Glo Up Challenge, la nouvelle lubie internet des jeunes narcissiques décryptée

Par Céline Pastezeur - Publié le 27 Sep 2014 à 07:24
L’avant et l’après.
Bee Challenge, Ice Bucket Challenge, Fire Challenge, on dirait que la vie des jeunes sur la toile ne se résume qu’à une succession de défis sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas la tendance que nous nous apprêtons à vous présenter qui fera exception à la règle, mais elle témoigne une fois de plus de la personnalité unique de la génération Y, qui se distingue de ses aînés par son narcissisme et son besoin de reconnaissance en ligne. Place au Glo Up Challenge !

Encore un challenge, un ! Ces derniers mois, les défis en tout genre se multiplient sur le net : Fire Challenge, Ice Bucket Challenge, Bee Challenge ou encore Cactus Eating Challenge, le dernier né de la famille décrypté sur Air of melty. Chaque semaine semble laisser place à une nouvelle tendance, toujours plus loufoque (et parfois dangereuse) que la précédente. Ici, nous souhaitons vous parler d’un genre de challenge qui sévit discrètement sur la toile depuis quelques mois, voire quelques semaines, et qui correspond parfaitement à plusieurs caractéristiques des générations Z et Y : le Glo Up Challenge. Dérivé de l’anglais ‘Grow Up Challenge’, ce défi consiste à publier sur les réseaux sociaux, Twitter ou Instagram principalement, des photos de soi il y a quelques années et des photos de soi à l’heure actuelle afin de montrer en quoi l’évolution a été réussie. En somme, le Glo Up Challenge consiste à montrer à ses pairs à quel point le temps qui passe a été bénéfique pour le physique du jeune concerné.

Nous vous l’avions déjà dit, la génération Y est une génération narcissique et compétitive, deux traits de caractère qui forcent les marques à d’adapter. La génération Y est en effet la génération qui veut être la plus remarquée dans toute l’histoire de la jeunesse, loin devant toutes les générations précédentes. Telle est en tout cas la conclusion de l’enquête menée par l’institut Motivaction International, avec Martin Lampert tentant de justifier une telle caractéristique : « Les jeunes de cette génération sont des penseurs non conventionnels et ils se montrent ouverts au changement, beaucoup plus que les générations passées. La plupart des changements passe par le numérique et l’utilisation des réseaux sociaux qui les bombardent de contenus, entre Instagram, Twitter et Facebook, d’où l’envie pour la plupart des jeunes d’être remarqué dans cette masse ». Or, clairement, le Glo Up Challenge est une recherche de reconnaissance sur les réseaux sociaux qui répond à ce caractère narcissique. En effet, en mettant en lumière leur nouvelle image flatteuse, les jeunes attendent de recevoir des compliments en masse sur les réseaux sociaux.

Cette attitude est également en harmonie avec des paroles qu’avait tenu le sociologue spécialiste de la jeunesse Michel Fize lors de notre entretien il y a quelques semaines. Selon lui, « les jeunes ont besoin d’être reconnus pour une performance, quelle qu’elle soit. C’est un vrai souci de capter l’attention, pour se donner une vraie visibilité personnelle ». Si la beauté n’est pas une performance à proprement parler, elle est en tout cas un élément capital de la vie des jeunes qui, on le sait, sont très attachés au physique. Et Michel Fize de continuer : « Il n’y a plus de fort et de faible. Chacun peut faire ce qui lui passe par la tête en toute spontanéité, en toute rapidité et parfois en tout anonymat ».Cet anonymat et cette spontanéité ont conduit à une dérive qui ne surprendra pas grand monde : quelques jeunes internautes s’amusent à désormais dévoiler sur les réseaux sociaux des Glo Up Challenge inversés, à savoir des transformations physiques considérées comme étant allées dans le mauvais sens au fil des années passées. Les critiques peuvent donc se répandre aussi vite que les compliments sur la toile. On vous le répète assez souvent sur notre site, le web et les réseaux sociaux occupent une place très importante dans la vie de la jeune génération, pour le meilleur comme pour le pire.