et à l’heure où de nombreuses applications envisagent de diversifier leurs activités en incluant des jeux, de la musique, des plateformes de m-commerce ou d’autres offres à leur service, un décryptage s’impose bel et bien !

L’étude, qui analyse autour de quelles activités le temps du mobinaute américain ou britannique se répartit, montre que la communication est bien l’un de leurs centres d’intérêt majeurs, occupant respectivement 12 et 21% de leur temps passé sur leur téléphone. Suivent la consultation des réseaux sociaux (14 et 16%), la pratique de jeux (11 et 8%) ou encore l’écoute de musique (7 et 8%) ou le visionnage de télévision ou de vidéos (7%). Le shopping via le mobile, promu par WeChat et sa plateforme de m-commerce, occupe 4% du temps passé par les mobinautes sur leur mobile, tandis que les services bancaires en occupent entre 1 et 2%. Au total, pas moins de 14 activités sont mentionnées et pratiquées par les mobinautes, avec plus ou moins de succès. De quoi ouvrir un grand champ de possibilités aux applications souhaitant diversifier leur source de revenus ! Toutefois, l’institut refroidit quelque peu les ardeurs et limite surtout les espoirs autour de la diversification des activités pratiquées sur les plateformes de messagerie instantanée. Selon l’étude, de nombreuses opportunités restent limitées « par la réticence des consommateurs à s’engager avec des marques via des canaux intimes mais aussi par des outils marketing encore immatures ». Il faudra au moins essayer !