Emploi : 22% des jeunes Français ont des craintes sur l’avenir

Par Céline Pastezeur - Publié le 14 Déc 2020 à 13:01
Emploi : 3 jeunes sur 4 s’ennuient au travail, génération « bore out » ?
Alors que l'année 2020 touche à sa fin, comment se profile l'année 2021 pour la jeune génération ? Une nouvelle étude signée Olystic montre que bien des jeunes appréhendent l'avenir...mais qu'ils restent quoi qu'il en soit dans l'action, autant que possible.

2020, une année qui change tout dans les projets de vie et de carrière de la jeune génération ? Cela semble se confirmer semaine après semaine. Il y a peu, une étude signée Monster montrait que les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le secteur digital en 2021 pour chercher un emploi. C’est, selon eux, le secteur le moins impacté par la crise actuelle. Aujourd’hui, c’est une étude réalisée par Olystic qui met en lumière une réelle déstabilisation de la jeunesse : bousculée dans ses certitudes, mise en difficultés sur le marché de l’emploi et son intégration dans le monde de l’entreprise. Menée en ligne en décembre 2020, l’étude s’intéresse aux jeunes qui voient leur mode de vie bouleversé : confinés, privés d’emploi, privés des sociabilités les plus ordinaires (réunions en famille, entre amis, sorties culturelles, sorties festives, etc.), les jeunes voient leur situation particulièrement dégradée en cette fin d’année 2020. D’ailleurs, le premier chiffre à retenir de l’étude menée par Olystic, c’est que 22% des jeunes témoignent d’une dégradation de leur moral. Par ailleurs, 55% d’entre eux voient leur résistance aux conséquences de la crise sanitaire s’éroder. Et c’est particulièrement vrai pour les étudiants et pour les moins de 20 ans.

Alors que 12% des jeunes sondés considèrent le confinement comme une nécessité, ils sont 30% à le vivre comme une punition ou une injustice. Pour la majorité des jeunes sondés (55%), le confinement est avant tout un mal nécessaire. Et, visiblement, plus on est jeune plus on est raisonnable ! Ainsi, 46 % des trentenaires partagent le sentiment de punition ou d’injustice pour seulement 22,5 % des 20-24 ans. L’étude menée par Olystic révèle ensuite que 22% des jeunes ont des craintes sur l’avenir. Un jeune sur deux doute du pouvoir transformateur de la crise sur nos sociétés et 40% ne s’attendent à aucun changement ou seulement des changements mineurs. Ils sont plus de 6 sur 10 (64%) à attendre avec impatience de retrouver leur mode de vie…même s’ils ont conscience que bien des difficultés les attendent. Notamment, 69% des jeunes considèrent spontanément que l’accès à l’emploi est aujourd’hui plus difficile qu’avant. Dans le détail, 65% disent connaître depuis janvier des difficultés à trouver un poste, dont 28% de grandes difficultés. Aussi, 7 jeunes sur 10 ont des amis qui connaissent des difficultés à trouver un emploi. 44% pensent aussi que conserver un emploi est difficile, dont 20% plus qu’avant en raison de la pandémie. Pour 73% des jeunes, l’entreprise est « un monde pas évident ». Et un jeune sur cinq a d’ailleurs connu une intégration insatisfaisante au monde de l’entreprise. Dans ce contexte, 40% des jeunes de moins de 20 ans et 36% des étudiants envisagent aujourd’hui de se détourner d’une carrière dans une grande entreprise au profit d’un autre projet. Pour les équipes d’Olystic, c’est un fait, « les conséquences de la crise sont loin d’être nulles. Beaucoup de jeunes pâtissent de la raréfaction des emplois et de la privation de liberté imposée par le confinement. Cependant, loin d’être dans un rejet de tout, ils développent au contraire une attitude responsable et raisonnable, loin de l’insouciance et des abus très minoritaires qui sont régulièrement dénoncés. Si la situation des jeunes sur le marché du travail se complique, le contexte actuel ne les pousse pas à un rejet du monde du travail et de l’entreprise. Le travail reste toujours un élément protecteur dans l’existence sociale, indépendamment des difficultés que l’on peut éprouver à trouver un emploi ou à tout simplement vivre dans le monde de l’entreprise, des managers et des collègues ».