3 jeunes actifs sur 4 en manque de déjeuners et de discussions entre collègues

Par Céline Pastezeur - Publié le 06 Avr 2021 à 10:12
Emploi : 3 jeunes sur 4 s’ennuient au travail, génération « bore out » ?
Pour la jeune génération, le télétravail est de plus en plus difficile à vivre. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude menée par l'Observatoire Cetelem et qui révèle que ce sont notamment les interactions sociales au sein de l'entreprise qui manquent le plus aux moins de 35 ans.

Après un an de télétravail imposé, la jeune génération a de plus en plus hâte de retrouver une certaine normalité dans sa vie professionnelle et de retourner au bureau. Alors qu’une récente étude menée par Microsoft a montré que 66% des membres de la Génération Z luttent actuellement en matière de télétravail, c’est à présent la dernière enquête de l’Observatoire Cetelem -accompagné par Harris Interactive- qui montre le rapport pour le moins compliqué des Français au travail à distance. Et, encore une fois, on remarque que la jeune génération vit une période particulièrement difficile. On remarque ainsi que, suite à la crise sanitaire, le travail a pris une place plus importante dans la vie des actifs Français, pour 31% d’entre eux, avec un taux atteignant 41% chez les jeunes. En outre, si près de 6 actifs sur 10 se sentent épanouis dans leur travail (58%), seulement 17% d’entre eux vont jusqu’à s’estimer très épanouis. La période est en effet source de fragilités pour les actifs, challengés à plusieurs niveaux dans le quotidien de leur vie professionnelle et qui sont nombreux nourrir des craintes sur l’avenir.

Parmi les facteurs pouvant expliquer qu’ils ne se sentent pas toujours pleinement épanouis, figure en premier lieu le manque d’interactions sociales au travail (plus de 6 sur 10), que ce soit les discussions entre collègues (73%), les déjeuners (68%) et les événements festifs ponctuels comme les pots de départ ou autres soirées (63%), selon l’étude menée par l’Observatoire Cetelem. Et, encore une fois, ce sont notamment les plus jeunes qui déclarent le plus pâtir de cette privation : ainsi, près de 3/4 des actifs de moins de 35 ans déclarent que déjeuner entre collègues (75%) ou boire un verre à la sortie du travail (77%) leur manque. La crise a également eu un effet délétère sur les perspectives d’évolution professionnelle. Selon 33% des actifs occupés, elle a réduit leurs possibilités de recevoir une promotion ou des primes, et pour 32%, leurs opportunités sur le marché de l’emploi.Concernant leur quotidien, ils sont 31% à affirmer que la crise a eu un effet nuisible sur leur charge de travail, et davantage encore au sein des catégories aisées (37%). Moins nombreux sont ceux qui considèrent que la crise a dégradé leurs relations avec leurs collègues (21%) ou leur manager (13%), malgré le relâchement des liens parfois dû au télétravail.

Même si le télétravail commence à être très compliqué à vivre pour les actifs Français, l’étude révèle que cette manière de travailler devrait s’installer durablement dans nos vies : en tout cas, les 25-34 ans sont 83% à y être favorables. Dans un monde idéal, les Français seraient minoritaires à choisir une option 100% télétravail (13%), et préfèreraient majoritairement une option alternant avec des phases de présentiel. En effet, c’est un modèle hybride (2 ou 3 jours en distanciel et 3 ou 2 jours de présentiel) qui est l’option la plus plébiscitée par les actifs (48%), et encore davantage chez ceux qui ont pratiqué le télétravail pendant la crise sanitaire (58%). Et, en la matière, on notera que 70% des moins de 35 ans aimeraient, au moins de temps en temps, avoir la possibilité de travailler à l’extérieur (jardin, parc, etc.) ou dans des tiers lieux comme les espaces de coworking.