Partage, troc, occasion, la génération Y spécialiste de la consommation collaborative ?

Par Céline Pastezeur - Publié le 28 Sep 2014 à 06:30
La tendance jeune confirmée !
Il y a quelques mois, Air of melty vous révélait que 8 jeunes urbains sur 10 étaient adeptes de l’économie de partage. Aujourd’hui, l’Obosco, l’observatoire société et consommation, a tenu à apporter sa pierre à l’édifice, en dévoilant un focus intitulé ‘Partage, troc, occasion, un truc de jeunes ?’. Alors, la consommation collaborative est-elle vraiment la tendance forte du moment chez les jeunes ? Verdict par ici !

En début de semaine, Air of melty vous faisait savoir que la génération Y était adepte de la culture participative, comme l’avait montré Lucie Daignault, responsable de l’évaluation au Musée de la civilisation de Québec. Mais non seulement contente de collaborer en matière de culture, la jeune génération veut aussi apparemment collaborer en matière de consommation, d’ordre général. Nous vous en parlions en juillet dernier, en vous révélant que 8 jeunes urbains sur 10 étaient adeptes de l’économie de partage, selon une étude de l’institut BVA. Depuis, le constat a été conforté par d’autres études et par les propos de spécialistes. Cette semaine, l’Obosco, l’observatoire société et consommation, a tenu à apporter sa pierre à l’édifice, en dévoilant un focus intitulé ‘Partage, troc, occasion, un truc de jeunes ?’ à découvrir ici dans son intégralité. Alors quelle est la réponse à cette question ?

Si la réponse que souhaite apporter l’Obosco à cette question est que la consommation collaborative ne concerne pas que les jeunes, ce qu’il fait avec succès, il démontre également que la consommation collaborative est bel et bien une réalité bien implantée au cœur des générations Z et Y ! Ainsi, le rapport de l’Oboscor rapporte que « certaines pratiques émergentes sont en effet plus présentes chez les 18-25 ans que dans le reste de la population. C’est particulièrement vrai de l’emprunt d’objets : 58% des jeunes disent avoir emprunté au moins un objet au cours des 12 mois précédant l’enquête, contre seulement 45% du reste de la population. Deux emprunts sur cinq portent sur des produits culturels (livres, CDs, DVDs). Viennent ensuite les vêtements, les jeux vidéo et les voitures (15 à 20%) des emprunts ». D’autre part, les jeunes sont plus enclins à louer un objet que leurs aînés, ou à l’acheter à plusieurs pour se le partager, comme c’est le cas pour un jeune de 18 à 25 ans sur cinq. Par ailleurs, l’étude met en avant le fait que c’est sur la question de la mobilité partagée que les jeunes se montrent le plus actifs. Nous vous en avons déjà parlé, la jeune génération délaisse de plus en plus la voiture personnelle pour privilégier des moyens de transport partagés. Ce constat qui veut que les jeunes aient deux fois plus recours au covoiturage que leurs aînés n’est donc en rien une surprise.

En revanche, là où cette étude est une surprise, c’est qu’elle révèle que le jeune ne s’engage pas dans ces modes de consommation par sens renouvelé de la responsabilité sociétale et environnementale. En tout cas, pour être plus juste, ce critère n’est pas plus retenu dans leur catégorie d’âge que dans les autres, contrairement à ce que le phénomène de cause-sumption, censément répandu au cœur de la génération Y pourrait laisser entendre. « Les jeunes sont plus attachés à certaines valeurs matérialistes et hédonistes : la réussite, le plaisir, et le fait de « vivre des moments forts »: 62% des jeunes voient la consommation comme un plaisir (et non juste comme une nécessité), contre 50% seulement des plus de 25 ans », détaille ainsi l’Obsoco qui explique un peu plus tard que, loin de signifier un manque de conscience environnemental, cette mentalité et ce comportement sont liés à un contexte de précarité pesante. « La surreprésentation des jeunes dans certaines pratiques de consommation collaborative reflète un comportement pragmatique pour résoudre une tension forte entre un désir de consommation et un budget limité : il s’agit d’adopter des pratiques permettant soit de consommer autant, mais moins cher, soit de consommer plus avec le même budget. L’idée maîtresse est d’optimiser les dépenses pour satisfaire son désir de consommer, de ne se priver de rien malgré un budget limité, de profiter au mieux des ressources dont on dispose », analyse la note de l’Obsoco. Quoi qu’il en soit, vous l’aurez compris, c’est plus que jamais confirmé, pour toucher les jeunes, il faut collaborer avec eux !