47% des 18-30 ans déclarent ne pas avoir confiance en la police

Par Céline Pastezeur - Publié le 18 Déc 2020 à 11:16
La génération Z engagée en 2022, ça donne quoi ?
Quel rapport entretient la jeune génération avec la police en France ? Un nouveau volet de l'étude #MoiJeune menée par 20 Minutes et OpinionWay s'est intéressé au sujet, en mettant en lumière des Millennials pleins de nuances.

Pour près d’un jeune Français sur deux, 2020 a été « la pire année de sa vie ». Entre la crise sanitaire et économique qui joue sur leur éducation et leurs perspectives d’avenir, les restrictions qui rendent impossible les voyages dont ils rêvent ou encore les confinements qui ont pesé sur leur moral, les jeunes ont dû faire face à de nombreuses difficultés. À cela se sont ajoutés des faits d’actualité qui les ont amené à s’interroger sur différents sujets. Et c’est notamment le cas des violences policières : alors que des événeemnts récents et le projet de loi « sécurité globale » sont au coeur des débats ces dernières semaines, OpinionWay et 20 Minutes se sont intéressés – avec la communauté #MoiJeune – à l’impact des affaires récentes sur l’opinion des Français quant à l’action des forces de l’ordre, et plus particulièrement auprès des jeunes de 18-30 ans. Verdict, on note effectivement un certain rejet de la police au sein de la jeune génération, avec 47% des 18-30 ans qui déclarent ne pas avoir confiance en elle, contre 33% pour l’ensemble de la population. Si les Millennials français sont dans un tel état d’esprit, c’est avant tout parce qu’ils constatent des dérives au sein de la police.

Comme le révèle l’étude #MoiJeune 20 Minutes-OpinionWay, 79% des 18-30 ans estiment que les violences policières sont une réalité (contre 60% de l’ensemble des Français). Ils sont aussi 79% à critiquer la couverture des fautes par la hiérarchie, contre 62% des Français. En marge de cela, une majorité de jeunes constate des différences de traitement des Français par les policiers : selon la couleur de peau (81%), le lieu d’habitation (79%), l’âge (67%), le sexe (66%) ou la religion (63%). Toutefois, on notera que les Millennials français reconnaissent que ces actions sont avant tout le fait d’une minorité des forces de l’ordre. Les jeunes considèrent ces dérives comme le fait d’une fraction infime des forces de l’ordre (65%) et, parmi les jeunes qui ont vécu un contrôle de police, une large majorité déclare qu’il s’est déroulé correctement (83%). En cela, pour Eléonore Quarré, directrice d’études au sein du département Opinion et Politique d’OpinionWay, « il y a une vraie capacité de nuance des jeunes. Les dérives policières ne sont pas considérées dans un ensemble ».